La nomination de l’abbé Spina, condamné pour viol sur mineur, comme chancelier du diocèse de Toulouse par Mgr de Kerimel continue à faire des vagues dans l’Eglise de France – comme les piteuses justifications de Mgr de Kerimel. Fait rare s’il en est, un évêque s’est levé pour critiquer cette nomination, il s’agit de Mgr Giraud, évêque de Viviers, dans la Vie.
Mgr Giraud a du gérer dans son ex diocèse de Sens-Auxerre une affaire d’abus dans son diocèse et subir le harcèlement des proches de l’auteur d’abus, l’abbé Jean T – il n’a pas cédé, contrairement à son successeur Mgr Wintzer qui a réintégré plusieurs mois ce prêtre excommunié dans son clergé et lui a permis de célébrer des messes, jusqu’à ce que Rome intervienne – une issue qui semble inévitable pour l’affaire Spina tant Mgr de Kerimel paraît bloqué et inaccessible au bon sens.
Sur les ondes de France Inter dans le journal de 19h Mgr Giraud a enfoncé le clou tout en douceur et expliqué sa prise de position :
« Il ne s’agit pas d’abord d’affronter un confrère, je ne connais pas les circonstances qui ont amené à cette décision, mais j’ai eu des réactions vraiment de gauche et de droite pour faire très court, de conservateurs et de progressistes et je voyais que tout le monde était indigné par cela.
Je voyais que cette opinion publique, il fallait qu’elle s’exprime par une voix un peu plus episcopale, et qu’on avait tellement travaillé à se mettre à l’écoute des victimes pendant des années, on arrivait à trouver une attitude juste vis à vis d’elles, à se mettre de leur point de vue, vraiment il ne faut pas pas qu’on revienne en arrière.
Bien sûr, il ne faut pas de double peine pour ce prêtre, mais il y a d’autres manières de lui confier un avenir et pas forcément en donnant une mission qui demande une intégrité assez forte. Il y a encore beaucoup à faire, il y a beaucoup de prévention à faire, il ne faut pas qu’un événement comme celui ci empêche cette attente qu’il y a du côté des victimes ».
Ce prêtre aurait dû quitter l’Église et revenir à l’état de laïc.
Ce prêtre aurait dû être démis de l’état clérical. Le droit canonique l’admet et on ne peut que regretter, au regard de la gravité de la situation de l’intéressée (condamnation pénale pour viol – un crime – par une cour d’assises), que cela n’ait pas été envisagé.
Ce que dit le droit canonique:
Can. 290 – L’ordination sacrée, une fois validement reçue, n’est jamais annulée. Un clerc perd cependant l’état clérical:
1 par sentence judiciaire ou décret administratif qui déclare l’invalidité de l’ordination sacrée;
2 par la peine de renvoi légitimement infligée;
3 par rescrit du Siège Apostolique; mais ce rescrit n’est concédé par le Siège Apostolique aux diacres que pour des raisons graves et aux prêtres pour des raisons très graves.
Can. 291 – En dehors des cas du can. 290, § 1, la perte de l’état clérical ne comporte pas la dispense de l’obligation du célibat, qui n’est concédée que par le seul Pontife Romain.
Can. 292 – Le clerc, qui perd l’état clérical selon les dispositions du droit, perd en même temps les droits propres à l’état clérical, et il n’est plus astreint à aucune des obligations de l’état clérical, restant sauves les dispositions du can. 291; il lui est interdit d’exercer le pouvoir d’ordre, restant sauves les dispositions du can. 976; il est de ce fait privé de tous les offices et charges, et de tout pouvoir délégué.
Can. 293 – Le clerc qui a perdu l’état clérical ne peut de nouveau être inscrit parmi les clercs, si ce n’est par rescrit du Siège Apostolique.