Pour le père Griffin, recteur du séminaire Saint-Jean-Paul II de Washington « les séminaires catholiques américains se portent très bien, mieux qu’ils ne l’ont été depuis des décennies. » Le recteur s’appuie sur son expérience ainsi que sur ses échanges avec d’autres recteurs et formateurs. Il parle même d’un « âge d’or » de la formation au séminaire. C’est en effet ce que prêtre affirme auprès du National Catholic Register.
Un meilleur niveau théologique dans les séminaires: l’absence d’effets du pontificat « bergoglien »
« Certains séminaires ont encore besoin d’être réformés, mais… pour la plupart, les séminaires américains sont à leur meilleur niveau depuis des décennies, et peut-être même depuis toujours », affirme de son côté George Weigel, biographe de Jean-Paul II, mais aussi auteur de plusieurs essais. Le biographe et théologien était particulièrement critique à l’égard du pape François. Mais il constate que l’élection du pontife argentin n’a pas empêché un redressement dans les séminaires américains.
Un mouvement de fond commencé aux alentours de l’an 2000
Le changement aurait débuté aux alentours de l’année 2000 et semble avoir bénéficié de certains redressements constatés sous le pontificat du pape Jean-Paul II, notamment de l’apport de l’exhortation apostolique Pastores dabo vobis du 25 mars 1992, laquelle traite de la formation sacerdotale. Ce texte insiste sur la nécessité d’une formation humaine (questions relatives à la maturité affective), spirituelle, intellectuelle et pastorale. Des textes plus rigoureux, participant à un mouvement de redressement, auraient joué un rôle dans ce redressement sacerdotal.
Un redressement dans la formation des prêtres après des années marquées par la crise
« Il y a vingt ans, les séminaires en étaient à leurs balbutiements », affirme pour sa part une observatrice américaine. « Je pense qu’à partir de ce moment-là, les séminaires ont commencé à améliorer la qualité de leur enseignement, leur formation intellectuelle et leur attention au développement humain ».
« Concernant la réforme des séminaires, la crise des abus de 2002 a particulièrement attiré l’attention des évêques », affirme également George Weigel qui souligne un lien avec l’effondrement des années 1960: en effet, « cette crise a clairement démontré que l’augmentation soudaine des cas d’abus était due à l’ effondrement de la discipline théologique et formative dans les séminaires au milieu et à la fin des années 1960 ». On peut aussi constater que « les séminaires ont également changé la manière dont ils forment théologiquement les futurs prêtres ».
Bref, on peut constater que le pontificat du pape François n’a pas enrayé une dynamique de redressement enclenchée par l’un de ses prédécesseurs. Un mouvement durable qui a produit des fruits. Il existe un temps long dans l’Église, comme le font remarquer certains observateurs.
Source: National Catholic Register