Il est le premier à réagir: Mgr Hervé Giraud, évêque de Viviers, met en cause la décision de son confrère dans l’épiscopat relative à la nomination de l’abbé Spina qui avait suscité un vif tollé, et ce bien au-delà du diocèse. L’abbé Spina, condamné en 2006 pour viol, avait été nommé au début du mois de juin dernier chancelier du diocèse de Toulouse. Mgr Giraud fait ainsi part de son désaccord vis-à-vis de Mgr de Kérimel dans un entretien donné à La Vie.
Lʼarchevêque de Toulouse parlait de « principe de miséricorde » mais je me suis dit que nous nʼavions vraiment pas la même notion de la miséricorde. Qui doit faire miséricorde ? Je ne pense pas quʼun évêque puisse faire miséricorde sans prendre en compte les personnes victimes. Certes, ce nʼest pas simple car il faut bien veiller aussi à lʼavenir du prêtre mais il y a bien dʼautres manières de lui ouvrir un chemin de vie
La « collégialité peut paralyser »
Mais l’évêque de Viviers met aussi en cause, dans cette affaire, « la collégialité entre évêques (qui) ne suffit pas ».
La collégialité entre évêques ne suffit pas. Elle peut paralyser. Elle peut aussi montrer une détermination commune pour la prévention des abus et violences sexuelles. Mais en amont de la collégialité, il y a, pour un évêque diocésain, le souci de tout le peuple de Dieu. Je dois dʼabord avoir une sollicitude pour toute lʼÉglise et donc être solidaire du peuple qui mʼest confié
Il est intéressant de lire cette mise en cause d’un mécanisme, qui avait suscité beaucoup de critiques dans les années postconciliaires. Que l’on se souvienne de l’essai de l’abbé Dulac sur La collégialité épiscopale au IIe concile du Vatican publié en 1979 aux éditions Dominique Martin Morin (DMM).
À suivre…