Intéressant sondage mandaté par l’Eglise catholique de Zurich à l’institut Sotomo, et qui donne de l’eau au moulin des plus progressistes – il faudrait encore en connaître les questions et les échantillons. Selon ses résultats, un quart des catholiques de Suisse alémanique ont déjà songé à quitter l’Eglise, près de la moitié des catholiques de Zurich (47%) ont une mauvaise image de l’Eglise et un tiers (35%) de ceux de Bâle. Toujours d’après le sondage, 90% de l’échantillon critiquent le refus de l’Eglise de ne pas ordonner des femmes; mais 95% des répondants saluent l’engagement social de l’Eglise et 80% des migrants estiment que l’Eglise est un lieu important pour vivre sa Foi – il n’est pas dit combien d’entre eux sont pour l’ordination des femmes.
De manière générale, le sondage donne l’impression que l’herbe est plus verte chez les protestants : « d’après l’enquête d’opinion, la réputation de l’Eglise catholique est mauvaise pour 47% des catholiques zurichois et 35% des autres catholiques alémaniques. Dans la population dans son ensemble, c’est même l’avis de 69% des Zurichois et de 62% des Alémaniques restants. L’Eglise réformée n’a, elle, une image négative que pour 20% de la population alémanique et pour 5% des protestants outre-Sarine […] A titre de comparaison, 64% des protestants ont une image positive de leur Eglise. Cette image est favorable auprès de 37% de la population dans son ensemble« .
Alors que les diocèses « catholiques » de Suisse alémanique sont déjà l’étendard du lobby LGBT, de la participation des femmes au culte, du rôle prépondérant des laïcs sur les prêtres, des attaques contre le célibat sacerdotal, des abus liturgiques en tous genres, et d’autres dérives qui n’ont rien de catholique, les répondants semblent même avoir oublié ce que cela signifie d’être catholique : « environ 90% des sondés critiquent le refus de l’Eglise catholique d’ordonner des femmes. De très nombreux avis négatifs sanctionnent également l’attitude catholique restrictive sur les questions de l’avortement et de l’homosexualité« .
Mais plutôt que de leur rappeler le magistère de l’Eglise, les diocèses alémaniques et leurs évêques vont continuer, forts de ce sondage, à dériver vers le protestantisme. En évitant soigneusement de constater que les réformés en Suisse connaissent eux aussi une forte hausse des sorties d’Eglise, et ne sont guère courageux sur la lutte contre les abus – pour ne pas avoir à en trouver comme leurs confrères en Allemagne, et donc devoir indemniser les victimes ou reconnaître que le mariage des pasteurs n’empêche pas les abus, ils ont refusé de financer une étude sur le sujet.