Une demande d’action collective des victimes d’abus sexuels au sein des établissements canadiens des Frères de l’Instruction Chrétienne (de Ploërmel, dits mennaisiens) a été autorisée en mai 2024, indique le média local catholique Présence Infos. Elle est portée, comme d’autres actions collectives du même type, par le cabinet d’avocats Arsenault Dufresne Wee.
“Un homme aujourd’hui âgé de 75 ans affirme qu’à l’âge de 13 ans, au début des années 1960, frère Charles, un membre de cette congrégation religieuse, l’aurait agressé à deux reprises alors qu’il fréquentait l’école sainte Bernadette de Lourdes de Montréal; lorsqu’il informe des faits, il est sanctionné par le directeur de l’école et battu par son propre père“, indique le jugement d’ouverture d’action collective. [Un autre homme] , “désigné dans le jugement sous les initiales M. J., a obtenu le titre de représentant des victimes dans cette action collective. Ce recours entend regrouper toutes les personnes ayant été agressées sexuellement au Québec, par tout préposé, membre ou employé des FIC depuis le 1er janvier 1940. Selon le cabinet Arsenault Dufresne Wee Avocats, 67 autres victimes ont aussi dénoncé des agressions sexuelles commise par des membres des Frères de l’Instruction Chrétienne”.
En février dernier, une des victimes, un homme âgé de 74 ans, relatait dans la presse canadienne les agressions sexuelles qu’il a subi, adolescent, dans une imprimerie gérée par les frères mennaisiens. À l’époque, la congrégation contestait les accusations et se refusait à tout commentaire.
Près de 10 millions de dollars de dommages-intérêts ont été demandés pour réparer les préjudices subis par l’ensemble des victimes. La congrégation, fondée en Bretagne en 1819, est arrivée au Québec en 1886, elle était notamment présente à Chambly et la Prairie. Au nombre de six à leur arrivée, ils étaient 75 dans 16 écoles en 1896; cent frères de plus arrivent après les expulsions de 1903-1904 en France – en 1936 la congrégation compte 700 frères répartis dans 60 écoles, dont 255 venus de France en cinquante ans.
31 religieux mis en cause sur quarante ans
Un tableau a été publié par le cabinet d’avocats, détaillant 26 agressions, mettant en cause 31 religieux de la communauté sur des faits qui datent de 1948 à 1985 dans des écoles situées à Montréal, Shawinigan, Covansville, Grand-Mère, Pointe-du-Lac, Sainte-Germaine, Dolbeau, Louisville, Masson, Lac Etchemin, Dorchester, et même une imprimerie…
La plupart de ces écoles ont été transmises au secteur public après la Révolution Tranquille dans les années 1960-70; à ce jour deux écoles mennaisiennes subsistent à Lévis et la Prairie, mais elles seront entièrement laïcisées en 2026; il reste une centaine de frères plutôt âgés au Canada.
C’est curieux ! Il y a moins d’agressions que de religieux incriminés !
Il y a surtout que le tableau ne dénombre qu’une partie des victimes et des faits subis. Cela donne une idée.