En 2022, quelques semaines avant l’assemblée des évêques consacrée au premier anniversaire du rapport de la CIASE, éclate l’affaire Santier – du nom de cet ancien évêque de la Manche, de Luçon puis de Créteil mis en cause pour des faits d’abus au cours de confessions lorsqu’il gérait l’école de la Foi de Coutances au sein de la communauté Réjouis Toi, une communauté nouvelle installée dans l’ex-Carmel de Coutances, censée former, notamment, des jeunes pour le sacerdoce. Les faits avaient été révélés par l’un de ses anciens pupilles, devenu prêtre dans le diocèse de Tours, qui avait d’abord contacté Mgr Aubertin, puis devant le refus de celui-ci de le croire, Mgr Aupetit alors évêque de Paris. L’affaire éclabousse plusieurs évêques, dont Mgr Blanchet qui avait succédé à Mgr Santier à Créteil, la CEF, les institutions ecclésiastiques, tandis que pleuvaient les plaintes de victimes et les affaires liées à d’autres prêtres de cette communauté, dont certains ont été emmenés par Mgr Santier de diocèse en diocèse…
En 1998 Mgr Kratz a comme un doute
Dans le portrait de Mgr Kratz, évêque auxiliaire en Alsace, se trouvent ces lignes, alors que Mgr Doré veut créer une école de la Foi à Strasbourg : “Kratz va donc visiter, en 1998, celle de Coutances dont le responsable se nommait Michel Santier, à l’époque où ce dernier effeuillait certains des jeunes comme autant de marguerites dans une chapelle fermée à clé, juste devant le Saint Sacrement. Christian Kratz rencontre les jeunes, les écoute et… prend la fuite. Aucune école de la foi ne verra le jour en Alsace“.
L’affaire Carissan dans le diocèse de Rennes, un ancien pensionnaire de l’école de la Foi de Coutances
Puis il faut aller lire le portrait de l’archevêque de Bordeaux, Mgr James, qui de 2003 à 2009 était évêque de Beauvais Noyon Senlis : “James à Beauvais brille par son silence et sa léthargie, mais se rend disponible au moment où le nouvel épiscope de Rennes, Pierre d’Ornellas, exfiltre en 2008 à l’Arche de Trosly-Breuil (60), l’abbé Gaël Carissan, qui abusait alors d’un mineur. Gaël Carissan, ancien pensionnaire de l’Ecole de la Foi, était suivi par Michel Santier, lequel effeuillait à Coutances certains jeunes hommes en recherche vocationnelle. Pas de chance, le 7 décembre 2010, la gendarmerie intervient sur le site de l’ESAT de Trosly-Breuil pour mettre en garde à vue Carissan, présent donc depuis deux ans à l’Arche. Jean-Paul James, qui n’est plus à Beauvais, mais à Nantes, fait semblant d’être occupé à ne rien faire et ne moufte pas. Il aurait pu tout révéler et l’affaire Santier aurait pu sortir depuis longtemps“.
Et un peu plus loin : “L’ombre de Michel Santier ne cesse de planer sur toute la carrière épiscopale de Jean- Paul James qui, lors de son mandat à Nantes, se rend souvent à la Cotellerie prendre des temps de ressourcement“. En 2019 l’abbé Carissan est condamné à cinq ans de prison ferme par la justice des hommes.
L’ex-vicaire général de Bayeux-Lisieux débarqué par Mgr Habert, un ancien de la communauté Réjouis-Toi
Autre confidence dans le portrait de Mgr Habert, évêque de Bayeux-Lisieux, et présenté d’ailleurs par Golias comme “pas loin de craquer” au sujet de son vicaire général qu’il débarque en novembre 2022 pour “faits contraires à son engagement ecclésiastique”, en rendant public le fait qu’il est sous le coup d’une enquête canonique : “Quand le 2 novembre 2022, l’évêque dans le Calvados retira sa fonction de vicaire général à l’abbé Laurent Lair, à quoi pensait-il ? Laurent Lair était le « favori », au sein de la communauté « Réjouis-Toi », de Michel Santier, son mentor de Créteil“. Enquête canonique qui n’avait pas de lien avec les faits reprochés à Mgr Santier, selon la Croix à l’époque, et qui s’est terminée par une relaxe mi-décembre 2023 et le retour au service de l’abbé Lair dans la région de Caen. En juillet dernier l’ex vicaire général est devenu curé de la nouvelle paroisse de Cabourg, pour six ans.
Un autre vicaire général lié à l’Ecole de la Foi a survécu dans ses fonctions – il s’agit de l’ancien vicaire général de Mgr le Boulc’h, puis administrateur apostolique du diocèse de Coutances Avranches, puis nouveau vicaire général sous Mgr Cador, le père Anquetil – qui a dirigé neuf ans l’Ecole de la Foi après Mgr Santier. Golias s’interroge : “Cador devra gérer aussi l’héritage Michel Santier, lequel a connu son troisième procès dans une discrétion qui tient de l’occultisme. Pas certain qu’en conservant le vicaire général de son prédécesseur, qui avait succédé à Santier comme responsable de l’Ecole de la Foi en 2001, il soit aidé dans sa tâche pour faire la lumière sur son nouveau diocèse. Il y a là de quoi vous faire regretter le Cameroun”.
Vers un troisième procès canonique pour Michel Santier ?
Dans le portrait consacré à Mgr le Boulc’h, aujourd’hui à Lille, page 153 : “Il géra beaucoup moins bien le dossier Michel Santier, évêque démissionnaire de Créteil, pour avoir pratiqué la « strip-confession » sur des jeunes de l’école de la Foi de Coutances sur le mode : « A chaque péché que tu avoues, tu enlèves un vêtement. » Le Boulc’h n’est pas informé de la chose quand Santier revient dans la Manche. Il le sera en novembre 2021, juste après le rapport de la CIASE. Mais il faudra attendre la sortie du Trombinoscope en 2022 pour que Famille chrétienne, s’affole et évente l’affaire. Le Boulc’h adresse un mail fort peu chaleureux alors à quelques anciens de l’Ecole pour les inviter à témoigner. Pas à tout le monde non plus, plusieurs victimes de Santier ne recevront jamais ce mail. Et la parole se libère pourtant. Lors de son procès canonique en 2021, Santier avoua deux victimes, mais une dizaine d’autres se sont fait connaître depuis. Donc, deuxième procès. Avant qu’un troisième ne se mette en route, à l’heure où nous rédigeons ces lignes, pour décider – enfin – de la sanction à infliger au clerc de la « strip-confession ».
Golias poursuit à travers le portrait de Mgr Blanchet, page 337 : “Il ne dit pas la vérité parce qu’il oublie de préciser que l’appel à témoins lancé par Laurent le Boulch’ a permis de connaître une dizaine d’autres cas. Il ne dit pas la vérité parce qu’il oublie de préciser que, faute de ne pas avoir averti son homologue de la Manche, il a laissé Michel Santier continuer à exercer le sacrement de réconciliation“.
Mgr Leborgne, l’agent 000 ?
Dans le portrait consacré à Mgr Leborgne, évêque d’Arras – page 158, on trouve ces précisions sur l’enquête qu’il a menée sur l’affaire Santier, et son rapport, garanti top secret : “Restait à Olivier Leborgne le soin d’investiguer sur ce que l’article [de Famille Chrétienne] ne racontait pas : les complicités au sein de la communauté « Réjouis-Toi », tous ces jeunes prêtres ou anciens séminaristes que Michel Santier a pu accompagner ; le fait est de savoir si certains jeunes hommes, qui ont pu mettre fin à leur jour ou effectuer une décompensation psychotique1 à l’Ecole de la foi, ont pu être abusés par l’abbé « Michel ».
Quand on met ses pas dans ceux de Santier, on effectue alors un périple au pays des abuseurs sexuels et des pervers de tout acabit. Olivier Leborgne a rendu son enquête sur le dossier Santier en mai 2023, en toute discrétion. Il n’a pas cherché à rencontrer les anciens de l’Ecole de la Foi, ni les prêtres qui connaissaient Santier depuis le séminaire. Pour être clair, on ignore ce qu’il a fait. Rien n’a été rendu public. Quand on demande à rencontrer Olivier Leborgne sur le sujet, sa secrétaire fait barrage en demandant de rédiger « les éléments nouveaux que l’on est susceptible d’apporter pour l’enquête ». Le souci est le suivant : comment peut-on savoir que l’on dispose d’éléments nouveaux ? Bref, silence complet en matière de communication, Leborgne s’est débarrassé vite fait de la patate chaude. En même temps, on peut aussi le comprendre, Michel Santier est un homme qui toute sa vie a cultivé ses réseaux“.
Cependant si le rapport est garanti introuvable, le rédacteur du trombinoscope soutient que dans un mail du 2 septembre dernier à 9h06, “ce pauvre Blanchet [évêque de Créteil, successeur de Mgr Santier] s’est encore grillé en disant
qu’il avait lu le rapport d’enquête mené par Olivier Leborgne (Arras) alors que ce dernier soutient mordicus ne l’avoir communiqué à personne“.
Il faut voir la tronche de la communauté « réjouis toi ». Tous les codes de années 70/80 (1970 pas 1570…) et des vieilles filles archi-moches (cf Jean Raspail « Sire » celles de Coutances ne portent même plus des jupes de postières mais des espèces de sarouels bariolés de tiers mondistes) qui hantent des locaux trop grands pour la communauté.
Ca doit quêter pour le CCFD et l’ACCAT pendant le carême !
Si on doit juger l’arbre à ses fruits…
Il faut voir la tronche de la communauté « réjouis toi ». Tous les codes de années 70/80 (1970 pas 1570…) et des vieilles filles archi-moches (cf Jean Raspail « Sire » celles de Coutances ne portent même plus des jupes de postières mais des espèces de sarouels bariolés de tiers mondistes) qui hantent des locaux trop grands pour la communauté.