Les ex-diocésains de Luçon, de Coutances et de Créteil ne sont pas au bout de leurs peines quant aux révélations qui tombent sur Mgr Santier. Pour rappel, il avait du quitter son évêché de Créteil en 2020 suite à des sanctions canoniques pour des abus commis à l’école de la Foi de Coutances, qu’il dirigeait, à la fin des années 1990 – situation qui a été cachée au diocèse de Créteil. D’autres signalements et plaintes ont été faits à Coutances depuis la révélation de l’affaire fin septembre dernier.
Or, Mgr Santier a fondé, lorsqu’il était prêtre, en 1977, la communauté Réjouis Toi, installée dans le Carmel de Coutances, au nord du centre-ville, et qui compte en 2015 près de 360 laïcs et une quinzaine de prêtres.
L’encombrant protégé de Mgr Santier, à Créteil…
Golias rappelle, au détour de son trombinoscope, qu’un prêtre de cette communauté a été condamné deux fois pour des faits de moeurs sur des mineurs : “« Mimi [Michel Santier] qui transportait déjà dans ses valoches l’abbé Richard Lucas de la communauté Réjouis toi entre la Manche et Créteil avant de décider de le retirer de la circulation a connu un sort similaire ».
Issu d’une famille assez connue localement – dont un député MRP au lendemain de la seconde guerre mondiale, “le père Richard Lucas avait été condamné deux fois dans la Manche pour agressions sexuelles sur mineurs: en 2003 à du sursis, en 2013 à quatre mois de prison ferme assortis d’un aménagement de peine. Entre-temps, après une mise à l’épreuve avec obligation de soins, le prêtre avait été renommé curé en 2007, 2010 et 2011 », rappelait l’Express ; son dernier poste était la cure de Barneville-Carteret, jusqu’en 2012. A l’époque, l’évêque de Coutances était Mgr Lalanne, qui était aussi responsable en charge de la lutte contre la pédophilie à la CEF, jusqu’en 2016.
La Presse de la Manche rappelle les faits, accablants : « en 2013, le tribunal a condamné le curé de
Barneville-Carteret à huit mois de prison dont quatre assortis d’un sursis pour des agressions sexuelles
commises sur deux jeunes garçons. À la barre, le prévenu n’avait reconnu qu’une seule erreur : celle
d’avoir laissé deux jeunes garçons de 15 et 13 ans dans sa chambre au presbytère, partageant son
lit avec eux…
Une erreur d’autant plus lourde qu’il avait déjà été condamné en 2003 à dix mois de prison avec sursis
pour agressions sexuelles sur mineurs. À certains moments de l’audience, il avoue que sa main a pu,
sans qu’il le fasse exprès, mais à l’occasion d’une séance de lecture durant laquelle il était collé à un
enfant, « toucher le sommet du sexe » de l’un des frères. Il explique que s’il lui a touché les fesses, ce
n’était que pour lui montrer une tache. « Je n’ai pas de sentiment pédophile », jure-t-il.
Au moment du procès le prêtre affirme que les accusations sont “une calomnie” évoquant une vengance des enfants lui reprochant d’avoir mis fin à leurs visites au presbytère avec leur mère“. Une partie des faits ont été commis à Saint-Malo et Dinard dans le diocèse de Rennes.
Après sa seconde condamnation judiciaire, un procès canonique – devant la justice de l’Eglise – lui
avait valu une double interdiction d’exercer dans le diocèse de Coutances, où il officiait, et de tout
ministère en direction des mineurs – mais comme l’indique l’Express, il ne respecte pas toujours ses obligations, et l’évêché de Créteil est critiqué pour cela.
L’Express poursuit : “il avait alors été accueilli dans le diocèse de Créteil dont l’évêque, Mgr Michel Santier, l’a nommé aumônier d’un hôpital gériatrique en prévenant le parquet
de cette mesure. Il y a quelques semaines, c’est une famille choquée de voir le père Lucas dire une messe célébrée à l’intention particulière de l’un de ses défunts qui a alerté le diocèse, a indiqué à l’AFP l’évêché, confirmant une information du Parisien.
Le prêtre, âgé d’une soixantaine d’années, savait qu’il ne devait pas aller en paroisse”, affirmait à l’époque le vicaire épiscopal, Jean-Luc Védrine, qui rappelle qu’en “2016, Mgr Santier avait dû rappeler à l’ordre le père Lucas qui s’était permis d’administrer un sacrement dans un cadre privé. Le procureur de la République avait été informé de cet écart”.
En 2017, l’abbé Richard Lucas est dans l’annuaire diocésain de Créteil, comme aumônier dans un hopital du secteur paroissial de Limeil-Brévannes (page 110 de l’annuaire). Après 2018, toute mention de lui disparaît – il ne figure pas non plus dans les nominations en ligne sur le site de l’évêché, pour 2019, 2020 et 2021.
Du reste, il ne figure pas non plus dans les nominations “connues au 1er septembre 2016” parues dans la revue diocésaine de Créteil à la rentrée, avec une grande carte du département et des secteurs paroissiaux. Un véritable fantôme ecclésiastique, qui ne figure pas non plus dans l’annuaire du diocèse de Coutances.
… et en Vendée ?
Les fidèles de la Manche se souviennent très bien de cette affaire – qui a fait grand bruit, d’autant que le prêtre avait déjà été condamné en 2003. “A ce moment, Mgr Santier le fait déplacer en Vendée, où il est accueilli dans une communauté religieuse sans aucun ministère paroissial, jusqu’en 2015“. Selon nos informations, il s’agit d’une communauté religieuse qui existe toujours au nord-est du diocèse, aux confins du Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres, et cela peut correspondre au temps que dure le procès canonique.
Il est peu probable, cependant, que les fidèles de Vendée soient au courant. Ironie de l’histoire, il s’agit d’un des rares diocèses qui a fait un remarquable travail sur la reconnaissance des faits d’abus sexuels du clergé, sans attendre la CIASE, et dont l’évêque Mgr Jacolin est un des rares à avoir fait amende honorable et à ne pas faire obstacle aux collectifs qui se battent pour que la vérité sur les abus éclate, et que la parole soit rendue aux victimes.
Encore une affaire de mœurs….. Pauvre clergé….N’ aurait-il plus la crainte de DIEU ???
A titre purement informatif, voici le message qui apparaît sur le site de cette organisation:
” La communauté Réjouis-toi a appris avec consternation et peine que le père Michel Santier, un de ses co-fondateurs, a fait l’objet de mesures disciplinaires canoniques pour des faits concernant de jeunes adultes dans les années 1990.
Nous pensons avant tout aux personnes victimes. Nous espérons qu’elles ont pu vivre un chemin de reconstruction.
Nous portons dans notre prière toutes les personnes touchées par cette situation.
Contact presse : contactpresseRT@gmail.com”
La visite du site lui-même constitue une source d’interrogations…
Pour l’anecdote, mon père a fait M Lucas une remarque sur son comportement a la sortie de la Messe à BARNEVILLE. Il se dandinait de manière inappropriée au milieu des enfants. Nous n’étions pas des paroissiens habituels mais si nous avons remarqué son comportement « étrange » les locaux auraient pu s’en rendre compte.
Pour conclure, ces types devraient être réduits à l’état laïc plutôt d’être recyclé à chaque nouvelle faute.
Encore et toujours des cadavres dans les placards,chacun couvre un autre!
Par expérience je sais que des supérieurs religieux n’ont vraiment pas été à la hauteur de leur tâche,il y a eu bien des négligences!
Dans les années 70 -80 les rapports entre les religieux et leurs supérieurs ont beaucoup changé,quelques années plus tôt les rapports hiérarchiques étaient encore emprunts de respect et d’obéissance,ensuite tout le monde était copain et se tutoyait,à ce compte- là comment douter d’un tel ou d’un tel ?
La psychanalyse avait le vent en poupe,des prêtres ,religieux et religieuses suivaient une formation et en faisaient une profession ,il était de bon ton de rencontrer des psy . les évêques n’y manquaient pas.
Et pourtant voici que quelques décennies plus tard tout est déballé sur la place publique,il semblerait donc que le copinage et la psychanalyse n’étaient pas forcément la bonne solution,mais on continue pourtant sur la même lancée!
En Vendée , il n’y a pas beaucoup de communauté masculine pètent à accueillir un prêtre du genre de chouchou de Mgr Santier sauf La Grainetière.
Ce n’est pas la Grainetiere.