Dans la presse locale au printemps dernier et sur le groupe Facebook Combrée Beach, plusieurs anciens élèves de l’institution catholique de Combrée, dans le Haut-Anjou, fermée en 2005 pour vétusté, mettent en cause d’anciens religieux et laïcs de l’établissement scolaire, pour des faits de violence et surtout d’abus. Assez curieusement, une enquête de gendarmerie faite à la fin des années 1990 sur un des volets de l’affaire s’est volatilisée sans laisser de traces, bien qu’une centaine d’anciens élèves se souviennent avoir été interrogés.
Plusieurs auteurs sont mis en cause dans les témoignages d’anciens élèves :
- l’ancien préfet de discipline J. le M, embauché par l’établissement en 1968 comme animateur, surnommé « le Chef« , ensuite en charge de divers projets récréatifs dont le journal télévisé télé Brécom qu’il avait créé au sein de l’internat. Des abus ont aussi été commis sur des enfants auxquels il confiait des fonctions d’encadrement lors de séjours organisés hors de l’établissement dans un chalet à Saint-Colomban des Villards en Savoie. Il quitte Combrée en 1994 après s’être marié, et continue comme directeur d’internat à l’institut Solacroup à Dinard. Une enquête de gendarmerie est faite en 1998-99 quand les enfants se confient à son successeur, mais disparaît sans laisser de trace. Trois victimes d’abus, dont une femme, portent plainte en 2016, 2017 et 2019, leurs plaintes sont classées pour prescription. Les faits auraient été connus au moins depuis 1992 par le directeur, qui avait alors affirmé qu’il s’agissait de « diffamation« . J. le M est toujours vivant et réside dans le sud de la France. Une cellule d’écoute a été ouverte par l’amicale des anciens élèves concernant les abus qu’il a commis.
- L. Deshayes, prêtre, auteur de violences sur les élèves en 1957-1960 quand il est préfet de discipline
- l’abbé Gaignard, professeur d’allemand, mis en cause par plusieurs victimes pour abus après 1962 ; le témoignage d’une victime a été reconnu par l’INIRR pour des faits en 1964-1967.
- O de B, professeur d’histoire, mis en cause par ses élèves pour violences
- un surveillant non nommé, exclu du collège de Combrée en 1973 après avoir commis une agression sexuelle sur un élève dans le dortoir
Deux témoignages signalent des suicides, l’un en 1962 d’un élève « qui a eu des problèmes avec l’abbé M, professeur, et qui a été renvoyé« , l’autre en 2004 d’un ancien élève « très proche de J. le M. »
Selon les témoignages des anciens élèves, J. le M était « au collège de la Tour d’Auvergne à Rennes » avant son embauche en 1968 comme animateur à Combrée, puis « directeur de l’internat Marie-Thérèse Solacroup à Dinard de 1996 à 2005″ après son passage par Combrée. Il continuait alors à organiser des séjours de randonnée près du Mont Blanc avec des élèves de Dinard.