Suite aux nouvelles révélations sur l’abbé Pierre – accusé désormais d’agressions sexuelles et d’abus par 24 personnes en France et à l’étranger, et ce sur une période de cinquante ans, dont des faits sur des mineurs et des menaces envers ceux qui les auraient révélé, la CEF a communiqué et annoncé lever le délai de communicabilité des (quelques) documents dont elle dispose sur l’Abbé Pierre pour les chercheurs et les “personnes habilitées“.
“Au regard de la gravité des révélations successives concernant l’abbé Pierre, des documents venant d’autres archives déjà en circulation, et afin de permettre de faire toute la lumière, le Secrétaire général de la CEF, conformément aux règles de dérogation prévues et à la demande de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Président de la CEF, lève exceptionnellement la durée de communicabilité des archives du Centre National des Archives de l’Église de France (CNAEF) concernant l’abbé Pierre.
Tous les documents relatifs à l’abbé Pierre ayant été versés au CNAEF seront donc consultables dès à présent par toutes les personnes habilitées, en particulier les chercheurs, les membres de la Commission d’experts et d’expertes annoncée par Emmaüs, et les journalistes enquêtant sur l’abbé Pierre.
À noter : sans cette levée, ces documents n’auraient pas été consultables avant 75 ans après le décès de l’abbé Pierre, soit l’année 2082.
Pour toute demande de consultation, s’adresser au CNAEF via l’adresse électronique cnaef@cef.fr.
Un “dossier assez mince” avec “quelques lettres“
France Info – qui a publié une enquête très fouillée sur l’abbé Pierre avec des documents d’époque, et notamment sur le fait que bien des autorités étaient au courant de ses agissements dès les années 1950, notamment au Canada dont il a été discrètement exfiltré, ou encore le cardinal Feltin qui a déconseillé de le décorer, – donne quelques précisions :
“Les documents sont donc consultables par “toutes les personnes habilitées, en particulier les chercheurs, les membres de la Commission d’experts et d’expertes annoncée par Emmaüs, et les journalistes enquêtant sur l’abbé Pierre”. Il s’agit des archives de l’Eglise de France conservées à Issy-les Moulineaux, distinctes de celles des diocèses. Concernant l’abbé Pierre, elles contiennent “un dossier assez mince” avec “quelques lettres” qui montrent que le Bureau central des cardinaux de l’époque “a pris connaissance du comportement” du prêtre, selon Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence de évêques de France. “Il y a un élément sur le fait qu’il est parti en Suisse” dans les années 50, mais sans “aucun détail sur ce qui s’y passe”, et “c’est à peu près tout”, a ajouté le responsable de la CEF”.
Reste à savoir si cette décision deviendra un précédent pour toute affaire d’abus qui viendrait à sortir, même des années après la mort des auteurs présumés… Ce serait un motif d’espoir pour de nombreuses victimes, auxquelles justice n’a toujours pas été rendue.
La CEF est juridiquement une Association des Évêques .
En droit français on peut douter des droits qu’elle s’attribue .
Ses commissions sont des commissions thématiques de réflexion, des comités la complètent
Les Lois de 1905 1907 ont donné autorité aux associations diocésaines pour l’aspect matériel Même si les Bureaux et Conseils d’administration se couchent quasiment toujours devant pères curés et évêques .
La CEF une fois de plus se soumet aux diktats des médias et foule au pied Prescription, Principe du contradictoire et les Droits de la Défense…
En effet, cher Fourcade, il faut respecter la prescription, le principe du contradictoire et les droits de la défense.
Pour avis, ce commentaire fort bien écrit dans “Causeur”, évoquant l’affaire de l’abbé Pierre ; j’en approuve les termes, saur les dernières lignes qui sont hors sujet :
https://www.causeur.fr/l-abbe-pierre-sous-le-soleil-de-satan-291212
La prescription des archives privée est à la discretion de ses propriétaires. Donc rien n’empêche la conférence des évêques de France de modifier ces délais. Par contre il faudrait que tous les évêchés ouvrent leurs archives car ce sont eux qui possèdent les archives les plus importantes sur l’abbé Pierre.
L’abbé Pierre a accompli de grandes choses, on peut l’honorer pour celles-ci. Ses turpitudes intimes regardent maintenant son Créateur, à qui il doit rendre compte de son passage sur la terre. Le wokisme qui ne semble pas rebuter l’Eglise méconnaît la conception chrétienne de l’homme, anthropologie qui réfute aussi bien l’idolâtrie ( à laquelle l’abbé n’a pas échappé) que son pendant le lynchage.