Père Gilles Drouin : « la messe traditionnelle me parle »

C’est avec émotion que le père Gilles Drouin dit avoir assisté à la Veillée pascale célébrée à l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile de Paris. « J’avais du temps, je suis passé samedi après-midi et j’en suis sorti vraiment touché par la liturgie traditionnelle ». Le responsable de l’Institut Supérieur de Liturgie (ISL) s’exprime ainsi, soulignant une expérience similaire à celle de l’écrivain André Frossard, qui avait retrouvé la foi après s’être rendu dans une église. On savait le père Drouin fâché avec la messe traditionnelle et même hostile à toute « réforme de la réforme ». Mais là, comme il le reconnaît, « il s’est passé quelque chose ». « Est-ce un chemin de Damas ? je ne sais », dit le prêtre qui fait aussi partie du diocèse d’Evry, mais désormais décidé à enfourcher de nouveaux combats.

Un colloque annoncé sur les réformes de Mgr Bunigni

« La célébration de la Vigile pascale à 15 heures, donc à none », m’a aussi fait réfléchir sur le rôle des réformes entreprises par Pie XII, indique le pere Drouin. « Mais peut-être faut-il aller plus loin dans les interrogations ». « Un colloque pourra être envisagé sur ce qui a été fait avec Mgr Bunigni et, pourquoi pas, un diplôme universitaire dédié à cette période méconnue ». Le prêtre de l’Institut catholique de Paris (ICP) pointe aussi le rôle « néfaste » de certaines réformes liturgiques de saint Pie X. Ainsi, il n’a guère de tendresse pour les cérémonies de profession de foi. « Après tout, les promesses d’un baptêmes sont dites une fois pour toutes, donc pourquoi les réitérer ? Ce n’est plus de l’archéologisme, mais de la fabrication pure et simple. Ancien ingénieur agronome, je sais ce que valent les compositions dangereuses: il y a un équilibre naturel à respecter », fulmine le prêtre. «  Tout au moins, il faut quand même garder son serment anti moderniste », considère le père Drouin qui a décidé de porter la soutane. « Ce que je ne faisais pas la semaine dernier, mais cette fois-ci, je mets le paquet ». « Une nouvelle vie commence, si je puis dire, et je sais que dans le diocèse de Paris, cela va jaser, mais après tout, qui n’avance pas, recule. »  « Quand je pense, avec cette révolution en tiare, beaucoup de gens ont été dupés ! » 

Source : site de l’ISL