Mgr Micas à Tarbes a été au début d’un mouvement – d’autres évêques se rangent maintenant aux côtés des agriculteurs en colère.
Les évêques de quatre des cinq diocèses bretons – celui de Nantes se remet peut-être encore de la manifestation des agriculteurs, ce 25 janvier, dans un calme absolu à peine troublé par le bruit du canon anti-oiseaux qui tonnait à intervalles régliers, devant la Préfecture défiée par près de 200 tracteurs rangés sur toutes les rues qui y mènent – ont publié une déclaration de soutien aux agriculteurs en colère. Ainsi, voilà le texte des évêques de Vannes, Quimper (tout pour ne pas se pencher sur les difficultés de son propre diocèse ?), Saint-Brieuc et Rennes :
En France, d’autres évêques ont apporté leur soutien au mouvement des agriculteurs, pêcheurs et viticulteurs – en attendant peut-être le ralliement d’autres métiers pressurés d’impôts et écrasés par une normativité européenne et nationale débordante.
- A Amiens, Mgr Gérard le Stang, issu d’une famille d’agriculteurs, fait un rappel utile sur RCF : “la protestation de base, c’est d’être reconnu dans leur dignité. Cela passe par la justice et cette justice c’est d’avoir des revenus corrects pour vivre” explique-t-il sur RCF. “Il y a un gros travail à faire avec ceux qui ont en charge la préservation de l’environnement, mais cela ne doit pas empêcher l’estime que l’on doit aux agriculteurs. Ce sont eux qui nourrissent le monde”.
- A Bayeux-Lisieux Mgr Habert apporte un message de soutien sans faille aux agriculteurs : l’évêque normand souhaite “dire à quel point nous comprenons votre légitime attente de pouvoir vivre dignement de votre travail. Le caractère vital de votre profession pour nos familles, notre pays et la noblesse de votre métier doivent être reconnus et valorisés“.
- A Chartres l’évêque Mgr Christory a aussi fait part de sa sollicitude : “la mort d’une femme, épouse et mère, et de sa fille, les souffrances d’un père blessé par un accident touchent nos cœurs et nous bouleversent. L’émotion nous saisit et nous désirons exprimer la compassion de l’Église catholique envers tous ceux et celles qui consacrent leur vie à travailler la terre et à élever des animaux pour nous nourrir. […] Nous mesurons la difficulté de leur vie quotidienne, l’inquiétude qui souvent les étreint. Nos prières accompagnent leur vie et leur effort. Dieu nous a confié la terre pour la faire fructifier. Nous souhaitons que chacun trouve la paix et reçoive un revenu digne à la hauteur du travail réalisé, afin que les familles avec leurs enfants soient heureux d’y vivre sereinement”.
- les évêques du Languedoc (diocèses de Mende, Nîmes, Montpellier, Perpignan et Carcassonne) ont eux aussi publiés une déclaration commune, que voici – et qui reprend des élements de langage diffusés ailleurs :
Amis agricultrices et agriculteurs, nous voulons vous apporter notre soutien, vous qui manifestez dans le pays, en réclamant justice et considération pour votre profession.
Dans chacun de nos 5 diocèses (Carcassonne et Narbonne, Mende, Montpellier, Nîmes, Perpignan-Elne), vous n’êtes pas des inconnus pour nous, et nous vous rencontrons sur vos terres agricoles, dans vos vignes et vos élevages. Nous avons appris à vous apprécier en échangeant avec vous. Nous vous admirons, chacune et chacun, dans l’exercice d’une profession difficile que vous vivez avec passion.
Des jeunes aspirent à s’engager dans votre profession. Pour eux et pour vous, nous tenons à vous dire à quel point nous comprenons les légitimes préoccupations qui vous habitent.
Mais aujourd’hui la coupe est pleine ! Face à la hausse des charges qui vous écrasent, les normes toujours plus contraignantes que l’on vous impose, les contrôles permanents, les démarches administratives excessives, vous souffrez jusqu’à crier votre désespoir.
A cela s’ajoute la problématique de l’irrigation et les revenus en baisse constante.
Les contraintes liées au changement climatique et à la nécessité de protéger la planète entraînent aussi des coûts supplémentaires pour la production.
La spirale du surendettement et le sentiment de ne pas pouvoir s’en sortir ont conduit certains de vos collègues à mettre fin à leurs jours.
Nous partageons votre tristesse à la suite du tragique accident survenu à Pamiers qui a coûté la vie à votre collègue et à sa fille.
Nous voudrions vous dire à quel point nous sommes solidaires avec vous dans votre légitime attente de pouvoir vivre dignement de votre travail.
Nous ne comprenons pas qu’il y ait deux poids deux mesures et que certains produits importés soient exemptés des contraintes administratives, sanitaires et économiques que l’on vous impose.
Nous comprenons qu’il y ait en vous de l’exaspération et nous partageons vos inquiétudes et vos angoisses.
Nous demandons que soit reconnu le caractère vital de votre profession pour nos familles, notre pays et la noblesse de votre métier.
Nous vous devons notre nourriture ainsi que votre participation au développement de nos terroirs.
De tout cœur nous espérons que, dans le dialogue et la concertation, des mesures urgentes seront prises au niveau national et européen pour reconnaître la juste cause de vos revendications et vous offrir des conditions de vie qui respectent vos personnes et votre profession. Cela signifie recevoir des revenus décents pour vous et vos familles.
Nous, vos évêques, nous nous sentons proches de vous et demeurons à vos côtés. Notre fraternité et notre prière vous accompagnent.
Jeudi 25 Janvier 2024
Monseigneur Benoît Bertrand Evêque de Mende,
Monseigneur Nicolas Brouwet, Evêque de Nîmes,
Monseigneur Thierry Scherrer, Evêque de Perpignan -Elne,
Monseigneur Bruno Valentin, Evêque de Carcassonne et Narbonne,
Monseigneur Norbert Turini, Archevêque de Montpellier
C’est bien.
On rattrape le temps perdu (cf. “Les Gilets jaunes”, lorsque la plupart des évêques furent aux abonnés absents)
Prochaine étape : une protestation solennelle des évêques contre la “constitutionnalisation” d’un prétendu droit à l’avortement (il semblerait que l’on dise à présent “liberté” de l’avortement), monstruosité juridique destinée à censurer ceux qui s’opposent à ce que le droit naturel considère comme un crime.
Remplaçons le mot agriculture par Eglise, agriculteur par curé et nous aurons compris alors la situation des uns et des autres…
R.R
Ils dévoilent leurs ” athéisme ” , sous les oripeaux episcopaux… l’étiquette est en place, mais le contenu est vide ! Metanoïste dit l’Evangile …celui de Paul et des 12 Apôtres.
mais nos Eveques , avant tout, pourquoi ne défendent ils pas nos bébés à naitre, C’est aujourd’hui qu’ils doivent crier haut et fort que le malheur de certains vient des crimes qu’ils ne dénoncent pas , haut et fort . Tout le mal vient de nous ,convertissons nous , et le ciel devant la supplique des successeurs de St pierre nous accordera des séminaristes ,et une fois ordonnés ils répandront toutes les grâces dispensées par les sept sacrements de l’Eglise.
Comment ne pas comprendre que le rôle des évêques est, aussi, de défendre les agriculteurs dans la détresse ? On parlait, jadis, de l’évêque « defensor civitatis ». Alors ?