Reçu d’un lecteur:
Ce qui suit est inspiré notamment par la lecture de votre article dans lequel vous citez François dans le texte dans lequel il fustige “l’arriérisme”.
1. Merci beaucoup de faire en sorte que vos lecteurs profitent du constat suivant, qui n’est pas isolé : ce pape et ce pontificat sont une véritable bénédiction, qui contribue à rendre lucide sur ce qu’est vraiment le néo-catholicisme post-conciliaire ou, en d’autres termes, l’idéologie du dialogue dans l’évolution et l’ouverture ad extra et du renouveau dans l’adaptation et l’innovation ad intra, pour la “liberté” de chacun et “l’unité” entre tous.
2. Certains ont été lucides dès 1962, ou dès 1965, là où d’autres ont commencé à l’être à partir de 1968 ou de 1969, et là où d’autres n’ont commencé à l’être qu’à partir de 1985 (Casablanca) ou de 1986 (Assise), ce qui précède étant rappelé pour le cas où il se serait passé quelque chose, à partir de l’automne 1962 puis de l’automne 1965, ou à partir du printemps 1968 puis de l’automne 1969, ou encore en août 1985 puis en octobre 1986…
3. Mais peu importe, car ce qui compte est que ce qui arrive à l’Eglise et aux catholiques, depuis l’année 2012-2013, contribue grandement à rendre pleinement explicite ce qui est de moins en moins implicite depuis l’année 1962-1963, à savoir ce qui suit : le continuisme est minoritaire, même quand il est repris à son compte, bien plus ad intra qu’ad extra, par deux papes consécutifs (Jean-Paul II et Benoît XVI), et le rupturisme est ou se veut hégémonique, ou bien dans l’aveuglement ou l’ignorance, plus ou moins involontaire, sur l’ampleur de ses conséquences désastreuses, comme sous Paul VI, ou bien dans l’entêtement ou l’obstination, tout à fait volontaire, malgré la portée de ses répercussions destructrices, comme sous François.
4. Le simple fait qu’il ne se soit trouvé presque aucun cardinal, ou presque aucun évêque, pour dire NON, avec courage et franchise, et d’une manière claire, énergique, ferme et orthodoxe, à l’esprit d’Abou Dhabi puis à l’esprit d’Amazonie, qui soufflent plus particulièrement depuis l’année 2019, en dit vraiment long sur l’inscription dans la durée et en profondeur de tout un état d’esprit, avant-hier libéral, hier conciliaire, et aujourd’hui inclusif au point d’être périphériste ad extra et synodaliste ad intra, cet état d’esprit conduisant jusqu’à un philo-latitudinarisme et jusqu’à un anti-traditionalisme presque systémiques.
5. Or, pourquoi donc la “dynamique” d’auto-contournement, d’auto-déconstruction, d’auto-dépassement et d’auto-dépassement du catholicisme dont il est question ici devrait-elle et pourrait-elle s’arrêter par elle-même, alors que les fidèles catholiques qui souscrivent à cette dynamique (et qui sont fidèles à quoi, du coup, au fait ?) sont persuadés, pour le dire en ces termes, d’être “dans leur bon droit”, c’est-à-dire pleins de “discernement évangélique, dans la miséricorde, et dans l’ouverture sur les périphéries” ?
6. Et comment donc cette dynamique devrait-elle et pourrait-elle s’arrêter par elle-même, alors que ce pape et ce pontificat rappellent aux uns et révèlent aux autres que, contrairement à ce que certains ont cru ou espéré, dans les années 1980-1990, l’adhésion à la même dynamique n’est pas l’affaire d’une seule génération, celle d’une partie de ceux qui ont eu entre vingt et trente ans, dans les années 1960, mais est aussi, au minimum, l’affaire de cette génération et celle de la génération suivante, c’est-à-dire celle d’une partie de ceux qui ont eu entre vingt et trente ans, dans les années 1980 ?
7. C’est donc précisément parce que cette dynamique ne s’arrêtera certainement pas par elle-même qu’il convient de la contrer, non seulement au moyen de toute une résistance liturgico-spirituelle, mais aussi au moyen de toute une résistance thématico-doctrinale, pour le plus grand bien de l’Eglise et de la foi catholiques.
8. Enfin, il faut aussi se dire la chose suivante : ce sont ceux qui contribuent à la poursuite de la dénaturation et de la fragilisation de l’Eglise et de la foi catholiques qui devraient avoir honte, et non ceux qui puisent dans les ressources présentes dans l’Écriture, dans la Tradition et dans le Magistère antérieur, pour résister de tout leur coeur, notamment au consensualisme diversitaire et fraternitaire et à l’inclusivisme périphériste et synodaliste.
Viens Esprit Saint,
encore un plaidoyer auto-référentiel, monoaxial, monochromatique… parfait si nous vivions dans un monde ne noir et blanc et en 2 dimensions… Enième version de l’argumentaire FSSPX, complètement imperméable à toute nuance, la technique du disque rayé…
On proposera un autre son de cloche, le plus simplement possible :
– il est trop tôt pour dire si les pontificats de saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont été une parenthèse dans la déconfiture de l’Eglise, où si c’est le pontificat de François aui aura été une parenthèse dans le redressement de l’Eglise.
– il ne suffit pas de répéter un argument en boucle pour qu’il soit vrai. Il faudrait creuser un peu plus ce qui s’est passé à Assise avant de crier au syncrétisme. Il faudrait aussi se pencher sur les intentions de Jean-Paul II et sur ses déclarations, avant de plaquer une interprétation tendancieuse. Idem pour les évènements suivants. Un raisonnement auto-référentiel n’est pas convaincant, parcequ’il n’est pas vrai. L’auteur considère comme acquis l’interprétation FSSPX de ces évènements, sans distance ni critique ni vérification sérieuse.
– qu’il y ait dans l’Eglise un courant minoritaire et virulent qui veuille toujours plus de déconstruction et de décadence, c’est une évidence. Mais c’est justement une ruse de leur part que de se présenter comme l’expression de l’Esprit saint, du sens de l’histoire et de la majorité du troupeau. Sauf que c’est faux ! Ces gens-là sont des menteurs et des manipulateurs, tout le monde le sait (même la FSSPX, c’est dire…). Alors pourquoi valider leur discours ? Sinon pour discréditer le troupeau (l’Eglise) et recruter pour sa paroisse (la FSSPX, ô hasard). Ce n’est pas très honnête (comme souvent à la FSSPX).
– que la majorité silencieuse des fidèles soit comme un troupeau de brebis désorienté, c’est une évidence. Dire que le sens du sacré s’est perdu dans bien des paroisses c’est une évidence. Mais dire qu’il s’est perdu partout, c’est faux et malhonnête (comme souvent chez la FSSPX). Laisser penser qu’il n’y a aucune résistance au pontificat actuel dans l’Eglise, c’est faux et malhonnête. Beaucoup jouent la montre face à un pontificat tyrannique et finissant. D’autres organisent le prochain conclave. D’autres enfin, parlent, et comment ! Petit à petit, d’accord, mais enfin ils parlent : laïcs, prêtres, évêques, cardinaux… Est-ce parcequ’ilns ne vont pas jusqu’au schime (comme la FSSPX, hasard ?) que l’auteur les ignore ?
– croire qu’une opposition doit se manifester de manière “théologico-liturgique” et que cela résoudra tous les problèmes, c’est une finesse kolossale pour expliquer que la solution tout c’est le rite tridentin (tient, c’est aussi ce que dit la FSSPX)…Mais c’est grotesque ! et c’est usant de réfuter une pensée magique répétée en boucle. Si le rite tridentin était l’antidote à toutes les dérives théologiques, mais alors rien ne se serait passé à Vatican II puisque le rite tridentin était encore la norme. Et comment le modernisme aurait-il pu se développer entre 1900 et 1950, puisque le rite tridentin est censé être naturellement un répulsif et un antidote à toutes les hérésies ?
– une reprise en main de l’Eglise est nécessaire, au moins au niveau disciplinaire (qu’un prêtre reste en poste après avoir milité contre le secret de la confession, qu’un évêque n’ait pas d’enquête après le suicide d’un prêtre…), et aussi au niveau doctrinal (réponse aux dubia sur Amoris Laetitia), c’est une évidence et je le souhaite de tout mon coeur.
– quant aux motifs profonds du développement actuel du mal, on aimerait inviter l’auteur à se renseigner sur le péché, sur la réparation, sur l’adoration eucharistique, sur l’histoire du Sacré-Coeur et lire un peu les mystiques de l’Eglise. Le Christ n’est pas mort en Croix pour le rite tridentin. Il est mort pour nous racheter du péché et pour nous unir à Lui (ce qu’on appelle la sainteté). Ce sont là les deux piliers à creuser à à s’approprier. Alors les autres questions seront traitées à leur juste place et avec la juste force que la situation requière.
Mais non, ce n’est pas la forme durite qui nous sauvera, c’est le Christ. Que l’auteur médite sur la nuance, et nous fasse part de ses réflexions, son article sera peut-être intéressant la prochaine fois (et de grâce, pensez un peu par vous-même, ce serait un bel hommage à votre dignité d’enfant de Dieu. Merci cependant pour votre volonté de faire le bien, il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais).
Bien à vous,
“Mais non, ce n’est pas la forme durite qui nous sauvera, c’est le Christ”
Mais comment recevoir correctement le Christ en dehors d’une Eucharistie digne et belle ?
Et comment le modernisme aurait-il pu se développer entre 1900 et 1950, puisque le rite tridentin est censé être naturellement un répulsif et un antidote à toutes les hérésies ?
C’est justement parce qu’il était l’antidote qu’il a été attaqué par les ennemis de l’Eglise qui existaient bien avant Vatican II.
@ Arome
Votre désir d’arrondir les angles est louable, mais vos arguments sont faibles
1. vous ne voyez dans le processus de déconstruction de l’Eglise que l’oeuvre d’un courant minoritaire: un petit tour dans les paroisses de diocèses vous montreront que l’oeuvre est déjà achevée et que l’écrasante majorité des quelques fidèles allant encore à la messe (2%) adhère, soit activement soit passivement à ce post-christianisme). Déjà moins d’un catholique pratiquant sur deux croit encore à la présence réelle.
2. vous haïssez la FSSPX qui a pourtant une démarche apaisante et non politique, peut-être parce que leurs fidèles ont échappé à la Berezina post-conciliaire: la colère est toujours mauvaise conseillère.
C’est effectivement un autre son de cloche.
Cher Arome, je suis en tout point d’accord avec vous. Cependant, même s’il est, en effet, encore trop tôt pour dire si le pontificat actuel n’est qu’une simple parenthèse dans l’histoire de l’Église ou non, je doute que ce soit le cas. Au-delà du pape lui-même, c’est la grande majorité de la Haute Église, les administrations vaticanes, nationales, provinciales et diocésaines, qu’on a soigneusement épurées de ses membres capables de la vraie réforme disciplinaire et doctrinale.
Bonjour Pitoune,
je vous remercie de tenter quelque chose qu’aucun FSSPx n’avait tenté avant vous : argumenter. Je m’en réjouis sincèrement, et vais tâcher de vous exposer un avis sans être blessant.
Comment recevoir le Christ en dehors d’une eucharistie simple et belle ? Je partage votre sentiment. J’essaie de préciser : “simple et belle” traduit la bonne disposition du coeur, d’émerveillement qui convient devant l’eucharistie, du point de vue du communiant. Du point de vue du célébrant et du sacrement, “simple et belle” ne veut pas forcément dire exclusivement “en rite tridentin” (ni exclusivement “en rite Paul VI” au demeurant). J’ai assisté à des messes simples et belles dans les deux rites, et à des messes pénibles dans les deux rites. C’est étonnant mais ça existe.
Mais du point de vue du sacrement, (et c’est là que la FSSPX invente un nouvel argument ébouriffant), si le prêtre a été validement ordonné, alors la messe est valide. On peut souhaiter qu’il ait la Foi, mais ce n’est pas nécessaire en droit canon : la foid des fidèles (et je crois, tout simplement la Foi de l’Eglise) supplée. Pour preuve : les miracles eucharistiques où précisément le célébrant n’avait pas la Foi. J’ai assisté à des messes en basque : on n’y comprend rien, pas même n kyrie ou un Jesus auquel se raccrocher. Mais le Christ est là, et c’est l’essentiel. Un FSSPX m’a expliqué ne jamais communier à une messe Paul VI parcequ’il n’est pas sûr que les prêtres qui célèbrent ce rite (qu’il trouve moins respecteux que le tridentin, – argument subjectif) aient la Foi. C’est un argument tout à fait nouveau et réolutionnaire dans l’Eglise : depuis quand ai-je le mandat de juger la Foi les autres ? et si j’en avais le mandat, quels seraient mes moyens ? En télépathie, je suis nul. Et il y a la miséricorde de Dieu, qui peut trouver une parcelle de Foi au fond du coeur de prêtre le plus désabusé. Donc non, décidément, ce n’est pas une affaire de rite (à moins qu’ils en pondent un nouveau qui soit délirant, alors nous aviserons. Mais pour Paul VI, j’attends encore un argument sérieux).
Quant au rite tridentin : il est certain qu’il insupporte les ennemis de l’Eglise. Personnellement, je ne comprends pas cet acharnement à lutter contre un rite plus que millénaire. Je suis heureux d’aller aux deux formes. Mais, cher frère en Christ, vous n’avez pas répondu à l’objection : si le rite tridentin (en tant que forme) n’a pas empêché les méchants d’exister et de l’abattre, alors sa restauration n’aura pas plus d’effet ! Ce sera un pas dans la bonne direction, mais ce n’est pas une forme en tant que forme qui nous sauvera.
Il faudrait citer tout l’Ancien Testament : Dieu n’a que faire des sacrifices si le coeur n’y est plus. C’est le coeur qui est important, le rite manifeste l’union du coeur que Dieu veut. Se comporter comme une momie desséchée d’orgueil et de mépris et se croire quelqu’un de bien parcequ’on va à la messe en latin, c’est passer du vernis sur sa poutre.
Le salut viendra de Dieu, qui répondra aux prières des âmes qui l’aiment du même amour enivrant qu’Il a pour nous, des âmes vctimes qui s’offrent à porter un peu de Sa Croix, qui s’offrent elles-mêmes à chaque eucharistie. Je crois que ce salut passera par la messe, la prière du Fils, sacrifice d’expiation (c’est à dire : de la réparation, du Grand Pardon comme disent les Juifs), qui nous sauvera, quelle que soit sa forme. Le salut viendra de Dieu par la messe et l’adoration entrainant la conversion des coeurs. Alors on pourra discuter de tel ou tel rite, mais je crois que la dispute tombera d’elle-même parceque les coeurs seront apaisés. Il n’y aura plus de place pour les doctrines hasardeuses ou incertaines, parceque l’amour est stable et tranquille. Il n’y aura plus de place pour l’indiscipline, l’orgueil et la désobeissance, parceque l’amour se donne du mal et cherche à plaire à l’Aimé. On laissera les gens en paix. Notre Dieu est doux, patient, et c’est un Dieu de paix, car il est Lui-même la Paix.
Je souhaite à tous ceux qui aiment sincèrement l’Eglise et le Christ de se rapprocher chaque jour du Coeur du Christ : cet amour est contagieux. Et offrrir des messes pour l’Eglise, offrir et unir nos souffrances à chaque messe pour l’Eglise. Et la vie du Christ reçue à chaque communion grandira en nous, et inspirera à chacun ce qu’il peut faire à son niveau (faisons déjà notre devoir ‘état avant de dire au pape comment il devrait faire le sien – ce qui ne veut pas dire se taire devant le mal).
Pardon pour la longueur de la réponse : la question est cruciale, nous espérons qu’un jour la générosité des fidèles de la FSSPX s’exprime dans la bonne direction et s’épanouisse dans la force et dans la paix, au service du bon combat (ne pas se tromper de combat, ni d’adversaires).
Dieu vous garde,
Ps : je ne peux pas citer de noms ici pour ne pas risquer de créer un antagonisme fort mal venu entre combattants du même bord (les FSSPX ont leur petite fierté et leur petite susceptibilite). Alors je ne peux que dire : lisez les mystiques qui parelnt de près ou de loin du Sacré-Coeur. Lisez, lisez, lisez, tout est là (NB : et le Coeur eucharistique en est le dernier stade). Pour l’amour de Dieu, lisez je vous en supplie ! tout est là ! si vous préférez, lisez sur le Coeur Douloureux et Immaculé de Marie et les livres de Saint Louis-Marie Grignon de Monfort. Dieu vous bénisse !
Je viens de lire « l’article » ou Bergoglio se lâche, avec son haineux et grossier vocabulaire de bazar habituel qu’il affectionne.
Il n’hésite pas à insulter le Christ en le reléguant à la dernière place et en se prétendant inspiré par le Saint Esprit !
On voit qu’il a la durite qui pète depuis longtemps, il est évident qu’il devient nécessaire de le faire soigner dans un asile et d’en changer pour l’équilibre de tous et le bon fonctionnement de l’Eglise.