Un collectif de victimes du collège-lycée Saint-Stanislas a été lancé ce mardi 23 septembre à Nantes suite à une réunion d’anciens élèves avec la presse. Il est étendu aux autres victimes des établissements scolaires de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique et a l’intention de se coordonner avec les autres collectifs de victimes d’établissements catholiques en France.
Il s’appuie sur un groupe Facebook, Saint-Stanislas victimes de l’institution, où un communiqué concis a été publié :
« Lancement du collectif des victimes de saint Stanislas à partir de ce groupe Facebook.
Il s’étend aussi aux victimes des autres établissements catholiques de Loire-Atlantique pour que la vérité se manifeste, les victimes [soient] reconnues et indemnisées, et les coupables (s’ils sont encore vivants) condamnés.
Le diocèse de Nantes, qui affirme à tort que les abus à Saint-Stanislas (et ailleurs) sont révolus depuis 1995 et tous les auteurs sont morts, doit cesser de mentir par omission aux victimes, et assurer la transparence ainsi que l’ouverture des archives de l’enseignement catholique à Saint-Stanislas et ailleurs« .
A ce jour, outre l’affaire d’abus par un frère de Saint-Gabriel dans une école primaire à Issé, plusieurs affaires d’abus commencent à se faire jour dans les établissements de l’enseignement diocésain en Loire-Atlantique :
- Collège et lycée Saint-Stanislas (des victimes ont aussi été recensées à l’école primaire, ouverte jusque dans les années 1970)
- Le Loquidy et Saint-Félix, établissements du réseau lassallien à Nantes
- école primaire saint Félix, Nantes
- Angreviers, établissement des Apprentis d’Auteuil
- Petit séminaire de Guérande (jusqu’en 1966), puis au centre des Moissons Nouvelles qui lui a succédé dans ses murs
Indemnisation des victimes : l’INIRR pourrait venir à Nantes
Dans les colonnes d‘Ouest-France du 14 septembre dernier, Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’INIRR (instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) indique que 8 victimes au collège-lycée saint Stanislas ont été ou sont accompagnées par l’institution depuis 2022, dont trois se sont manifestées depuis la conférence de presse du diocèse, fin août dernier.
« Pour les personnes que nous accompagnons, un référent est désigné. Quatre à six entretiens sont organisés pour retracer la vie de la personne, et les conséquences scolaires, professionnelles, psychologiques, relationnelles, somatiques. Le récit, validé à la virgule près par la personne, est ensuite anonymisé, présenté au collège de l’INIRR qui l’examine et fixe le montant de la réparation financière« , explique la présidente de l’INIRR. « Notre but n’est pas d’établir une culpabilité. Notre démarche est de croire les personnes victimes à partir des témoignages, mais aussi de leurs symptômes, pour établir la vraisemblance des faits. Pour ce faire, nous demandons à l’évêque des informations sur le parcours de l’auteur mis en cause, s’il avait déjà été identifié comme un potentiel agresseur par d’autres, s’il avait fait l’objet de signalements. S’il s’agit d’un directeur d’école ou d’un laïc en mission confiée par un diocèse dans une école, l’INIRR s’adresse à la direction diocésaine. Dans ce contexte, il y a souvent une dimension collective à prendre en compte« .
A ce titre, l’INIRR réfléchit à venir à Nantes pour rencontrer les victimes de saint Stanislas, « une fois l’état des lieux plus précis« .