Pour l’instant, le Pape Leon XIV a décidé de ne rien chambouler à la Curie, et a confirmé les titulaires dans leurs fonctions, « donec aliter provideatur« , autrement dit jusqu’à nouvel ordre. Néanmoins, selon Il Tempo, il y aura du changement – notamment parce qu’en devenant Pape, Léon XIV a libéré son poste à la tête du dicastère pour les évêques, et que d’autres responsables ont dépassé la limite d’âge théorique de 75 ans :
« Le pape devra certainement remplacer les préfets des dicastères qui ont depuis longtemps dépassé l’âge permis par le Motu Proprio Ingravescentem Aetatem de Paul VI pour occuper des charges curiales et épiscopales. Montini l’a fixé à 75 ans et actuellement trois membres de l’exécutif du Vatican l’ont dépassé : le Suisse Kurt Koch (qui a eu 75 ans en mars), préfet du dicastère pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, le jésuite canadien Michael Czerny (78 ans), responsable de celui pour le Service du Développement Humain Intégral et Marcello Semeraro (77 ans), préfet du très puissant Dicastère pour les Causes des Saints. Au Vatican, on considère comme acquis qu’ils seront bientôt remplacés.
Il y a ensuite un poste qui devra être pourvu immédiatement car il a été laissé vacant par le nouveau Léon XIV et c’est celui du dicastère des évêques, dont Prévost fut préfet jusqu’à la mort de François« . Selon Il Tempo, c’est le brésilien Ilson de Jesus Montanari qui serait le favori du pape Léon XIV pour ce poste – il fait partie des proches du nouveau Pontife.
Quid du cardinal Parolin et ses adjoints ?
Si la supposition d’Il Tempo que Léon XIV mette fin aux nominations de femmes – chères à son prédécesseur – semble pour l’heure peu réaliste, le destin de Parolin et de ses adjoints suscite beaucoup plus d’interrogations, notamment au vu des informations qui ont surgi sur Parolin peu avant le conclave – omerta sur les abus, affaire de l’immeuble de Londres où il Tempo encore a publié un acte signé de sa main qui valide l’opération immobilière qui s’est avérée désastreuse pour le Saint-Siège, résultats concrets de l l’accord avec la Chine etc. : « enfin et surtout, le Secrétariat d’État, un poste clé dans la gestion de l’exécutif outre-Tibre. Il semble désormais certain que Pietro Parolin restera « premier ministre » pendant un certain temps même sous Leone, mais ce n’est pas le cas de ses deux adjoints Edgar Peña Parra et Paul Richard Gallagher, respectivement substitut aux Affaires générales et aux Relations avec les États. Alors que l’Anglais Gallagher est sur la rampe de lancement parce qu’il est très estimé par le courant conservateur qui a contribué à l’élection de Prevost, Peña Parra devrait bientôt se voir confier un poste ailleurs« . Ce dernier, dont Paris Match s’est plu à souligner la proximité avec le cardinal évêque d’Ajaccio Bustillo, a été éclaboussé par l’affaire Principi où il a tenté de rétablir dans l’état clérical un prêtre auteur d’abus sur mineurs, en Argentine, condamné à deux reprises, décision annulée par le Dicastère pour la Doctine de la Foi, ce qui a mis au jour un nouvel aspect des tensions au sein de la Curie.
Le cardinal Parolin a de son côté souligné dans le Giornale di Vicenza (Vicence), sa ville natale, sa proximité avec le nouveau Pontife, dans un mail publié in extenso où la brosse à reluire ne chôme pas : « j’ai toujours ressenti cette sérénité chez le cardinal Prevost, que j’ai eu l’occasion de rencontrer au début de mon service comme secrétaire d’État pour une question épineuse concernant l’Église au Pérou, où il était évêque du diocèse de Chiclayo. J’ai ensuite eu l’occasion de collaborer directement avec lui au cours des deux dernières années, après que le pape François l’a appelé à Rome et l’a placé à la tête du Dicastère pour les évêques. J’ai pu expérimenter chez lui la connaissance des situations et des personnes , le calme dans l’argumentation, l’équilibre dans la proposition de solutions , le respect, l’attention et l’amour pour chacun ».