Le site du diocèse de Dijon diffuse une interview du directeur diocésain de l’enseignement catholique, Pscal L’Hoste – issu des lassaliens, il avait été nommé en septembre 2022 à la tête des enseignements catholiques des diocèses de Sens-Auxerre et Dijon – , à l’occasion de la rentrée scolaire; 13.700 élèves sont scolarisés dans l’enseignement catholique de Côte d’Or, des effectifs stables :
Rencontre avec le directeur diocésain de l’enseignement catholique de Dijon et Sens-Auxerre, Pascal Lhoste.
Quel est votre rôle au sein du diocèse ?
Le directeur diocésain de l’enseignement catholique est un délégué de l’évêque ou de l’archevêque. Sa mission s’organise autour de deux aspects. D’une part, assurer la promotion et la coordination de l’action de tous les établissements catholiques et piloter une animation globale du réseau de l’enseignement catholique. D’autre part, en tant qu’autorité de tutelle, il veille à ce que les projets éducatifs des établissements sous tutelle diocésaine soient fondés sur une inspiration évangélique et que leurs propositions éducative, pédagogique, spirituelle et leur organisation globale mettent en œuvre la pensée sociale de l’Église.
Quelles sont les principales caractéristiques des écoles catholiques de Côte-d’Or ?
J’y vois des multiples caractéristiques. Pour n’en citer que trois : géographiquement, un grand nombre d’établissements à Dijon et dans son agglomération et une douzaine d’établissements (surtout des petites écoles) implantés en ruralité. Autre caractéristique, la tutelle des établissements. Cinq réseaux congréganistes apportent leur contribution dynamisante à la proposition de l’enseignement catholique de Côte-d’Or auxquels s’ajoute la tutelle diocésaine. Enfin, la taille des établissements. De gros et solides ensembles scolaires et un grand nombre de plus petites, voire de très petites écoles rurales, pour lesquelles un accompagnement spécifique est nécessaire pour pérenniser leur existence.
Quelle vision pour l’enseignement catholique en Côte-d’Or ?
Ce sont les projets éducatifs de chaque diocèse qui orientent une vision pour l’enseignement catholique dans ces territoires ruraux et chargés d’histoire. Il y a, en tout cas, une forte volonté d’ancrage dans les territoires et dans les paroisses. L’enseignement catholique se veut au service de ceux-ci.
Et cela passe par quelles actions ?
Faire vivre un maillage avec une présence d’Église qui « passe » par nos écoles.
Garantir une juste répartition des moyens d’enseignement pour tous les établissements et encourager la solidarité.
Comment se portent les écoles du diocèse ?
Elles se portent assez bien, même si certaines écoles sont en plus grande fragilité du point de vue économique. Les effectifs sont globalement stables avec, en Côte-d’Or, environ 4 730 élèves en 1er degré et 8 980 en 2nd degré.
Les équipes sont impliquées de manière admirable dans l’accompagnement des jeunes qui nous sont confiés par les familles, et les chefs d’établissement font un travail remarquable pour piloter leurs équipes et garantir le sens de la mission de l’enseignement catholique.
Quels sont les défis les plus importants auxquels font face les écoles catholiques aujourd’hui ?
Un des plus gros défis est celui de l’accueil de publics très divers en lien avec la proposition pastorale de l’école catholique.
Une autre priorité : trouver de nouveaux enseignants. Les chefs d’établissement et les chargés de mission des directions diocésaines font un travail remarquable pour attirer et accueillir des enseignants suppléants et leur donner l’envie de rejoindre ce métier riche de relations, mais aussi d’une grande dignité malgré une image parfois injustement dégradée.
Comment décririez-vous l’implication des parents, de la communauté enseignante et des personnels ?
La relation éducative ne peut se construire uniquement dans une dualité enseignant/élève. La place des parents est essentielle pour que l’acte éducatif porte tous ses fruits. Les parents sont impliqués et acteurs, surtout en 1er degré. Les associations de parents d’élèves (APEL) sont actives et sont des partenaires précieux pour les équipes et les chefs d’établissement.
Les enseignants et les personnels sont très investis dans nos établissements du point de vue de leur métier, bien sûr, mais aussi plus largement dans « la vie à l’école », aussi bien pour les jeunes que pour les adultes eux-mêmes. Un certain nombre contribuent à la proposition spirituelle portée dans les projets d’établissement.
En intégrant l’enseignement catholique en tant qu’enseignant, éducateur, personnel d’administration, de service… chacun sait qu’il apporte sa contribution au projet de l’école dont la dimension pastorale est au cœur.
Quelles initiatives ont été prises pour améliorer l’inclusion et la diversité dans les établissements ?
Une réflexion est engagée pour garantir l’ouverture à tous de nos écoles. Cela passe par la question de la contribution demandée aux familles. Une communication plus proactive se met également en place afin de gommer quelques idées reçues sur l’enseignement catholique.
Quels sont les projets ou initiatives majeurs que vous prévoyez de lancer au cours de cette nouvelle année scolaire ?
Accueillir et mieux accompagner et former les bénévoles des organismes de gestion (en lien avec l’UROGEC1).
Réfléchir et mettre en œuvre de nouvelles formes de solidarités inter-établissements.
Faire vivre la mixité sociale et scolaire avec la mise en place de contributions des familles différenciées.
Y a-t-il des projets spécifiques de modernisation ou de développement des infrastructures scolaires ?
Nous avons vécu la joie en septembre 2024 de l’ouverture du site de Chevigny-Saint-Sauveur, annexe du Groupe Saint-Michel/Les Arcades. Pour l’année qui vient, un projet important pour le diocèse de Dijon avec l’engagement d’un processus de création d’un nouveau collège dans le quartier des Grésilles. Quant à la modernisation, c’est une attention permanente dans nos écoles.
Un message de rentrée ?
L’enseignement catholique apporte vraiment une contribution spécifique et dynamique à l’éducation des jeunes. Nous pouvons nous laisser interpeller par le Pape François pour « oser les nouveaux défis et à aller toujours plus loin là où la fidélité prend le nom de créativité ».
- Union Régionale des Organismes de Gestion des Écoles Catholiques
Rien sur la catéchèse dispensée par ces établissements. Il semblerait meme que ce soit revu encore plus à la baisse dans certains lieux…