Paix Liturgique revient sur les concerts de la messe pour la paix / l’homme armé prévus dans les cathédrales de Coutances ce dimanche 26 mai et de Bordeaux ces 1er et 2 juin. Si l’appel à la prière islamique (l’Adhan) qui fait partie de cette oeuvre ne sera pas chanté à Bordeaux, il le sera en revanche à Coutances, ce qui d’après paix Liturgique ne semble pas poser de problème à l’évêque.
“En novembre dernier, dans l’église parisienne de la Trinité, tenue par la communauté de l’Emmanuel, fut jouée en concert la messe pour la paix/ l’homme armé de Jenkins, œuvre profane qui empile diverses inspirations… et où est chanté, pendant quarante secondes sur une heure 20… l’appel à la prière musulmane (l’Adhan). Dans une église, légitime tollé. Excuses du curé, et messe de réparation, mais le mal était fait. Cet outrage, évité à Nantes et Lyon par la réprobation des fidèles, et le courage de leurs prêtres qui ont bravé les récriminations de la presse, est bien parti pour se reproduire le 26 mai prochain – dimanche – à la cathédrale de Coutances, et ce grâce à l’évêque local, qui depuis le 15 octobre 2023 est un Cador.
Oui, il s’appelle bien Monseigneur Cador, Grégoire, né à Solesmes, il se doit d’être excellent. Après tout, Metz a écopé d’un Monseigneur qui est régulièrement Ballot – par exemple quand il laisse présenter une équipe sportive dans sa cathédrale, le 5 septembre 2022 ou qu’il laisse le responsable du chapitre de la même cathédrale faire charger par la police des fidèles qui y priaient un chapelet de réparation, le 17 septembre de la même année. Et nous avons publié dans notre lettre 968 les propos d’un autre évêque, qui affirmait ne pas être obligé d’être comme Jésus, et que son objectif était d’éradiquer les fidèles qui suivent une certaine messe. Il est toujours en poste, tente de réaliser dans son diocèse ses propos d’alors, mais a un nom moins parlant.
L’ex-vicaire général du Mans devenu évêque de Coutances, donc, n’a certainement pas lu le communiqué de presse où le curé de la Trinité se confondait en excuses après le concert. Mais le mal était fait. « Cependant, comme curé de la Trinité, si j’avais été personnellement informé que le programme de cette ”Messe” de Karl Jenkins intégrait le chant de l’Adhan par le musicien nantais Yassine Hawa, j’aurai refusé sans hésitation d’accueillir ce concert dans l’église placée sous ma responsabilité. Le texte chanté est en effet en contradiction obvie avec la foi chrétienne et n’avait donc pas sa place dans notre église, même à l’occasion d’un événement musical ».
Le sacrilège empêché à Lyon et Nantes, où la presse mainstream se répand en mensonges
Ce scandale public n’a pas empêché d’autres diocèses – et d’autres chorales – de tenter d’éprouver la patience des fidèles, supposés ne pas être au courant. C’est ainsi que cette œuvre a été programmée en l’église saint Bonaventure de Lyon le 2 février 2024, dans l’église de la Madeleine de Nantes – elle aussi tenue par l’Emmanuel, quelle coïncidence ! Et Le 8 juin 2024, et le 25 mai dans l’église Notre-Dame d’Espérance à Saint-Nazaire, comme l’indiquait Riposte Catholique le 8 janvier.
A Lyon, les fidèles se sont émus et le concert a été rapidement délocalisé dans une église protestante – les temples ne sont pas des espaces consacrés au contraire des églises catholiques, il ne peut y avoir de sacrilège. Problème résolu.
A Nantes en revanche, programmer un concert profanatoire dans une ville où les fidèles ont, la veille de l’Immaculée Conception 2021, 200 fidèles nantais ont bloqué tous les accès de l’immense église Notre-Dame de Bon Port, empêchant une artiste sataniste de s’y produire et son public d’y entrer en criant « A mort les curés », ne pouvait donner lieu qu’à un psychodrame où les (ir)responsables donneraient de la voix – le comble pour des chorales – pour accuser les fidèles de tous les maux alors qu’ils étaient eux mêmes à l’origine de la situation peccamineuse.
Et ça n’a pas manqué. Lorsque des fidèles se sont émus auprès des curés concernés, à Nantes et Saint-Nazaire, et du diocèse, ces derniers ont demandé à la chorale – la même, de retirer l’appel à la prière musulmane des concerts prévus dans les églises. Face au refus de cette dernière, les concerts ont été annulés, sauf un, prévu dès l’origine dans une salle polyvalente. Pas moins de 7 publications du chœur universitaire de Nantes sur Facebook, trois Unes de Presse Océan et Ouest-France, pour dénoncer une « campagne d’intimidation » de Riposte Catholique, qui se réduit à … UN article. Le 8 janvier.
Mais comme le rappelle Riposte Catholique, « c’est en réalité le refus de la chorale d’accéder à la demande du curé de l’église de Saint-Nazaire de supprimer l’appel à la prière musulmane – quarante secondes sur une pièce d’une heure 20 – qui a engendré la déprogrammation des deux concerts prévus dans les églises […] comme la cheffe de chœur le reconnaît dans les colonnes du Figaro : ”le curé […] m’a téléphoné début janvier, le ton inquiet”, raconte Annie le Guével. L’homme de foi venait de recevoir une série de messages liés à la publication de Riposte Catholique. ”Il était gêné, désolé, et m’a demandé s’il était possible de supprimer la prière, car il craignait d’avoir à gérer une polémique haineuse, voire des violences. Il était bien entendu hors de question d’amputer un passage de l’oeuvre, autant supprimer toute la pièce !” Décision est prise dès le lendemain d’annuler le spectacle ».
En effet, si on ne peut pas chanter sous les voûtes d’une église l’appel à la prière musulman à cause de fidèles qui s’opposent au sacrilège, quel est l’intérêt ? Sans doute, la presse locale nantaise fera-t-elle aussi l’éloge de ceux qui voudraient, au nom de la paix, de l’ouverture et de l’œcuménisme, exécuter la Chanson de Roland à la mosquée de Malakoff, Winged Hussars de Sabaton à la mosquée turque de la Janvraie, ou le Horst Wessel Lied au mémorial du camp de Struthof ? Là, tous ces titres qui n’ont visiblement rien à mettre dans leurs colonnes et qui peinent à comprendre le sens du mot sacré, et partant de là, le sens du mot sacrilège, sont curieusement à court d’encre.
On ne peut pas représenter n’importe quoi dans une église : tout ce qui n’est pas cultuel n’y a pas sa place
Certains évêques sont peut-être des Cadors, mais ils pensent à tort que leur cathédrale leur appartient, comme sous l’Ancien Régime, et qu’ils peuvent en faire ce qu’ils veulent, modifier l’aménagement comme bon leur semble, et y programmer ce qu’ils veulent. A quelques exceptions près, les cathédrales appartiennent à l’Etat – et plus rarement, pour les diocèses supprimés notamment, aux communes, l’aménagement passe bien souvent sous les fourches caudines des Monuments Historiques, et les activités culturelles dans les lieux de culte sont régies par une série de textes qui précisent le cadre légal et canonique applicable.
On peut les trouver, avec les citations ad hoc, sur Riposte Catholique, en date du 1er mai 2023. Ces textes sont romains (dont un document de 1987), de la CEF et de l’archevêché de Paris, ces deux dernières sources s’articulant avec la loi de 1905 qui exclut à priori toute activité qui n’est pas cultuelle ou religieuse dans les lieux de culte.
Si cela semble compliqué à saisir – même pour un Cador – le document romain de la Congrégation romaine pour le culte divin, intitulé ”Les Concerts dans les églises. Elements de réflexion et d’interprétation des normes canoniques”, du 5 novembre 1987 est dénué d’ambiguïté : « il n’est pas légitime de programmer dans une église l’exécution d’une musique qui n’est pas d’inspiration religieuse et qui a été composée pour être exécutée dans des contextes profanes précis […] cela ne respecterait ni le caractère sacré de l’église, ni l’oeuvre musicale elle-même ».
Si ceci n’est pas encore assez clair, un document du conseil permanent de l’épiscopat français articule les activités culturelles aux lieux de culte et précise : « on fera en sorte que l’église ne puisse jamais être considérée comme une salle de spectacle ordinaire ». Ce dernier point est accompagné d’une note renvoyant à la loi de Séparation de décembre 1905 stipulant justement que la désaffectation du lieu de culte pourra être prononcée « si les édifices sont détournés de leur destination » cultuelle.
Si un évêque lit ces documents, il comprend aisément que l’oeuvre de Karl Jenkins, bien que improprement intitulée « messe », n’est pas d’inspiration religieuse catholique, encore moins avec l’appel à la prière musulmane dans son sein, et n’a rien à faire dans une église, ou à fortiori une cathédrale. Pas besoin d’être un Cador pour le comprendre.
Trois concerts prévus dans deux cathédrales : Bordeaux a fait le nécessaire, et Coutances ?
Riposte Catholique, le 12 mai dernier, indique que cette œuvre va être jouée prochainement dans deux cathédrales :
- A Coutances, le dimanche 26 mai à 19h – L’annonce de l’office du tourisme indique en toutes lettres que cette œuvre comprend ”des textes d’origine islamique (l’appel à la prière)” », le sacrilège est donc annoncé et commis en toute connaissance, de surcroît un dimanche. Un Cador, on vous dit.
- A Bordeaux, les samedis 1er juin et dimanche 2 juin à 16h – néanmoins le 13 mai un membre de la chorale signale à Riposte Catholique que l’appel à la prière musulmane ne sera pas chanté, et le 15 mai, cette confirmation arrive officiellement par la voix du président de la chorale, qui « confirme que l’appel à la prière musulmane ne sera pas chanté, et a été retiré dès octobre 2023 dès les premières répétitions de l’oeuvre, en accord avec le recteur de la cathédrale ». Si on peut s’insurger du prix des places (de 15 à 32 euros) dans un édifice dont l’accès est censé rester « libre et gratuit », il n’y aura pas de sacrilège dans la cathédrale de Bordeaux.
A Coutances en revanche, silence radio. Des fidèles – et des clercs – se sont pourtant émus auprès de la paroisse cathédrale, auprès de la mairie, et même de la hiérarchie du diocèse. Mais à ceux qui protestaient, il a été répondu que ce concert est la volonté de l’évêque.
Et même qu’il a été à l’origine planifié ailleurs que dans une église – Coutances compte d’autres salles, et même une grande église (Saint-Nicolas), désaffectée très officiellement en 2019 mais utilisée depuis des décennies pour des manifestations profanes, de manière habituelle, mais que l’évêque aurait insisté.
Une « messe pour la paix » avec un appel à la prière musulman sous les voûtes de sa cathédrale, ça fait ”bien”, œcuménique, ouvert, pacifiste.
D’ailleurs si le Sacré Cœur, le cœur immaculé de Marie et l’ancre de la Foi sur ses armoiries pouvaient induire les fidèles en erreur quant à ses convictions, sa devise remet l’Eglise au milieu du village et le Cador sur ses pieds : Ibat cum illis – il marchait avec eux. Monseigneur n’est pas là pour rappeler les vérités de la Foi ou défendre sa cathédrale contre les impies – il suit le mouvement. Il est en marche. Fut-ce vers l’apostasie et la profanation. Mais il aura les honneurs de la presse.
Et si on lui demande poliment, il partirait au Levant porter la bonne parole aux bandes de terroristes islamistes qui courent toujours le désert immense, entre Syrie et Irak ?
Ça ferait des vacances aux Manchois. Car incessamment sous peu, la cathédrale de Coutances va être profanée par un appel à la prière musulman, à la demande de leur évêque – ou par sa pusillanimité silencieuse, un dimanche.
Un Cador, on vous dit.
Dimanche de la Sainte Trinité , qui plus est