Paix Liturgique consacre une lettre aux lettres pastorales des évêques français, aussi longues que hermétiques.
“Depuis plus d’un demi-siècle la réforme liturgique et l’usage des langues vernaculaires ont été justifiés par la nécessité d’assurer aux fidèles une meilleure compréhension des textes de la messe et du dogme. Force est de constater qu’à force de se prendre pour des préfets qui administrent la pénurie (de prêtres, de fond, de vocations, de moyens…) les évêques se sont reconstitués une novlangue totalement hermétique – y compris au bon sens – qu’ils dispensent bien allégrement au gré des lettres pastorales”.
Angers : l’été ne suffit pas pour comprendre ce que Mgr Delmas a voulu dire
Ce 23 août, Riposte Catholique a mis en ligne un extrait particulièrement carabiné de celle laissée par Mgr Delmas à Angers le 29 juin pour l’été 2023. Deux mois ne seront pas de trop aux fidèles et prêtres angevins pour tenter de comprendre des assertions comme celle-ci : “dans leurs missions confiées par l’Église, les différents conseils de la vie diocésaine sont invités à vivre un « marcher-ensemble » du peuple de Dieu. Il traduit « le chemin de la synodalité (…), le chemin que Dieu attend de l’Église »15 jusqu’à devenir un « style particulier qui détermine la vie et la mission de l’Église“.
Mais il y en a sept pages ! Pour annoncer par exemple la disparition d’un vicaire épiscopal et la réorganisation du diocèse en quatre doyennés, Mgr Delmas se laisse aller : « la mission de l’Église et, en particulier, la Parole qu’elle pose dans notre monde est attendue par beaucoup de nos contemporains. Elle est même source d’Espérance et participe de l’œuvre du Salut pour tous. Dans le contexte que nous décrivons, à la suite du pape François, nous recevons cet appel à une conversion pastorale de l’Église diocésaine pour le service de l’annonce de l’Évangile.
L’Évangile du Christ nourrit la raison profonde du renouvellement de l’organisation de l’Église diocésaine appelée à toujours plus rechercher sa fidélité dans sa vocation profonde1 , son être et plus particulièrement sa vocation missionnaire. « Sans une vie nouvelle et un authentique esprit évangélique, sans fidélité de l’Église à sa propre vocation, toute nouvelle structure se corrompt en peu de temps ». Le renouvellement de la vie ecclésiale ne résulte pas en premier lieu de la nouveauté qu’elle suscite mais bien de la fécondité qu’elle insuffle au service de la mission qu’elle est appelée à servir. S’il s’agit de convertir nos structures ecclésiales pour toujours plus servir le dynamisme de l’évangélisation, il en va aussi de notre propre conversion personnelle comme fidèles du Christ appelés à répondre à notre vocation de « disciples missionnaires ».
Et ce n’est que la moitié du premier paragraphe !
Un peu plus loin, il détaille l’organisation rêvée de son diocèse – une belle structure administrative sur le papier. Le souci des fidèles paraît très loin : « j’ai invité les paroisses à réfléchir à de nouvelles collaborations pour mieux répondre au défi de l’annonce de l’Évangile. En se constituant en « pôles d’animation missionnaire », deux ou trois paroisses sont appelées à une forme d’alliance pour conjuguer une vision pastorale commune et mieux servir la mise en œuvre d’actions pastorales missionnaires. Ces pôles d’animation missionnaire ne constituent pas une nouvelle structure canonique. C’est ainsi que la définition territoriale des paroisses actuelles demeure.
Si chaque communauté paroissiale reçoit, en un lieu donné, cette même mission de servir l’annonce de l’Évangile, la constitution d’un « pôle missionnaire » permet de soutenir l’ensemble des fidèles d’une communauté paroissiale dans les moyens et les modalités de l’animation de la vie paroissiale . Dans cet accompagnement pastoral et en raison du sacrement qu’ils ont reçu, les prêtres sont particulièrement invités à vivre de nouvelles collaborations entre eux et bien sûr avec l’ensemble des fidèles laïcs.
Le renouvellement de l’accompagnement territorial trouve une nouvelle traduction avec la constitution de quatre doyennés . Cette évolution me suggère d’approfondir ici la mission renouvelée du doyen. Le doyen reçoit la charge de servir la communion dans son doyenné. En lui demandant d’être attentif aux personnes ayant reçu une nomination ou une lettre de mission, sa sollicitude s’exerce concrètement dans cet accompagnement et le soutien des fidèles missionnés dans leur mission de baptisés ».
Et ce n’est pas fini, il enchaîne sur son rôle et celui des structures qui l’entourent : « L’exercice du ministère de l’évêque diocésain est lui-même en lien avec l’ensemble du peuple de Dieu tout entier qui lui est confié. Dans leurs missions confiées par l’Église, les différents conseils de la vie diocésaine sont invités à vivre un « marcher-ensemble » du peuple de Dieu. Il traduit « le chemin de la synodalité (…), le chemin que Dieu attend de l’Église » jusqu’à devenir un « style particulier qui détermine la vie et la mission de l’Église.
Ces conseils et délégations ne peuvent se réduire à une seule organisation humaine. Ils sont donnés à l’évêque pour lui permettre de remplir sa mission pastorale en fidélité au Christ présent au milieu des siens. Le « Bon Pasteur » est celui qui guide par le sacrement de son Église l’ensemble de l’humanité. Nous sommes ici appelés à approfondir notre compréhension de l’Église, « sacrement » de l’Alliance que Dieu a nouée avec l’humanité entière. […]. Contempler ainsi le mystère de l’Église appelée à ne pas rester centrée sur elle-même, sur son fonctionnement, nous invite à ne pas oublier sa mission, sa responsabilité. Elle doit être le ferment et l’âme de la société, le levain dans la pâte, le sel de la terre pour reprendre quelques images de l’Évangile. C’est pourquoi la vie et l’organisation de l’Église diocésaine autour de la figure de l’évêque est appelée à favoriser concrètement ce dialogue de l’Église avec le monde dans le but d’en être le ferment et l’âme »
Il eut été dommage de s’en priver…
Gap : Mgr Malle en Mission Altitudes, une lettre qui plane…
Du reste Mgr Delmas n’est pas le seul à s’agiter de la plume. Dans le diocèse de Gap, Mgr Malle – qui voit plus loin et surtout plus haut – a publié en 2022 une lettre pastorale intitulée Mission Altitudes 2022-2030. Elle a coûté la bagatelle de 7700 euros pour 54 pages, 143 euros la page – une somme pour un diocèse fauché – et ne semble avoir pour objectif que de mettre en valeur le futur cardinal Aveline qui en a rédigé la préface.
Son texte – parfaitement compréhensible, lui, laisse la place à un peu de propagande dès le troisième paragraphe : « du reste, les montagnes ont toujours été des refuges pour ceux qui devaient fuir l’hostilité dont ils faisaient l’objet dans les plaines de leurs pays. C’était vrai au temps où des Huguenots et des Vaudois s’étaient réfugiés chez vous, notamment dans la vallée de Vars, dans le Queyras et dans la vallée de Freissinières. C’est vrai aujourd’hui lorsque des migrants traversant l’Italie tentent, au péril de leur vie, de franchir sans aucun équipement approprié les cols enneigés qui vous relient à l’Italie. Je tiens à vous remercier d’avoir déjà tant fait, encouragés par Mgr Xavier Malle, votre évêque, pour remplir cette belle et noble mission d’hospitalité ».
Mais il faut la lire pour apprécier la plume de l’évêque de Gap, ne serait-ce que dans l’introduction qui enfonce au bélier tant de portes ouvertes : « Dans tous les pays du monde, nous constatons des changements de civilisation, accélérés par la mondialisation d’une certaine forme de matérialisme et par la digitalisation de la société. Ajoutons-y les défis de la crise écologique, des extrémismes religieux, des incidences de la pandémie de la COVID 19 et des nombreux conflits armés.
Nos sociétés deviennent ce qu’un sociologue a appelé des « sociétés liquides » : rien ne semble solide, les institutions sont remises en cause et seuls comptent l’individu et ses désirs. Notre Église, bien sûr, est touchée, mais n’est-elle pas un point d’appui, presque le seul qui demeure solide ? Les crises actuelles vont elles changer la société ? Certes par exemple, on a pu espérer, dans « le monde d’après », mesurer l’importance des services publics pendant la pandémie, ou le rôle de l’Europe pendant la guerre en Ukraine, mais c’est bien à chacun d’entre nous de porter au monde la Paix ! « Rester silencieux n’est-ce pas une forme de non-assistance à une société en détresse ?»
Et de continuer, pendant des pages – évidemment, la « synodalité » est de la partie. Par exemple : « Le pape François nous a offert en 2020 cette magnifique lettre encyclique Fratelli tutti, tous frères, sur la fraternité et l’amitié sociale. La fraternité est à vivre avec toute personne humaine et a fortiori dans notre communauté chrétienne, puisque nous avons le même Père. En Église, le pape nous dit que la synodalité est le chemin pour notre temps. La synodalité s’appuie sur l’ecclésiologie de communion, autre nom pour dire l’unité de l’Église, boussole donnée par le concile Vatican II. Dire dans le Credo « je crois en l’Église UNE », c’est dire que l’Église est Une de par sa source (l’unité dans la Trinité), de par son fondateur (le Christ), de par son âme (l’Esprit Saint). « Notre unité, c’est notre foi en Jésus-Christ et en sa Parole. »
C’est ce que beaucoup ont vécu à l’occasion de la phase diocésaine du synode sur la synodalité. Ils partagent la joie de ce qu’ils ont pu vivre ensemble dans les petits groupes synodaux et de s’être écoutés et reconnus comme frères et sœurs, au-delà des différences d’appréciation. « Participer à toutes ces démarches en Église me donne chaque fois l’occasion d’expérimenter de nouvelles petites morts a` moi-même et aussi la joie de petites résurrections. […] Une Église synodale est une Église de l’écoute dans laquelle chacun a quelque chose a` apprendre : le peuple fidèle, le collège épiscopal, l’évêque de Rome, l’évêque de Gap-Embrun, chacun a` l’écoute des autres, et tous a` l’écoute de l’Esprit de vérité [Jn 14,17] pour savoir ce qu’il dit aux Églises, d’où l’importance de commencer chaque réunion ecclésiale par la prière. Nous avons goûté à ce que le Pape espérait, l’essentiel est encore devant nous.
Le but de ce synode n’est pas de produire des documents, mais de vivre une expérience de communion, de participation et de mission, pour « faire germer des rêves, susciter des prophéties et des visions, faire fleurir des espérances, stimuler la confiance, bander les blessures, tisser des relations, ressusciter une aube d’espérance, apprendre l’un de l’autre et créer un imaginaire positif qui illumine les esprits, réchauffe les cœurs, redonne des forces aux mains… »
[…] Concernant la fraternité, reconnaissons que nous avons tous besoin d’une conversion dans nos liens avec les autres. D’une part, nous pouvons être plus ou moins blessés par des mauvaises expériences. D’autre part, nous sommes parfois aussi tentés par des jugements sur les personnes, qui ne tiennent pas compte de la complexité des diverses situations, alors que la juste attitude évangélique est « d’intégrer tout le monde ; on doit aider chacun à trouver sa propre manière de faire partie de la communauté ecclésiale, pour qu’il se sente objet d’une miséricorde imméritée, inconditionnelle et gratuite ».
Vous n’avez pas compris ? Cette lettre pastorale se donne un objectif jusqu’en 2030 – huit ans ne seront pas de trop pour essayer de la comprendre… ou enterrer définitivement le catholicisme dans le diocèse de Gap-Embrun.
Saint-Claude : aux grands maux les grands malades
A Saint-Claude, Mgr Garin – choisi avec Mgr Souchu (Dax) et Mgr Dollmann (Cambrai) par KTO comme modèle de l’épiscope français dans une émission qui va sortir à la rentrée – a aussi du mal à mettre les mots sur les maux dans son diocèse en quasi mort clinique. Alors pour beaucoup de maux, il lui faut encore plus de mots.
Exemple dans sa lettre sur les fraternités pastorales : « Cette soif de retrouver des relations fraternelles de qualité dans notre Église diocésaine est la principale priorité que vous avez exprimée lors de la phase diocésaine de la démarche synodale […] Mais nos espaces paroissiaux deviennent si grands qu’il devient difficile d’y développer un esprit communautaire, en particulier après ces deux années de pandémie qui ont fortement affecté nos assemblées. On peut participer à une eucharistie dominicale sans vraiment tisser de liens avec d’autres, sans faire l’expérience d’être accompagné dans la foi. Nous ressentons le besoin de retrouver des relations de proximité et d’expérimenter un soutien mutuel dans la durée. La création des fraternités paroissiales voudrait être une réponse à cette attente largement formulée. Beaucoup de personnes qui commencent un chemin de foi, ou qui ne sont pas toujours à l’aise dans nos messes dominicales, pourraient trouver dans ces fraternités une « porte d’entrée », un accueil chaleureux, un espace de rencontre et d’échange, un accompagnement dans la durée et faire ainsi une authentique expérience spirituelle et ecclésiale ».
Son inspiration ne se tarit pas : « ayons toujours à cœur d’inviter des nouveaux membres à rejoindre une fraternité paroissiale, en particulier les personnes plus éloignées de l’Église, ou celles qui ont besoin d’être accompagnées parce qu’elles traversent une épreuve. L’amitié vécue dans une fraternité favorise l’échange en profondeur, le soutien dans la foi et l’entraide mutuelle. […] On peut comparer chaque fraternité à une petite cellule humaine qui se divise en deux pour permettre la naissance de nouvelles cellules. C’est à cette condition qu’un corps humain peut croître et se renouveler. De même, la fécondité de nos fraternités paroissiales se vérifiera à notre capacité à inviter et à intégrer régulièrement d’autres membres, jusqu’à créer un nouveau groupe lorsque le nombre de participants deviendra trop important.
À ce jour, plusieurs fraternités ont commencé à vivre cette aventure. Certaines sont nées de la transformation des « groupes livrets » en fraternités paroissiales, d’autres se sont spontanément constituées, d’autres encore sont en gestation […] Différentes modalités sont possibles pour vivre cette fraternité et il y a place pour la créativité. Une équipe diocésaine8 est spécialement chargée d’encourager et de soutenir la création de ces fraternités paroissiales, je la remercie très vivement. Vous trouverez auprès d’elle des fiches avec des points de repère pour la vie des fraternités et le déroulement des rencontres ».
D’ailleurs, le verbiage, c’est contagieux – la réunion du conseil presbytéral du même diocèse de Saint-Claude de mai dernier en témoigne : « il est urgent de repenser la vision pastorale et la mission du diocèse, ainsi que la vie et le ministère des prêtres dont le nombre de plus en plus réduit, pose un réel problème pour répondre aux demandes diverses et variées du peuple de Dieu ». Et pour cause, il n’y a plus assez de prêtres – et même les laïcs en mission d’Eglise peinent à être renouvelés. Vite, une nouvelle lettre pastorale de cinquante pages sur ce sujet !
(A suivre…)
Passons sur la novlangue de ces clercs, depuis tant d’années nous sommes hélas habitués à cette médiocrité. A propos des “fraternités” promues par l’évêque de Saint Claude, elles évoquent pour moi une malheureuse expérience.Voici vingt cinq ans, j’avais été invité par des membres de la paroisse que je fréquentais à des réunions de “cellules paroissiales d’évangélisation”, agréés par le curé. Inspirées des méthodes des évangéliques, ces cellules ouvraient le champ libre à tous les manipulateurs et déséquilibrés , sans parler de l’indigence doctrinale qu’on y constatait. Crise terminale d’une certaine Église ?
Et en plus quand ils commentent le fonctionnement du monde, on a l’impression que leur niveau d’information ne va pas plus loin que la propagande du 20H et le niveau de réflexion proche du zéro absolu.
Mgr malle : “mesurer l’importance des services publics pendant la pandémie, ou le rôle de l’Europe pendant la guerre en Ukraine,”
C’est bien prendre le mal pour le remède.
Plus grave que parler la nov’langue comme le font la plupart des gouvernants refusant de prendre des responsabilités politiques pour recourir à des ersatz de décisions et substituant cette grave carence d’autorité par de la communication,(lieu privilégié de la nov’langue, justement) les évêques conciliaires, en France en particulier (-ils le sont à plus de 100 %) ne sont plus les défenseurs du peuple en un temps où il est méprisé par nos gouvernements et où abandonnant lui même sa dignité de citoyen, il s’est fait consommateur voué à l’abrutissement.
Et voilà !
Et si on annulait “le” Concile ? (cancel Council)?
Nos pauvres évêques sont comme hypnotisés par les “structures autoréférentielles” (expression de Benoît XVI) qu’ils multiplient dans leurs diocèses respectifs et qui tournent à vide. En lisant leur prose digne du savant Cosinus, on serait tentés de croire qu’ils font partie de cette génération d’ “esprits faibles” dont a parlé Mgr Gaidon.
On observe les effets de castings ratés donc insignifiants avec des diplômés ( médecins, polytechniciens, etc) dont on attendait de beaux fruits. Il y a quelques exceptions que l’on compte à peine sur les doigts d’une main.
Malheureusement , on affaire à des lettres épiscopales de type Diafoirus à l’ecclésiastique dont la pertinence reste bien décevante et que quasiment personne ne lit.
On constate des propos de perroquet sur tout ce qui vient de Rome sans aucun esprit critique: on a des préfets catholiques et non des successeurs d’apôtres.
Il faut dire que l’autorité de beaucoup d’évêques tend vers zéro.
Pour exemple, une lettre d’un archevêque d’un grand diocèse français concernant la liturgie parue en 2022, dont on attend encore l’application…et qui probablement n’aura jamais aucune suite sur le terrain.
Ils ont une voix mais pas de mains!
Où sont les Saliège, les Mazenod ,les Solminihac, les Lefévre ?
On va nous concocter une Loi sur l’euthanasie qui va officialiser le meurtre et ébranler la médecine: où est la lettre que l’on lit à la Messe dans toutes les Eglises et que l’on adresse aux députés et sénateurs? On discutaille, on pinaille. Au déshonneur sur les moeurs dépravés de certains clercs, s’ajoutera celui de n’avoir rien dit sur le meurtre abominable des malades.
On vient de suggérer un ordinariat catholique pour les fidèles attachés à l’Usus Antiquior: est-ce qu’on bouge avenue de Breteuil alors qu’il y urgence et péril en la demeure?
Le Concile est non seulement un événement linguistique, mais aussi un événement managérial, qui a officialisé l’intrusion dans l’Eglise d’un nouveau mode de communication pastorale, ad extra et ad intra, et d’un nouveau mode d’organisation ecclésiale, sur le plan institutionnel et sur le plan intellectuel.
Les évêques non seulement diocésains, mais aussi rénovateurs, sont dépourvus d’esprit critique et ne voient pas où est le problème, au sein de la phraséologie qui est la leur, et qui n’est jamais qu’une actualisation et une amplification inclusivistes, périphéristes et synodalistes de celle de leurs prédécesseurs ?
Mais comment donc pourrait-il en être autrement, puisque les personnes dont il est question ici ont été formées puis choisies ou, si l’on préfère, paramétrées puis sélectionnées, compte tenu et en fonction de leur aptitude à accepter voire à approuver cette phraséologie ?
Par ailleurs, le plus important n’est pas que ces documents officiels soient pris en compte puis mis en oeuvre, mais est que les mêmes documents fassent obstacle, le plus durablement et profondément possible, à l’émergence d’un tout autre regard et d’un tout autre discours, certes d’origine diocésaine MAIS PAS d’inspiration rénovatrice.
En effet, ce qui compte, pour les évêques, c’est la neutralisation longitudinale de toute perspective d’opération – vérité sur les origines, les composantes et les conséquences de l’échec du Concile et de la faillite de l’après-Concile, et, dans cet ordre d’idées, la phraséologie épiscopale néo-catholique post-conciliaire, reconnaissable à ses expressions ET à ses omissions, fonctionne comme un rideau de fumée qui permet de faire diversion et de faire obstruction.
Enfin, le communisme soviétique, inspirateur d’une phraséologie, a été capable de sévir pendant sept décennies, en Russie, et l’irénisme utopiste, lui aussi inspirateur d’une phraséologie, ne serait pas capable de sévir pendant au moins soixante-dix ans, de 1965 à 2035 ?
Certes, comparaison n’est pas raison, mais, en l’occurrence, tout indique que le pape François tient vraiment beaucoup à ce que sa vision des choses lui survive, et à ce qu’il ne soit pas le dernier pape consensualiste fraternitaire, non seulement ad extra, comme ses prédécesseurs conciliaires conservateurs, mais aussi ad intra, à la différence des mêmes prédécesseurs conciliaires conservateurs.
A ce propos, il est possible de rappeler ici qu’en matière de phraséologie épiscopale, il arrive fréquemment que l’exemple vienne d’en haut :
https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/18407/lexique-du-pape-francois
L’idéologie qui est à l’oeuvre est l’idéologie de l’avenir, de la communion, du dialogue, de l’inclusion, du renouveau et de l’unité.
La disparition du quart voire de la moitié des diocèses français serait-elle considérée comme moins préjudiciable à l’Eglise catholique que l’abandon de cette idéologie ?