Le sujet de la réforme du financement public des Cultes revient sur le devant de la scène en Belgique, où le PS wallon et l’évêque de Tournai Mgr Harpigny se sont entendus sur une feuille de route en vue d’une modification dudit financement dans la prochaine législature. Entre autres, l’évêque de Tournai – qui comme les autres évêques belges vient de bazarder l’enseignement de l’Eglise sur le sacerdoce en signant une “contribution” ouvertement hétérodoxe en vue de la session du synode sur la synodalité d’automne 2024 – entérine la réduction du nombre de fabriques d’Eglises d’un tiers et la désaffection d’un nombre important d’églises.
Comme le résume Cathobel, “le ministre wallon des Pouvoirs locaux Christophe Collignon (PS) a présenté ce mardi, en conférence de presse, une feuille de route “en vue d’un futur accord et d’une future modification législative” autour du financement des cultes. Un texte rédigé en concertation avec les représentants du culte catholique, et d’ailleurs signé de la main de Mgr Harpigny, évêque référent pour les questions relevant du temporel du culte“.
“La proposition majeure reprise dans le document est la rationalisation du nombre de fabriques d’église. Actuellement, on compte 1800 fabriques d’église au sud du pays, soit une par paroisse. L’objectif chiffré, avancé dans le document, serait d’aboutir à une fabrique pour 8000 habitants ! Cela représenterait une diminution d’environ d’un tiers de leur nombre. Devant les journalistes, Christophe Collignon a avancé une liste non-exhaustive de critères à prendre en compte en vue de la future planification des fabriques d’église :
- typographie géographique de la commune,
- solde démographique,
- découpage pastoral,
- présence de presbytères…
Cité par la RTBF, Mgr Harpigny s’est montré favorable à la désaffectation, à long terme, d’églises qui n’assurent plus d’activité liturgique régulière : “Les fabriques d’église sont financées par de l’argent public. Or, il n’y a pas de célébration tous les dimanches dans tous les lieux de culte”. L’évêque de Tournai ajoute qu’il y aura bien des désacralisations, mais qu’à ce stade “on ne sait ni où ni quand”. Enfin, il est important de souligner que l’Eglise catholique belge ne sera, a priori, pas la seule à voir son financement modifié. Si la réflexion a été menée avec l’Eglise, c’est parce que le culte catholique capte environ 75% des financements publics. Mais le ministre Collignon présente sa feuille de route comme une base de discussion avec l’ensemble des cultes reconnus”, qui seront d’ailleurs mis sous la tutelle civile et le financement de la région, sauf pour le culte catholique qui restera géré par les communes – mais depuis les fusions de 1977 les 262 communes restantes gèrent bien souvent plusieurs clochers.
En attendant une réforme du financement public des cultes, une mesure a déjà été prise suite aux divers scandales d’abus de ces dernières années – et notamment celui sur les trafics d’enfants dans les institutions de l’Eglise catholique (portant sur 30.000 enfants retirés à leurs mères pour être adoptés, entre 1945 et 1980), révélé par la télévision flamande l’an dernier : les ministres des cultes qui seront condamnés pour infractions sexuelles ne recevront plus de traitement : “la privation de leur traitement : c’est ce qui attend à l’avenir les ministres des cultes et des conceptions philosophiques non confessionnelles qui ne seront pas en mesure de fournir, tous les cinq ans, un extrait vierge de leur casier judiciaire. Dans ce cas-ci, la mesure s’avère concrète et réalisable puisque le projet de loi a été approuvé en première lecture par le Conseil des ministres ce vendredi 12 janvier. C’est le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt (Open VLD), qui a porté ce projet de loi devant le gouvernement fédéral. « Tant que nous serons responsables de ces paiements, je ne veux pas que cet argent aille à ceux qui se sont rendus coupables d’abus ou d’autres infractions graves » justifie l’élu libéral. La mesure vise exclusivement les délits à caractère sexuel“.
Dans cette actualité, il ne s’agit pas de supprimer des paroisses, mais de regrouper les fabriques, chargées par les communes de gérer l’argent du culte. Chaque paroisse avait sa fabrique : cela ne correspond plus à la vie d’aujourd’hui. On va donc regrouper les fabriques qui deviendront des organismes gérant maintenant plusieurs paroisses : c’est normal et cela ne désavantage en rien l’Eglise qui recevra le même financement de l’Etat. Et ce n’est pas le PS et l’évêque de Tournai qui sont en cause : mais le gouvernement wallon (en charge du dossier) et les évêques ensemble.
Mais au total et du fait de l’effondrement de la pratique vous aurez à l’issue moins de paroisses actives.