Les fidèles parisiens auxquels Mgr Aupetit, sous prétexte de “start-up du Bon Dieu”, a supprimé les messes traditionnelles en périphérie (Notre-Dame du Travail, Saint-Georges de la Villette etc.) citent dans leur bulletin hebdomadaire le poète breton Xavier Grall, dans son ouvrage-testament l’Inconnu me dévore, où il s’adresse à ses filles, au sujet de la nouvelle liturgie, celle de “l’Eglise des vaincus“, dont les JMJ avec leur irrespect renouvelé contre le saint Sacrement (exposé dans des cageots, distribué dans des bols à chips) sont l’apothéose.
“La nouvelle liturgie comme triomphe de « la Sainte Défiguration », culte d’une « Église de vaincus. »Je relisais L’inconnu me dévore (Equateurs, 2018), ce livre de Xavier Grall, un poète breton, écrivain et journaliste catholique qui donnait jadis des chroniques dans Le Monde, La Vie catholique, Témoignage chrétien, personnage inclassable et décoiffant comme on dit. De cet ouvrage écrit avant sa mort, en 1981, où il s’adressait à ses cinq filles, je retiens ces passages, écrits à l’époque où la réforme liturgique était encore fraîche et joyeuse, par un homme qui était tout le contraire d’un intégriste : « Mes filles, vous fuirez la laideur en tout, y compris en matière liturgique. Ne pénètrerez pas dans ces sanctuaires navrants ou l’ouvriérisme préside au rite pour le malheur de l’Église et des prolétaires eux-mêmes.
Tout homme peut prétendre à son bol de splendeur, aussi nécessaire que le riz et le pain. La laideur dans une église, c’est le Diable dans le bénitier. La beauté est signée de Dieu. Vous vous garderez de confondre l’humilité avec le mauvais goût comme le font tant de clercs aujourd’hui. Tant vaut le rire, tant vaut la foi. Les nouveaux cléricaux, les militants de la Sainte Défiguration, quand donc les chasserons-nous de nos cryptes ? On pourrait croire qu’une sorte de masochisme s’est emparée des chrétiens. On dissimule les tabernacles, on tamise la lumière, on met la lampe sous le boisseau » (p. 50).
Et pour l’enterrement de son frère : « Debout, assis, à genoux, levez-vous, les curés à cette heure ont des rites de pion. […] Ce grand Libera me qui naguère libérait les larmes et avec elles, notre insigne espérance, nulle bouche ne l’entonne. Des adieux dans un hangar n’eussent pas été plus tristes. Une Église de vaincus est-elle plus désirable qu’une communauté glorieuse, triomphante ? Et ici tout est défaite » (p. 131).
“Encore Xavier Grall n’a-t-il pas connu la suite, les « messes buffets » dans les salles à manger des EHPAD [entre un four et un piano, comme Mgr de Belfort], les délirantes messes « c’est la fête » lors des confirmations et des professions de foi, ni surtout, surtout, l’infinie banalité petite-bourgeoise qui a succédé dans le commun des célébrations aux l’ouvriérisme qu’il dénonce.
[Sans oublier les messes à gogo et les messes western du Canada, en pointe dans la crise de l’Eglise, la communion distribuée aux JMJ de Lisbonne dans des bols pour chips, le saint Sacrement exposé dans des cageots – toujours aux JMJ, les cagettes pour la messe Laudato Si, et les curés qui font délibérément tomber les hosties consacrées à terre…]
Xavier Grall, qui parvenait parfois à avoir des accents bernanosiens, pourrait aujourd’hui vitupérer contre le grand spectacle des Journées Mondiales de la Jeunesse, inventées avec la meilleure intention du monde par Jean-Paul II, mais où la liturgie s’organise autour d’un acteur-célébrant, une méga vedette, le pape en l’espèce, présidant des immenses manifestations dont l’essence est la rencontre des jeunes du monde bien plus que le renouvellement non sanglant du sacrifice du Christ.
Xavier Grall plaignait le malheur de ces ouvriers auxquels on servait de l’ouvriérisme. On peut plaindre le malheur de ces jeunes auxquels on sert du jeunisme démagogique, avec une banalisation maximale de l’Eucharistie : à Estoril, lors de la messe présidée par le cardinal Omella, archevêque de Barcelone, en guise de ciboires étaient utilisés des bols pour chips, entourés par du plastique de film alimentaire pour protéger les hosties… Lors de cette fête des JMJ, dont on éteint les lampions, on est arrivé au fond de la désacralisation. Mais y a-t-il un fond ?
Oui, la nouvelle liturgie comme triomphe de « la Sainte Défiguration », culte d’une « Église de vaincus. » Et l’on voudrait éradiquer cette liturgie tridentine dont la puissance sacrée et la beauté toute divine sont à elles seules des justifications de sa nécessité dans notre monde robotisé, laïcisé, défiguré par la laideur. Qu’on nous rende donc les messes supprimées ! C’est ce que nous demandons inlassablement, à Paris, avec nos chapelets des mercredis, à 17h à Saint-Georges de La Villette et tous les jours ouvrés, de lundi à vendredi, en face des bureaux de l’administration diocésaine, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, de 13h à 13h 30
Les pratiques que vous condamnez (à juste titre) en les attribuant à la “nouvelle liturgie” (liturgie qui est présenté par le pape régnant comme la seule de l’Eglise Catholique), sont rigoureusement interdites par les rubriques du Rite de saint Paul VI voulu par le Concile.
On a toujours tendance à confondre ce que certains appellent “le nouvelle liturgie” avec les idioties (le mot est faible : je préférerait employer un mot qui comme par “c” et finit par “ries”) qu’imposent des prêtres sans formation et programmés pour faire tout ce que l’Eglise interdit de faire et ne pas faire tout ce que l’Eglise préconise de faire ou même oblige. Mais le vrai problème, ce n’est pas tant ces prêtres qui tôt ou tard disparaîtront sans laisser le moindre souvenir de ce qu’ils nomment “pastorale”. Non, le problème, ce sont ces fidèles qui acceptent sans broncher d’entendre, de voir, de chanter n’importe quoi. Rien de ce que nous voyons dans les église paroissiales aujourd’hui (à part quelques rares exceptions dues à des prêtres courageux qui marchent à contre-courant de ce qui se fait partout) ne correspond à ce que Vatican II a demandé de faire et à ce que le missel romain dit “de Paul VI” dit de suivre. De là viennent ces interminables et stériles discussions entre tenant de ce qu’ils appellent la “messe de toujours” sans précise le siècle qui marque le début du “toujours” et les tenant d’un concile de Vatican II qui est superbement ignoré par la majorité des clercs, à commencer par les évêques davantage occupés à brasser du vent qu’à se laisser emporter par le Mystère qu’ils entendent célébrer.
Tout à fait Monsieur l’Abbé.
Car il ne s’agit en rien de “la messe” révisée par le concile œcuménique Vatican 2. Il s’agit de celle de l’indult de 1969, devenue normalité avec la complicité des clercs. La sainte Messe Catholique a été sacrifiée sur l’autel idéologique de l’œcuménisme, ou d’ailleurs aucun protestants ou orthodoxe ne viennent assister …..
Il s ‘agit d’une destruction interne, renforcée par le jésuite actuellement aux commandes. N’oublions pas que cet ordre a été chassé antan. Vengeance ?
De toute évidence, il s’agit d’imposer une nouvelle religion, par un acte révolutionnaire, dont la Liturgie n’est que la partie visible, puisque la doctrine comme la théologie et les dogmes sont modifiés en profondeur. La nouvelle mise en scène tendant à déployer une idéologie humaine, abandonnant toute idée de transcendance. Il ne s’agit plus de l’église Catholique.