Dans Paix Liturgique, le docteur Labriolle s’intéresse au recrutement des évêques, et à la récente renonciation de l’évêque de Nevers :
“Pour avoir travaillé trois ans (96/99) comme psychiatre dans l’association JET (réinsertion des délinquants par le travail et l’exemple donné) fondée par l’amiral Brac de la Perrière, ce nom m’évoque celui d’un chef, d’une trempe rare, et d’un charisme capable d’emballer les plus timorés.
Que ce nom soit celui d’un évêque qui jette l’éponge est donc un choc, car cette initiative signifie qu’il refuse le combat. Le pitoyable jeu de chaises musicales entre “vicaires du Christ” (Lumen Gentium n°27) montre que l’Eglise est profondément malade.
Freud déclarait qu’il y avait trois tâches impossibles : éduquer, enseigner, psychanalyser (Malaise dans la Civilisation/Culture, selon les traductions). Et pourtant inéluctables. Mais ce sont des tâches que l’on ne peut effectuer seul…
Les burn-out d’évêques surgissent alors que ceux des prêtres les ont précédés, et de longue date. Pour un professionnel, ce n’est pas l’exercice de son métier qui fatigue, c’est d’être astreint à travailler en porte à faux.
Faut-il parler du volume de travail ? Si à un prêtre qui a 50 paroisses, vous suggérez d’en céder une à la mouvance tradi, il pousse des cris d’orfraie. Cherchons ailleurs….
Faut-il penser à la solitude ? Une compagnie abondante n’est-elle pas la bienvenue ? Mais quelle compagnie ? Celle qui récuse l’évêque, l’appelle Père, voire impose le prénom et le tutoiement.
Faut-il parler de la pauvreté ? Les frais sont couverts… Les capitaux de l’Eglise pourvoiront.
Faut-il parler d’agressivité ? De dérision (Golias) ? Bref, de plan pourri ? Et si c’est le cas, qui a transformé la mission épiscopale en plan pourri ? Imagine-t-on Mgr Lustiger (la bête noire de Golias, qui l’appelle Lustifer) en burn-out ? Impensable !
Si l’on conçoit la Conférence des Évêques de France comme une assemblée de vicaires du Christ (LG27), coiffée d’un vicaire du Christ un peu plus égal que les autres, tous ces vicaires sont astreints à figurer un seul Christ, façon puzzle. Pour enseigner quoi ? Un seul Seigneur, une seule Foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père ? J’ai chanté ça à pleins poumons avec les copains lors de ma première communion, en 1959, soit avant Vatican II, du temps où les évêques n’étaient que les vicaires des apôtres. C’était moins prestigieux, mais ça tenait la route.
A quoi bon en faire les vicaires du Christ, pour les porter en altitude jusqu’au vertige, et simultanément les enfermer tous dans le même clergyman irrespirable ? Résumons nous : c’est la promotion flatteuse qui est de pure fiction, puisque le pape François lui-même n’en veut plus, ce qui lui permet de dire ce qu’il veut quand il veut. Mais la vraie combine de Moulins Beaufort, évoquée à Lourdes en 2012, il faut la débusquer, pour soulager les évêques en burn-out, ceux qui crèvent de ne pas pouvoir annoncer la Vérité au monde, car seule la Paix est, parait-il (Mgr Ravel) le Bien suprême.
Être évêque, ce n’est pas gouverner, enseigner, sanctifier. C’est devenir la partie d’un tout, avec prière de la boucler pour ne pas manquer à l’unité ! Elle est où la promotion ? La voici : la CEF unie comme un seul homme a le privilège de dire ce que l’Esprit veut pour notre temps. Elle est pas belle, la vie ? Alors, toutes les mitres à l’unisson, silence dans les rangs, et un beau sourire christique pour la photo. On se motive, car on est fier d’être Dieu collectivement. Heureux comme Dieu en France?
Dr Ph. de Labriolle, Psy. Hon. des Hx
La conférence des évêques de France….un groupuscule nuisible !
Tout simplement, on ne veut pas de chef.
Autour des évêques, ne tournent que des opportunistes qui n’attendent que la mitre.
Les curés qui ont de la personnalité ont été mutilés dans leur apostolat, et ils auraient fait aussi bien que d’autres.
Tout tombe, grâce à la cooptation…
Vous chantiez et bien ! dansez maintenant.
R. Rive
Je suis étonné qu’il y ait encore près de 130 évèques en France alors que le nombre de prêtres a été divise par 3 en 50 ans……. On a regroupé les paroisses..a quand le regroupement des diocèses dans notre pays?
Saint Jean-Paul II avait fixé très clairement les limites des conférences épiscopales. Il a été raidcalement désobéi. Tout ce qui est hors de l’obéissance détruit l’âme et l’Eglise, tout est lié.
C’est la moindre des choses que ces évêques soient en porte à faux, notamment à partir du moment où ils consacrent plus de soin et de temps à la consensualisation en direction des religions non chrétiennes qu’à l’évangélisation en direction des croyants non chrétiens.
On est même en droit de s’interroger sur le caractère spécifiquement catholique de la raison d’être d’un épiscopat français qui ne s’est jamais vraiment remis de l’erreur manifeste d’appréciation sur l’homme et le monde contemporains qui a été la sienne, au moment du Concile, au moyen de Gaudium et spes, comme en témoigne notamment le document “Dans un monde qui change…” de la fin 2016.
Sous un autre angle, qui renvoie à l’affectivité, à la psychologie, aux relations ou aux sentiments des acteurs, on est également en droit de s’interroger sur la présence, au sein de cet épiscopat, de types humains qui, bien souvent, ne semblent vraiment pas très clairs, dans leur expression du contenu de la foi catholique, et pas très fermes, dans leur adhésion au contenu de la foi catholique.
Précisément, d’après ces clercs, la foI catholique est-elle porteuse d’un contenu pérenne, connaissable, compréhensible et communicable au moyen de la doctrine, ou ce contenu de la foi catholique est-il soumis à l’évolution des mentalités et à l’orientation de la moralité ?
Enfin, début décembre 2025, nous en serons au 60ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. Le moment venu, quel bilan ces évêques effectueront-ils, en ce qui concerne les quatre années du Concile et les soixante années de l’après-Concile, alors que Vatican II est, incontestablement, le Concile des Trente glorieuses, et alors que celles-ci sont terminées depuis à présent plus de quarante ans ?
Pourquoi et comment tous ces clercs ne seraient-ils pas en porte à faux, à l’égard de la réalité, alors qu’ils continuent, officiellement, à prendre appui sur un Concile qui a correspondu à un moment tout à fait particulier, dans l’histoire de l’Eglise catholique et dans celle du monde contemporain ? Pourquoi tous ces clercs répugnent-ils à se libérer de cette référence et de ses conséquences asservissantes ?
Un autre aspect des choses doit être mis en avant : il n’est pas anodin que ces évêques ne cherchent pas particulièrement à inciter les catholiques au courage, à la lucidité, à la ténacité, face aux diverses erreurs en matière religieuse ou en matière morale, c’est-à-dire face aux erreurs sur Dieu, sur l’Eglise, sur l’homme, sur le monde, ou face aux erreurs sur la foi catholique, sur la liturgie, sur les sacrements, sur la morale chrétienne.
En revanche, ce sont les mêmes évêques qui recourent fréquemment à un genre de mièvrerie et à une sorte de pusillanimité, immédiatement identifiables ou reconnaissables, dès les premières phrases de bien des homélies et de bien des prises de position épiscopales.
Or, la mièvrerie et la pusillanimité n’étant pas des valeurs évangéliques ni des vertus chrétiennes, on ne peut que s’interroger sur les raisons qui poussent les évêques à recourir à ce registre d’expressions et d’omissions calibré pour être le plus émollient et le plus lénifiant possible.
Ce qui précède ne peut que contribuer au maintien en vigueur d’une atmosphère conciliaire et diocésaine, à l’intérieur de laquelle les fidèles ne sont presque jamais intellectuellement et psychologiquement mis en mesure de bien voir où sont les problèmes, notamment les problèmes d’autocensure consensualiste, au sein de l’esprit du Concile, de l’esprit d’Assise, de l’esprit d’Abou Dhabi, de l’esprit d’Amazonie, ou au sein de la conception dominante, moderniste sinon progressiste, de la pastoralité et de la synodalité.