Acculée par l’inflation, la petite ville de Bourganeuf dans la Creuse a mis en vente divers biens, dont la chapelle de l’Arrier, mise à prix 27.000 euros; parmi les candidats intéressés à la reprise, le projet le plus solide semble porté par l’épicerie bio en face qui veut en faire un restaurant. Construite au XIIe, elle a abrité la confrérie des Pénitents blancs qui l’ont restaurée en 1612.
“Mise à prix : seulement 27 000 euros pour cette chapelle désacralisée du XVIIe siècle. Fermée au public depuis 2007, d’importants travaux sont nécessaires, mais le lieu rencontre un certain succès“, indique France 3.
“Elle a été mise en vente depuis le 17 mai, il y a eu trois visites. Les projets sont différents. On est un peu surpris de l’engouement”, avoue Sandrine Fourgnaud, directrice générale des services à la mairie de Bourganeuf.
Parmi les candidats, l’épicerie bio, située juste en face, souhaite en faire un lieu de restauration. “Quand on a su qu’elle était en vente, on s’est dit que c’était un projet assez insolite. Puis il correspond à notre envie de dynamiser la commune tout en préservant cet édifice”, Marlène Peter, employée d’une épicerie vrac bio. Critère important pour la mairie : que la chapelle d’Arrier reste un lieu ouvert au public“.
Une précision, tout de même, non pas pour excuser la municipalité, mais pour expliquer son “geste”.*
:
regardez sur “Wikipedia” la fiche de présentation de Bourganeuf, en particulier le bilan démographique de la commune sur les 50 dernières années et on comprend très vite pourquoi les rentrées d’impôts locaux sont rares, et du même coup, pourquoi il devient plus difficile d’entretenir le patrimoine communal, qu’il soit monument historique ou pas. Parce que Bourganeuf, ce n’est pas Versailles ni Lyon à Ainay-boulevard des Belges, ni Nantes cours Cambronne, etc., des villes ou des banlieues où l’on vit bien, où la bonne bourgeoisie touchant des bons salaires, a des beaux métiers ou vit de bonnes rentes (il en existe encore, comme vous le savez ; ceux-là peuvent entretenir plusieurs résidences secondaires bien en vue, dans tous les sens du terme), une bourgeoisie capable par conséquent de faire des dons à l’Eglise catholique, ou plus exactement aux paroisses qui doivent tout de même veiller à l’entretien d’un patrimoine appartenant à la commune ou à l’Etat suivant les cas (église paroissiale ou cathédrale). Et Bourganeuf n’a pas la chance d’avoir la notoriété de Notre-Dame de Paris, avec des contributeurs du monde entier !
Donc, il faut donner des circonstances atténuantes à la municipalité et puis après tout, comme on l’a écrit chez les commentateurs de “l’incident du Morbihan” relaté hier et ce matin par RC, que les catholiques, s’ils ont du coeur comme Rodrigue dans “le Cid”, se bougent !”.
Pour répondre à Courivaud, il est bon de préciser qu’une bonne partie de la population qui a les moyens et paie des impôts a migré dans les communes périphériques car les impôts y sont moins élevés et les écoles “mieux” fréquentées. Mais cette population-là profite des infrastructures de Bourganeuf ville-centre, infrastructures et bâtiments qui restent donc à la charge d’une population âgée et économiquement faible.
à Mireille.
J’accepte bien entendu vos précisions qui complètent utilement mon message.
“mais l’un n’empêche pas l’autre”. Merci d’avoir donné ce complément d’information. Personnellement, je ne pratique pas de “stigmatisation” à raison du milieu, des ressources, des origines diverses et vairée, mais il faut quand même être réaliste sur la situation des communes confrontées à ces pertes de ressources dans la plus parfaite indifférence des pouvoirs publics incapables de définir aujourd’hui une politique de l’aménagement du territoire et une politique industrielle digne de ce nom, “libéralisme” et “Europe” obligent !
Les marchands du temple ont encore de beaux jours. Si les enfants se taisent, les pierres hurleront ! Disait Jésus le Xt Maître.