Fin octobre, Mgr Antonio Prieto Lucena l’évêque d’Alcala de Henares en Espagne – un diocèse suffragant de Madrid, détaché de celui-ci en 1991 – a écrit une lettre à ses diocésains sur les péchés contre l’Eucharistie :
POUR RÉPARER LES PÉCHÉS CONTRE L’EUCHARISTIE
Lettre de l’évêque à tous les diocésains d’Alcalá de Henares
28 octobre 2025
Chers membres du diocèse d’Alcalá de Henares :
C’est une grâce de voir fleurir ici et là, dans nos paroisses, de nouvelles initiatives d’adoration eucharistique auxquelles participent de nombreux fidèles. L’Eucharistie est « la source et le sommet de toute la vie chrétienne » (LG 11), et « les autres sacrements, ainsi que tous les ministères de l’Église et les œuvres de l’apostolat, sont liés à l’Eucharistie et y convergent. En effet, la très sainte Eucharistie contient tout le bien spirituel de l’Église, à savoir le Christ lui-même, notre Pâque » (PO 5).
Notre sainteté personnelle et notre vitalité apostolique dépendent de notre relation à l’Eucharistie, célébrée et adorée. Si nous plaçons l’Eucharistie au centre de notre vie, nous aurons la vie en abondance (cf. Jn 10, 10) ; en revanche, si nous négligeons notre vie eucharistique, nous souffrirons d’anémie spirituelle. Il nous sera très difficile de surmonter les tentations et la lassitude, et nous glisserons inévitablement vers la médiocrité et la tiédeur.
De plus, il est profondément douloureux de constater le manque de respect envers l’Eucharistie, ou pire encore, les sacrilèges commis à son encontre. Le Catéchisme de l’Église catholique explique que « le sacrilège consiste à profaner ou à traiter indignement les sacrements et les autres actions liturgiques, ainsi que les personnes, les choses et les lieux consacrés à Dieu. Le sacrilège est un péché grave, surtout lorsqu’il est commis contre l’Eucharistie, car dans ce sacrement le Corps du Christ est substantiellement présent à nous » (n° 2120). Le sacrilège contre l’Eucharistie est si grave que le Code de droit canonique stipule que « quiconque jette les espèces consacrées à terre ou les porte ou les conserve à des fins sacrilèges encourt l’excommunication automatique réservée au Siège apostolique » (canon 1367). La sentence d’excommunication est automatique, ce qui signifie qu’aucun décret précisant la peine n’est nécessaire et que seul le Pape peut la lever. C’est la peine canonique la plus sévère car l’Eucharistie est ce que nous avons de plus sacré.
Le Christ nous aime tellement que, dans l’Eucharistie, il s’expose et se rend vulnérable à tout sacrilège qui pourrait être commis contre elle. Notre réponse doit être la réparation, témoignant d’un amour et d’une tendresse accrus là où d’autres ont manifesté haine ou mépris. Au XVIIe siècle, sainte Marguerite-Marie Alacoque reçut les confidences du Sacré-Cœur de Jésus, qui lui demanda d’œuvrer à la réparation des offenses commises contre le Saint-Sacrement de l’autel, par la communion réparatrice et l’Heure Sainte. Pour expliquer la signification théologique de la réparation, le pape Pie XI écrivit en 1928 une précieuse encyclique intitulée Miserentissimus Redemptor, que nous devrions lire plus souvent. Il y explique la réparation comme notre humble association à la Passion du Christ, qui a racheté surabondamment tous les péchés du monde (cf. Col 3, 13).
Nos actes de réparation peuvent-ils consoler le Christ, qui règne joyeusement au ciel ? Le pape Pie XI répond à cette question par une expression de saint Augustin : « Donnez-moi un cœur aimant, et il comprendra mes paroles » (In Ioan. Tr. XXVI, 4). Avec les paroles du psaume, le Christ poursuit en nous disant : « L’opprobre m’a brisé le cœur, et je suis abattu. J’ai cherché la compassion, et il n’y en a pas eu ; des consolateurs, et je n’en ai trouvé aucun » (Psaume 69, 21).
Le vénérable archevêque américain Fulton J. Sheen, en cours de béatification, fut un pionnier de l’évangélisation par les médias. Sa notoriété fut telle qu’il remporta deux Emmy Awards et fit la une du magazine Time. Quelques mois avant sa mort, un journaliste l’interviewa et lui demanda : « Monseigneur, des milliers de personnes à travers le monde sont inspirées par vous. Et qui vous inspire ? » L’évêque Sheen répondit que sa plus grande source d’inspiration avait été une fillette chinoise de onze ans. Il raconta alors l’histoire suivante : lorsque les communistes prirent le pouvoir en Chine, ils enfermèrent un prêtre dans son presbytère, près de l’église paroissiale. De sa fenêtre, le prêtre assista avec horreur à l’invasion de l’église par les communistes et à la profanation du tabernacle, dispersant les hosties consacrées sur le sol. Ils ne remarquèrent pas qu’au fond de l’église, une petite fille priait.
Pendant trente-deux jours, tant qu’il restait d’hosties consacrées à terre, la petite fille, chaque nuit, échappait à la garde des soldats pour se rendre à l’église, passer une heure en adoration réparatrice, puis, avec sa langue, car il était interdit aux laïcs de toucher les hosties consacrées, elle recevait la sainte communion une à une. Après avoir consommé la dernière hostie, un garde la découvrit, la saisit et la battit à mort. Ce martyre fut observé par le prêtre depuis la fenêtre de sa maison, transformée en cellule. Ému, l’évêque Sheen promit à Dieu de passer une heure en prière devant le Saint-Sacrement chaque jour de sa vie. Même des plus grands sacrilèges, Dieu fait naître des fruits de sainteté.
Recevez mes salutations et ma bénédiction.
+ Antonio Prieto Lucena, évêque d’Alcalá de Henares

Il n’y a pas qu’à Alcala de Henares, les péchés contre l’Eucharistie depuis 1970 la messe Paul6 imposée par les conciliaires pour remplacer le Saint Sacrifice de la Messe Catholique, ne cessent de se multiplier comme beaucoup d’autres péchés … mais pas de soucis comme l’enfer n’existe plus …d’ailleurs avec les conciliaires soixanthuitarts très attachés à la modernité et à l’air du temps, le péché étant aussi un mot démodé avait disparu … on en entendait plus parler … espérons qu’au Vatican ils se réveillent aussi !