Après les nominations à trous, à compléter lorsque les effectifs pastoraux seront trouvés, le diocèse de Mgr Micas – Tarbes et Lourdes – vient d’inventer la suspension qui ne l’est pas vraiment, puisque le diacre suspendu célèbre « au coup par coup » au point que les paroissiens sont confus de le retrouver régulièrement dans des messes. Il s’agit d’un diacre de 82 ans, Claude Lacroix, dit « le Crabe », mis en cause par dix anciens élèves au printemps pour des faits de violence à Notre-Dame de Garaison, établissement où il a passé 69 ans de sa vie comme éducateur, surveillant puis bénévole, suspendu par Mgr Micas le 18 avril 2025 – Vendredi Saint – mais la décision est passée totalement inaperçue du fait de Pâques et du rappel à Dieu de feu le pape François.
Mgr Micas voulait le mettre « hors circuit », mais il célèbre « ponctuellement des obsèques » tout en étant suspendu
Au Parisien, Mgr Micas avait dit à l’époque vouloir le mettre hors-circuit : « J’en entends le plus grand bien depuis que je suis là. » L’évêque nous le dévoile : « Je vais l’appeler de ce pas pour lui annoncer que je le mets en retrait de son ministère et je signerai un décret canonique pour officialiser cette suspension dans les plus brefs délais. Il va être mis hors circuit, en attendant les conclusions de la justice. » Mgr Jean-Marc Micas est résolu à en finir avec l’ère du silence : « Je veux dire aux victimes : je vous crois et pardon ! »
Mais, des fidèles se sont émus de le voir régulièrement dans des célébrations, au point de se décider à faire le SAV des décisions de Mgr Micas : tout en rappelant que sa suspension continue, dans les colonnes de la Semaine des Pyrénées, la communicante du diocèse (et membre du conseil épiscopal) Anne-Rose Jankovic vend la mèche : « la suspension de Claude Lacroix n’a pas été levée. Elle précise toutefois qu’il peut être autorisé à célébrer ponctuellement des obsèques, sur décision de l’autorité diocésaine« .
Les victimes de Garaison émues par la vraie-fausse suspension du diacre Lacroix
Cette valse-hésitation qui sème la confusion parmi les fidèles – une suspension étant normalement comme un interrupteur, soit celui qui en fait l’objet est suspendu et ne célèbre pas (nuit), soit il célèbre et donc n’est pas suspendu (jour) – émeut aussi le collectif des victimes de Garaison qui communique dans la presse locale, tant au sujet du diacre que d’une réunion interdépartementale d’établissements catholiques qui s’est déroulée à Garaison, où outre des faits de violences, des faits de violences sexuelles et de viols ont été dénoncés par d’anciens élèves :
Le collectif des victimes de Garaison a appris, à la lecture d’un article paru le 27 octobre 2025, que le diacre Claude Lacroix a repris du service. Nous apprenons également qu’une suspension peut être « levée » ponctuellement selon « les besoins du service ».
Nous avions félicité publiquement l’évêché pour sa décision et nous pensions naïvement que Mgr Micas attendait, comme nous, les conclusions de l’enquête avant de réintégrer M. Lacroix dans ses fonctions. Ce jour, nous sommes choqués que des aménagements de la sorte puissent exister. Nous avons une pensée pour tous nos camarades qui sont ses victimes. Nous demandons que M. Lacroix n’ait aucune fonction ni responsabilité le temps de l’enquête et de ses suites.
Nous tenons également à désapprouver la réunion interdépartementale d’établissements catholiques qui s’est déroulée, en présence des évêques du Gers et des Hautes-Pyrénées, à Garaison, le 15 septembre 2025. Selon l’article, les organisateurs évoquent « un souci de parité » puisque l’an passé, cette réunion avait eu lieu à Masseube, dans le Gers. Organiser une réunion dans un établissement qui fait l’objet d’une enquête pour des violences physiques, des viols et des agressions sexuelles ne semble pourtant pas être la préoccupation première.
Selon les propos de Mgr Micas, rapportés dans l’article : « Tout est mêlé, un passé souvent caricaturé, mais, hélas, pas exempt de problèmes parfois graves ; un présent où se mêlent fantasmes, peurs irrationnelles, intentions hostiles à l’école, prête à faire feu de tout bois… »
Ce message s’apparente à la technique du « en même temps », destinée à tenter de satisfaire tout le monde, sauf les victimes, évidemment !
Entre les victimes ou le manque de célébrants, le diocèse de Tarbes Lourdes devra choisir
De fait, le
« en même temps » ne réussit pas aux évêques, pas plus qu’aux politiques. Mgr Micas devra choisir – soit du côté du manque de célébrants, qui l’a obligé récemment à
réorganiser son diocèse en dix paroisses, ou, il y a quelques années, de remettre en service un de ses prêtres qui a envoyé une photo
très osée de lui sur un site de rencontre désormais fermé après
23.000 procédures judiciaires allant de la
pédopornographie aux meurtres en passant par les guet-apens sexuels et autres viols organisés – pas franchement le genre de site qu’un prêtre devrait fréquenter – soit d’écouter et de prendre en compte les victimes, auquel cas le diacre Lacroix devrait rester suspendu (vraiment) et les victimes entendues.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais pour l’instant, le diocèse de Tarbes semble réussir à être l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire…
MAJ Mgr Micas nous répond : »Il est toujours sous le coup d’une mesure de mise en retrait en attendant la fin de l’enquête. Une permission ponctuelle peut-être possible pour des obsèques (dans sa famille ou pour des amis par exemple), mais il n’en n’a pas été fait usage jusqu’à présent. Donc, rien de nouveau, et rappel de ces dispositions à M. Lacroix et aux prêtres du secteur« .
Reste à savoir qui a donné la possibilité au diacre Lacroix de célébrer à nouveau, mettant en doute la parole de son évêque en avril dernier dans le Parisien et son decret, et semant la confusion dans le coeur des fidèles du diocèse de Tarbes Lourdes, et des victimes de Garaison…
Pour rappel, la décision de la suspension du diacre Claude Lacroix :
Et dans le même diocèse, un prêtre ( homosexuel notoire et ne se cachant pas ), venant de prendre sa retraite, a quitté le diocèse pour vivre sur la côte Basque avec son compagnon !