Nommé président de la commission pontificale pour la Protection des Mineurs au début de l’été par le pape Léon XIV, Mgr Verny, évêque de Chambéry, a présidé la première assemblée de ladite commission du 30 septembre au 3 octobre dernier à Varsovie. A cette occasion il a donné plusieurs interviews.
Il a expliqué à Vatican News que « cette première délocalisation de l’assemblée plénière répond à une volonté de la Commission de «dialoguer avec les conférences locales, de cheminer avec les diocèses et avec toutes les réalités de l’Église locale». La Pologne, qui sera suivie par d’autres destinations lors de prochaines assemblées, a été choisie cette fois-ci car la conférence épiscopale polonaise «a reçu et étudié le référentiel de Sauvegarde qui va être publié et qui a permis de faire progresser notre travail». L’enjeu est aussi de soutenir les Églises locales «dans leur travail pour l’accompagnement des victimes», explique-t-il.
La Commission publiera bientôt son deuxième rapport annuel, répondant à une demande du Pape François et confirmée par Léon XIV. «Nous sommes déjà dans la préparation du troisième rapport qui sera présenté l’année prochaine», explique Mgr Verny. Chaque rapport passe plusieurs pays en revue, avec l’objectif d’arriver progressivement au panel le plus exhaustif possible« .
Il a aussi affirmé que pour l’Eglise « il s’agit d’écouter, de marcher avec humilité avec les victimes et c’est à travers et par les victimes que nous cheminons et que nous discernons. L’Église n’est pas séparée de la société. Elle marche avec la société, elle est insérée dans la société», insiste Mgr Verny, qui a insisté sur l’importance de «s’écouter les uns les autres, entre pays, avec le principe de la subsidiarité», pour «cheminer de façon fraternelle avec les différentes conférences épiscopales et aussi avec les congrégations religieuses».
Il s’est aussi opposé à l’idée que les pays du Sud global seraient en retard dans le traitement des abus : « Certains pays du Sud sont en avance sur nous, et nous devons apprendre les uns des autres et, surtout, ne pas nous opposer ». Néanmoins, la lutte contre les abus n’est pas encore une évidence dans certains pays d’Afrique, comme au Burundi où une femme a été jetée en prison après avoir lancé l’alerte au sujet d’un prêtre auteur d’abus.
« Il peut y avoir de fausses accusations, mais dans des proportions très, très faibles »
Tout en insistant sur la présomption d’innocence, il est revenu sur le nombre de fausses accusations : « «le pourcentage de fausses accusations est très faible et nous devons reconnaître cela, et ne pas être systématiquement sur la défensive. C’est une réalité. Il peut y avoir de fausses accusations, mais dans des proportions très, très faibles ».