En février dernier, à l’occasion de la commission d’enquête parlementaire sur les abus sexuels dans l’église en Belgique, le recteur du séminaire francophone interdiocésain de Namur, l’abbé Joël Spronck, expliquait qu’il restait 32 séminaristes pour l’ensemble des diocèses belges – 17 au grand séminaire de Namur qu’il dirige, représentant les diocèses et vicariats francophones, et 15 à Leuven pour les diocèses flamands.
Entretemps, 7 prêtres ont été ordonnés dans les diocèses belges francophones – ils n’ont du reste pas tous effectué leur séminaire en Belgique (quatre à Namur, un à Liège, deux à Bruxelles); cinq d’entre eux sont étrangers dont quatre issus du chemin néo catéchuménal.
Lors de la rentrée académique du Grand Séminaire de Namur, le recteur Joël Spronck a révélé qu’il avait de nouveau 17 séminaristes, du fait de “l’arrivée de trois nouveaux séminaristes et de deux frères religieux”. Il y a en outre quatre religieux en cours de formation pour être ordonnés prêtres.
“Cette année, on compte donc 11 séminaristes provenant des différents diocèses francophones, ainsi que 6 séminaristes au Redemptoris Mater [chemin néocatéchuménal, tous étrangers principalement issus d’Amérique du Sud]. Actuellement, il y a donc 17 séminaristes diocésains (mais ce chiffre pourrait encore évoluer), plus encore 4 frères religieux en formation en vue du presbytérat. Certes, ce sont là de petits nombres, qui ne laissent pas de nous interroger. Bien sûr, je n’oublie pas qu’à côté des séminaristes, on compte aussi une septantaine [70] d’étudiants de l’IDF“, a encore détaillé l’abbé Spronck.
Ensuite l’abbé Joël Spronck a fait un discours sur les défis du prêtre d’aujourd’hui, dans une société belge très déchristianisée, avec un taux de pratique frisant la marge d’erreur statistique : “il a ainsi identifié quatre défis principaux pour les prêtres d’aujourd’hui. Tout d’abord, l’identité presbytérale, ou comment équilibrer le service pratique et fonctionnel rendu à la communauté avec sa dimension sacramentelle, voulue par Dieu ? L’inter-ministérialité, ensuite, ou cette recherche d’une articulation entre les ministères laïcs et ordonnés, chère au pape François. La valorisation du célibat consacré, comme consécration à Dieu et son Église, mais qui nécessite de susciter un cadre équilibrant, fraternel et convivial. Enfin, dernier défi, la conversion des paroisses en pôles missionnaires tournés davantage vers le monde et moins sur leur fonctionnement interne. Quatre grand chantiers pour ecclésiologues qui orienteront les réflexions de cette génération de prêtres et séminaristes“.
Suite à cela les séminaristes ont suivi une “conférence de la théologienne Marie-Gabrielle Lemaire, intitulée La mémoire, tremplin de l’espérance. Une leçon inaugurale proposant une réflexion sur la conversion de la mémoire à l’espérance du Christ, à partir des écrits de Henri de Lubac, créé cardinal par Jean-Paul II. L’occasion pour l’assemblée de réciter la prière rédigée pour la cause de béatification du cardinal, dont la principale postulatrice était Mme Lemaire“.
Henri de Lubac, l’interministérialité (sic !), la “conversion des paroisses en pôles missionnaires”, et on s’étonne que l’Eglise catholique en Belgique manque de vocations…
Ça fait cinquante ans et même plus qu’on entend le même baratin sur le rôle et la mission du prêtre. Et pendant ce temps, les églises se vident, la foi catholique des fidèles est remplacée par une foi relevant d’une sorte de doctrine néo-luthérienne, la liturgie est toujours aussi mal connue et mal célébrée… et les églises se vident. On ne comprend pas pourquoi les évêques s’obstinent à mettre en oeuvre des projets pastoraux annoncés à coups de discours vides.