Le diocèse de Grenoble, mis en cause par d’anciens membres de la CIASE dans le Monde pour ne pas leur avoir communiqué les documents dont il disposait sur l’abbé Pierre après que la commission eut reçu plusieurs témoignages le mettant en cause, tient à affirmer qu’il a bien transmis sa documentation sur l’abbé Pierre, incardiné en 1939-44 dans le diocèse, à la CIASE et ne pas avoir fait de la rétention d’informations.
On ne prête qu’aux riches : lors de la gestion de l’affaire Ribes, ce prêtre artiste qui a commis des dizaines d’agressions sexuelles sur des enfants des trois diocèses de Grenoble, Lyon et Saint-Etienne, notamment dans le cadre de son processus créatif, le diocèse de Grenoble n’a pas été d’une entière transparence – et ce à peine un an après le rapport de la CIASE. Comme le rappelait alors Paix Liturgique, “la gestion de cette affaire est un résumé de ce qu’il ne faut pas faire – et que les diocèses font quand même. Mgr Kerimel, évêque de Grenoble, qui a liquidé la zone inter-pastorale de Vienne en 2006 – sa relative indépendance a permis à Mgr Mondesert, son unique responsable, de ne dépendre d’aucune autorité, et à l’abbé Ribes qui y était attaché, de bénéficier d’une grande liberté – n’a pas voulu entendre parler de l’affaire avant son départ.
Aux familles des victimes, on a expliqué que les archives de l’abbé Ribes ont été brûlées en 1994, y compris les photos et les dessins de ses jeunes victimes, nues : circulez, il n’y a (plus) rien à voir ! Quant à l’administrateur provisoire du diocèse de Grenoble, l’abbé Lagadec, il a pris le parti d’opposer un silence obtus à toutes les demandes des victimes, et de ne plus répondre à personne. Quant au séminaire des aînés de Vienne-Estressin, où vivait et officiait l’abbé Ribes, il a été déménagé”.