Apres que 20 anciens élèves ont déposé plainte pour de nombreux abus physiques et sexuels dans le collège congréganiste de Betharram (64) les témoignages affluent et de nouvelles plaintes vont être déposées. Par ailleurs l’une d’elles, non prescrite, l’a été ce vendredi contre un ancien surveillant devenu par la suite directeur adjoint d’un établissement catholique de l’Indre, dans le diocèse de Bourges.
“Les faits se sont produits entre 1984 et 1991, j’avais entre 8 et 15 ans. [L’auteur], surveillant responsable des classes de la 6e à la 3e […] m’a forcé à des [attouchements] dans son bureau, le soir.
[…] il était très violent, je me rappelle […] Il retournait sa chevalière en or avec comme un blason une chevalière de famille et me giflait au visage en [me] prenant le mur et la porte dans la gueule“.
D’après la plainte les attouchements que ledit surveillant imposait aux élèves arrivaient lorsqu’il était seul avec eux dans son bureau après qu’il les ait puni… Et violemment giflé au préalable. La violence de ce surveillant était reconnue comme inouïe dans un établissement dont elle a constitué, des décennies durant, la culture...
Plusieurs autres témoignages mis en ligne sur le groupe des anciens élèves expliquent les attouchements que ce surveillant imposait aux élèves…et la double correction à coups de poings qu’ils recevaient s’ils refusaient ces sévices.
Il est par ailleurs mis en cause pour d’autres actes de violence – cette fois physique – conséquents comme “un élève aux doigts et aux ongles explosés à la règle de fer”.
L’enseignement diocésain de Bourges en plein brouillard
Un triste pedigree qui ne semble pas avoir empêché le diocèse de Bourges d’en faire un cadre dirigeant du seul groupe scolaire catholique de Châteauroux.
Il aurait, selon nos informations, pris sa retraite fin juin 2018. Le service de l’enseignement diocesain de Bourges, que nous avions contacté il y a plusieurs semaines, a affirmé “ne pas disposer d’informations” sur son parcours, ses responsabilités et la date de son recrutement – ce qui semble difficilement concevable – et “n’avoir eu à son sujet aucun signalement d’abus ou de violence” dans ledit établissement.
Cité dans plusieurs articles de presse ces dernières années, il n’apparait jamais en photo… Mais ses victimes béarnaises l’ont reconnu sur des photos récentes, lors d’un départ en retraite dans ses dernières années de fonction.
c’est incroyable que au bout de trente ans ces garçons se réveillent et produisent des accusations aussi graves . C’est peut-être vrai; mais alors pourquoi aussi tard?
Ces enfants n’avaient-ils pas de parents auprès de qui se confier ou d’autres membres de leur famille? La vérité aurait pu éclaté au grand jour à ce moment-là.
Il y a eu plusieurs tentatives d’alerte à la fin des années 1990 de la part d’élèves, ignorées (ou tues sous la pression institutionnelle, politique, familiale. En 1995 suite à l’affaire des mauvais traitements une partie des notables locaux qui y ont mis leurs enfants se sont mobilisés pour “éteindre le feu”. Quelques années après éclatait l’affaire Carricart, mais une fois de plus le suicide du prêtre en 2000 va tout renvoyer au silence.
Par ailleurs en 1998 un des professeurs, une plus tôt, se serait émue auprès de la direction des châtiments que subissaient les élèves. Mise à pied et renvoyée en fin d’année.
Donc voilà quelques éléments de réponses. Par ailleurs, à plusieurs reprises, des élèves ont été envoyés à l’hôpital (vers 1988, un surveillant mis à pied car il a cassé des côtes à un élève, réintégré, continue ses violences jusqu’à son départ au milieu des années 1990; dans les années 1970 un élève se fait casser le nez par un surveillant, envoyé à l’hôpital de Pau pour être opéré, etc.). Mais où étaient tant les parents que les services sociaux et hospitaliers (qui avaient le devoir d’alerte… mais auxquels peut-être tout le monde a raconté des craques, pour sauver l’institution à tout prix).