La nouvelle est passée inaperçue du fait du tollé mondial généré par Fiducia Supplicans – le Pape François a reçu le 4 janvier dernier une douzaine de chrétiens, cinq prêtres et quelques laïcs issus des quartiers dits “sensibles“. L’idée d’un pèlerinage de ces fidèles et leurs aumôniers de la Fraternité Missionnaire des Cités, association créée en 2022 par le curé de Bondy-Nord, le père Patrice Gaudin, avait émergé après les émeutes de cet été liées à la mort de Nahel M.
“Le pape François a accueilli en audience privée le 4 janvier 2024 une douzaine de jeunes paroissiens, cinq prêtres, et quelques laïcs bénévoles issus des quartiers populaires de la banlieue parisienne (Bondy, Trappes, La Courneuve et Sarcelles). Tous engagés au sein de la « Fraternité missionnaire des cités », cette association créée en mars 2022 par le Père Patrice Gaudin, curé de Bondy-Nord vise à aider les prêtres, les vicaires, les diacres en mission dans les quartiers sensibles, pas toujours initiés aux bonnes pratiques des cités. L’objectif ? Apprendre à se connaitre et réfléchir ensemble à des actions.
« Je vous invite à vivre généreusement la fraternité au cœur des quartiers, à une ouverture du cœur, des mains, des oreilles pour un accueil authentique », déclare le Pape François aux jeunes paroissiens des quartiers populaires (Bondy, Trappes, La Courneuve et Sarcelles) en audience privée, au Vatican. Du 2 au 5 janvier 2024, à l’initiative de la Fraternité missionnaire des Cités, les jeunes accompagnés de leurs curés et de laïcs, ont réalisé quatre jours de pèlerinage, à Rome. « Âges de 18 à 25 ans, les jeunes paroissiens ont des profils variés. Ils ont des nationalités différentes, entreprennent des études secondaires mais ils sont tous ancrés dans la foi », souligne Pascale Fabre, coordinatrice de la Fraternité missionnaire des cités.
La pauvreté, la solitude, la drogue ou la violence, les jeunes vouaient montrer une autre image des quartiers défavorisés d’Ile-de-France. Quinze jours avant l’audience, les jeunes paroissiens se sont rassemblés à Montmartre pour préparer la rencontre avec le Pape. Très actifs sur les réseaux sociaux (Instagram et Tik Tok), « ils voulaient montrer au Pape – bien que la présence de l’Eglise soit minoritaire au sein des cités – qu’ils existent au sein de ces quartiers, qu’ils transmettent et dynamisent la foi catholique », précise Pascale Fabre.
A travers cette visite, il s’agissait de témoigner de ce dynamisme méconnu des paroisses de banlieue. Nombre d’entre eux sont d’ailleurs engagés dans leur paroisse ou leur aumônerie, et participent activement à des évènements comme la nuit d’adoration en décembre 2023, à l’église Saint Roch (Paris 1er) qui a rassemblé plus de 400 fidèles. Touché par leur foi ardente, le Pape les a exhortés à « vivre généreusement la fraternité » qui est le « ferment de paix que réclament les banlieues ». Émus de pouvoir témoigner au cœur du Vatican, les jeunes fidèles ont invité le Pape à venir célébrer la messe dans les quartiers populaires de Seine-Saint-Denis“.
Contrairement aux communicants le 12 janvier, auxquels le Pape, pris de bronchite, s’est contenté de distribuer son discours en polycopiés, il a fait un petit discours dont le site du Vatican donne le verbatim ; sans surprise, il développe les thèmes des périphéries et de la fraternité.
“Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenus !
Je suis heureux de vous rencontrer, membres de la Fraternité missionnaire des Cités, à l’occasion de votre pèlerinage à Rome. Vous êtes venus vous ressourcer spirituellement sur les tombes de Saint Pierre et Saint Paul et puiser aux sources vives de l’Église l’amour du Christ qui se donne sans cesse à tous les hommes. Que l’Esprit Saint, avec l’exemple e l’intercession de ces deux colonnes de l’Eglise, ravive en vous l’élan généreux et missionnaire de l’Église des premiers temps.
Alors que nous baignons encore dans la lumière de Noël, je vous invite à contempler une fois de plus la crèche. Nous voyons un lieu simple et pauvre, une périphérie, une banlieue de cette époque. Les bergers qui se rendent vers la crèche sont des marginalisés ayant mauvaise réputation. C’est pourtant à eux que l’Évangile du salut est d’abord annoncé. Ils sont pauvres mais ils ont le cœur disponible. Ça c’est aussi votre expérience. Et il n’est pas nécessaire que vous alliez très loin, dans votre service au cœur des cités, pour y découvrir les périphéries existentielles de nos sociétés, qui se trouvent la plus souvent à portée de votre main, dans votre quartier, au coin de la rue, sur le palier d’en face. C’est à vous qu’il revient de porter l’annonce qui fut faite aux bergers « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple » (Lc 2, 10). Pour cela, n’ayez pas peur de quitter vos sécurités afin de partager le quotidien de vos frères et sœurs. Beaucoup d’entre eux ont aussi le cœur disponible et attendent, sans le savoir, la joyeuse annonce.
Chers amis, je vous invite à vivre généreusement la fraternité au cœur des quartiers, à une ouverture du cœur, des mains, des oreilles pour un accueil authentique. La fraternité est le ferment de paix que réclament les banlieues : elle permet à chacun de se sentir accueilli tel qu’il est, là où il en est. Je vous exhorte, à chacune de vos rencontres, à découvrir en vos frères la présence du Seigneur Jésus, et à manifester la présence d’un Dieu compatissant, un Dieu qui veut s’exprimer et agir à travers vos gestes, vos paroles, votre simple présence ; un Dieu patient qui chemine au rythme de chacun, avec ses blessures, ses révoltes, ses colères. Je sais aussi combien la violence, l’indifférence, la haine peuvent marquer parfois les quartiers : vous avez aujourd’hui la mission courageuse et nécessaire d’y apporter la proximité, la compassion et la tendresse de Dieu, à des personnes souvent privées de dignité et d’amour.
Chers frères et sœurs, merci pour ce que vous faites, continuez ! Je confie chacun de vous et tous les membres de votre Fraternité à l’intercession de la Vierge Marie, et je vous bénis de grand cœur. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci”.
Et alors ?
Grand bien lui fasse à ce pape des périphéries.
Cela lui a permis de faire son numéro de mauvais acteur (de ce point de vue Jean-Paul II était plus compétent, mais souvent agaçant) et de répéter ces rengaines qui maintenant constituent son “magistère” désastreux.
Et puis de toute façon, ses prédécesseurs au Vatican ont reçu des fidèles des quartiers pauvres avec leurs prêtres.
En quoi, dans ces conditions cette visite de janvier est originale ? Et pourquoi ce tintamarre médiatique ?
On en a un peu assez de ce spectacle, non ? On aimerait que ce pape passe plus de temps à écrire des textes qui font autorité et qu’il remplisse pleinement sa mission de successeur de saint Pierre, “gardien des clefs”..
Au moins, y avait-il le quota nécessaire de couples illégitimes ou de “couples” contre-nature ?
Il me semble que cette initiative et ce mouvement ne sont pas mauvais en soi ,espérons que ce mouvement soit épargné par la politisation qui a détruit les mouvements d’Action Catholique .