C’est au tour des évêques du Cameroun de réagir vivement à la déclaration Fiducia supplicans. Voici la déclaration datée du 21 décembre 2023:
Déclaration des Évêques du Cameroun sur l’homosexualité et sur la bénédiction des « couples homosexuels »
Face aux abus sémantiques destinés à fausser la valeur des réalités et le sens réel des notions de famille, de couple, de conjoint, de sexualité et de mariage.
Face à la vague d’indignation, d’interrogation et d’inquiétude que suscite au sein du peuple de Dieu, la Déclaration « Fiducia supplicans » sur la question de la bénédiction des couples homosexuels.
Au nom de la vérité de l’Évangile et pour la dignité humaine et le Salut de l’humanité tout entière en Jésus Christ.
Nous, Évêques du Cameroun, au sujet de l’homosexualité et de la bénédiction des « couples homosexuels », déclarons unanimement ce qui suit :
1. Dans la conformité de notre Déclaration de 2013 sur l’homosexualité,nous réaffirmons fermement la vérité de l’Église, Mère et Éducatrice, qui enseigne la sacralité de l’identité sexuée de l’homme et de la femme créés à l’image de Dieu (Gn 1, 26), celle de la dignité de leur sexualité et du mariage qui fonde la famille. La personne humaine est créée homme etfemme : « Homme et femme, il les créa » (Gn 1, 26). Cette différence invariable qui fonde leur relation et leur complémentarité s’accomplit dans les liens du mariage.
2. L’homosexualité falsifie l’anthropologie humaine et banalise la sexualité, le mariage et la famille, fondement de la société. Dans la culture africaine, cette pratique ne fait pas partie des valeurs familiales et sociales. Elle est une violation flagrante de l’héritage que nos ancêtresnous ont légué. Dans l’histoire des peuples, les pratiques d’homosexualitén’ont jamais donné lieu à une évolution sociétale, mais sont les signes évidents de la décadence implosive des civilisations. De fait, l’homosexualité oppose l’humanité à elle-même et la détruit.
3. L’identité profonde de la sexualité est méconnue, détournée et pervertie hors des rapports de conjugalité de l’homme et de la femme. Par conséquent, les actes vécus dans le cadre de l’homosexualité ne sont pas « sexuels », mais « des rapports contre nature ». (Rm 1, 26)
4. Le mariage est une institution qui légitime les relations sexuelles et la filiation pour la fondation d’une nouvelle famille. C’est l’union d’un homme et d’une femme qui s’engagent dans une vie de couple, à fonder une famille et à vivre unis dans l’amour. L’union homosexuelle n’est pas un mariage. Elle fausse le sens du mariage en le réduisant à un lien stérile, hédoniste et pervers : « l’infamie d’homme à homme » (Rm 1, 26).
5. L’homme et la femme ont le droit naturel d’assumer chacun la spécificité de leur nature. C’est un droit invariable, irréductible et structurant qui est à considérer dans le cadre du couple, de la sexualité et de la famille comme la base de la paternité chez un homme, et de la maternité chez une femme. L’orientation libre de la sexualité brandie par les promoteurs de l’homosexualité est une négation de ce droit.
6. L’homosexualité n’est pas un droit de la personne humaine. Mais une aliénation qui nuit gravement à l’humanité parce qu’elle n’est fondée sur aucune valeur propre à l’être humain : « c’est une abomination ». (Lev, 18, 22). La rejeter n’est en rien une discrimination; mais une légitime protection des valeurs constantes de l’humanité face à un vice devenu sujet de réclamation de la reconnaissance légale et, aujourd’hui, posé comme sujet de bénédiction.
7. Littéralement, « Bénir c’est dire du bien ». Et dire du bien par un geste de bénédiction d’un « couple homosexuel » reviendrait à encourager un choix et une pratique de vie qui ne peuvent être reconnus comme étant objectivement ordonnés aux desseins révélés de Dieu. Nous déclarons donc non conforme toute forme de bénédiction qui tend à reconnaître les « couples homosexuels », comme un état de vie.
8. Fidèles à cet enseignement constant de la Tradition ecclésiale qui déclare intrinsèquement désordonnés et contraires à la loi naturelle les actes d’homosexualité (Catéchisme de l’Église Catholique n. 2357), Nous, Évêques du Cameroun, réitérons notre désapprobation de l’homosexualité et des unions homosexuelles.
9. Par conséquent, nous interdisons formellement toutes bénédictions des « couples homosexuels » dans l’Église du Cameroun.
10. Étant donné que Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais sa conversion pour la vie éternelle, nous recommandons ceux qui sont enclins à l’homosexualité, à la prière et à la compassion de l’Église, en vue de leur conversion radicale. Nous les invitons aussi à sortir de leur mentalité de victimisation dans laquelle ils se complaisent à se considérer comme « victimes », « faibles », « minorités » ; afin de saisir l’occasion de conversion que Dieu leur donne dans les multiples interpellation de saParole.
Fait à Yaoundé le 21 décembre 2023
Voici une magnifique déclaration, claire, nette et précise, à la différence de la pastorale “de Vatican II”, rédigée par ces évêques issus d’une chrétienté dynamique, inventive, et certainement pas décadente comme la nôtre en Occident (la preuve : aucune déclaration immédiate, ferme et courageuse des conférences épiscopales d’Europe, sauf une ou deux, d’Amérique du nord et d’Amérique latine).
Comme je l’écrivais à “Gaudete”, cela vaut la peine de brûler des cierges pour que le Saint Esprit revienne dans l’intelligence et la volonté de nos prélats, intimidés par une modernité devenue hystérique, et marqués majoritairement par une papolâtrerie synonyme de servilité.
Donc, brûlons notamment un cierge pour que la CEF soit capable d’écrire un tel texte….
Deo gratias, même si je pense en moi-même : mieux vaut tard que jamais (lire ce qu’écrit la revue en ligne “Crisis” dans son édition électronique d’aujourd’hui).
Au moins la position est claire
On veut les mêmes en France !!!
Bien parlé !
Les évêques Africains, quel cadeau pour l’église. On attend les évêques français, américains, irlandais…… peut-être début 2024..
Tout à fait d’accord avec vous, Courivaud. Ah si seulement les évêques français pouvaient avoir le courage et la dignité d’écrire un texte semblable ! Nous nous sentirions réconfortés et (enfin !) vraiment soutenus par nos pasteurs !
Bonjour Courivaud,
Sur le fond, entièrement d’accord avec vous. Ca me fait un peu mal d’avoir à écrire ce qui suit : en toute rigueur, les évêques africains aussi sont issus de Vatican II, et ils ne sont pas mous. Donc, en toute logique, ce n’est pas le concile le facteur causal. Ca me fait mal d’écrire ça, parceque nos pourris se gargarisent de ces mots-clés ad nauseam. Bon, des évêques réagissent, c’est l’essentiel. Et pas un seul sur notre continent, c’est la honte pour les lâches, la tristesse pour les incapacités.
L’heure est grave. Après l’indignation, il va nous falloir penser sérieusement à des prières d’expiation, puisque notre clergé, malgré sa bonne volonté, est tristement silencieux.
Tristesse.
Pardon Jésus.
Non, pas de tristesse, cher Arôme, Jésus et Sa Mère n’*aimeraient à l’approche du jour où ils sont fêtés dans la joie par les chrétiens dans l’attente de Leur retour.
Il va falloir en convaincre nos évêques “de France” et d’Occident décadents qui depuis trop longtemps n’attendent plus ce retour en s’alignant avec lâcheté sur l’esprit du monde.
Cette déclaration, qui prétend lutter contre les “abus sémantiques” , tombe d’entrée de jeu dans le piège qu’elle dénonce. L’homosexualité n’est pas une faute, ni un vice, ni un péché, ni une abomination. C’est un “désordre” (S.S. Benoît XVI).
C’est la PRATIQUE HOMOSEXUELLE qui est un péché, et son encouragement, même passif. Qui se trouvait à la porte de Loth (Gen 19) ? Toute la population, des jeunes aux vieillards. Il y avait ceux qui voulaient “connaître” les anges, et ceux qui voulaient regarder.
Ah, un trou s’est ouvert dans l’espace temps et entre 1615 et 1646, ils eurent internet. Il y a du progrès – même si Anastasie a dû jouer des ciseaux, l’autre jour il y avait dans les commentaires un certain Savonarole qui criait qu’il fallait tout brûler, prélats et prêcheurs. Sur ce, joyeux et saint Noël.