Présent (sur le site Nouveau Présent) ouvre ses colonnes à l’abbé Grégoire Célier, FSSPX, qui est prieur de la Chapelle Notre-Dame de la Consolation (Paris). Il raconte l’histoire de cette chapelle construite suite à l’incendie du Bazar de la Charité le 4 mai 1897 et l’arrivée de la Fraternité Saint-Pie X en 2013. Il y expose la nécessité d’y réaliser des travaux.
Extrait de l’article de Présent
Mais quel rapport avec la chapelle Notre-Dame de Consolation ?
Dans les semaines qui suivent cette catastrophe, le terrain où s’est déroulé l’incendie est acheté par les familles des victimes, et il est décidé d’y construire, au 23 de la rue Jean Goujon, une chapelle en souvenir de ces victimes, où l’on prierait pour le repos de leurs âmes. La chapelle Notre-Dame de Consolation est ainsi le Mémorial de l’incendie du Bazar de la Charité.
Grâce à une souscription nationale, fut bâtie une chapelle néo-classique qui se prolonge à l’arrière par un couvent formant cloître, dont le premier étage, au même niveau que la chapelle proprement dite, est constitué d’un chemin de croix dont chacune des quatorze stations comporte un cénotaphe évoquant une ou plusieurs victimes.
De grands artistes, des techniciens très compétents furent embauchés pour réaliser cette construction remarquable : l’architecte, Albert Guilbert ; le sculpteur, Louis-Auguste Hiolin ; le maître verrier, Henri Carot ; le peintre, Albert Maignan. De très beaux matériaux ont été utilisés, notamment des colonnes de marbre « grand antique », ainsi que de majestueux fûts de marbre vert-jaune. En même temps, ce bâtiment est d’une grande modernité technique, avec l’usage du bois et de l’acier pour les charpentes de la coupole, ainsi que d’un matériau relativement récent à l’époque, pour les fondations : le béton. Albert Guilbert sera d’ailleurs récompensé, avec raison, par la Médaille d’or de l’Exposition universelle de 1900, qui saluera ainsi la qualité d’ensemble de cette belle réalisation.
La chapelle a été confiée durant cinquante ans aux sœurs Auxiliatrices de la Prière pour les âmes du Purgatoire, puis durant soixante ans aux Scalabrinistes, des missionnaires italiens. Depuis 2013, et pour cinquante ans, elle est confiée à la Fraternité Saint-Pie X, qui a la charge d’en assurer la rénovation.
Est-il urgent d’intervenir pour entreprendre des travaux de sauvegarde ?
La chapelle Notre-Dame de Consolation a toujours été occupée et convenablement entretenue. Cependant, en plus de cent vingt ans, elle a forcément souffert de la longueur du temps et des intempéries. L’intérieur a été sali par un demi-siècle de chauffage à air pulsé au charbon, ainsi que par la pollution parisienne. Quant aux deux coupoles en plomb qui se dressent au-dessus d’elle, même si certaines réparations ont été effectuées au fil des années, elles n’ont encore jamais été rénovées entièrement. Une telle toiture, même de haute qualité, même en plomb, ne peut, après un tel laps de temps, assurer pleinement l’étanchéité pour préserver les décors intérieurs des infiltrations d’eau, qui s’avèrent toujours plus graves.
C’est pourquoi il est nécessaire et urgent de procéder au remplacement intégral de cette toiture, de façon à lui redonner son état d’origine, et à lui permettre ainsi d’affronter le siècle à venir.
Tel est le programme de travaux que nous lançons aujourd’hui, pour le financement duquel nous sollicitons le soutien financier des amis de la foi, des amis de la liturgie, des amis de la beauté et, n’hésitons pas à aller très au large, des amis tout courts.