La Dépêche du Midi édition Lot titre ce midi sur une plainte qui a été déposée contre l’actuel recteur de Rocamadour, Florent Millet. Le journal toulousain reprend les informations sorties dans nos colonnes – à savoir que l’ex-vicaire général faisait l’objet de sanctions canoniques, non ébruitées, qui lui interdisaient notamment l’accompagnement spirituel.
Mgr Camiade n’y trouve rien à redire : “il ne s’agit en rien de faits délictuels et sur lesquels il mérite (sic) que nous communiqions. Nous ne voulons pas amplifier quelque chose qui est de l’ordre de la déontologie religieuse et j’insiste sans aucun caractère pénal“.
“Aucun caractère pénal” pour Mgr Camiade : pas si sûr…
Pourtant, comme nous l’écrivions alors, “des mineurs ont fait l’objet de questions très indiscrètes, notamment sur leurs pratiques intimes, tandis que des dérives graves ont été constatées lors de directions spirituelles de personnes majeures, portant toujours sur des aspects intimes“. Ce sont des faits qui peuvent avoir une qualification pénale, d’autant qu’ils se conjuguent, de la part du recteur, avec un véritable harcèlement contre une personne, accusée – à tort – de rancarder la presse locale.
Selon nos informations, dès son arrivée en 2018 le recteur a aussi fait beaucoup de difficultés au festival des orgues de Rocamadour, au point que l’affaire a été abordée par la presse nationale, que le préfet du Lot a abordé le sujet avec l’évêque à deux reprises et que la présidente de la région Occitanie – qui soutient cette initiative culturelle, Carole Delga a écrit au Pape (!).
Certains collaborateurs de l’association, qui est propriétaire de l’orgue, de statues et même d’autels au sein de la basilique – un arrangement qui date du temps du père de Gouvello – ont préféré s’éloigner suite aux faits de harcèlement, d’autres résistent contre vents et marées. “Et après en avoir pris plein la tête, avec des mails du recteur à trois heures du matin, pour leur reprocher une chaise mal replacée – et généralement dans un climat de menace permanent, ils sont partis loin, ont tourné la page et ne veulent surtout plus entendre parler de l’Eglise et du clergé, alors qu’à la base, ils contribuaient à une association qui avait pour objectif de mettre en valeur un sanctuaire marial. L’attitude anti-apostolique du recteur est terrible”, relève un cadurcien habitué de Rocamadour et qui est un des rares à oser braver la chape de plomb.
La Dépêche face au mur du silence
La Dépêche ne s’y laisse d’ailleurs pas prendre et indique qu’il “semble que les victimes se soient retrouvées dans une relation de dépendance et de soumission psychologique alors qu’elles étaient venues chercher conseils et soutiens auprès du prêtre“. Et de complèter : “le père Millet fait l’objet d’une plainte déposée contre lui il y a quelques semaines devant le tribunal pénal canonique tout juste créé en janvier 2023“, TCPN qui a d’ailleurs accusé réception de ladite plainte, mais semble très occupé par les MEP.
Mais le journal s’est heurté à un véritable mur du silence, puisque ni “l’entourage du père Millet“, ni “une personne concernée par ces faits“, “ni le président du tribunal ecclésiastique, ni le responsable des abus dans l’Eglise, pas plus que le promoteur de justice n’ont souhaité aborder cette affaire”. Et dire que le TCPN était censé apporter plus de transparence dans les procédures de la justice canonique après la Ciase…
D’ailleurs l’habitué du sanctuaire qui nous a répondu (lire supra) nous a prévenu : “je prends des risques en vous répondant. Des personnes accusées de “balancer” à la presse ont été littéralement accusées de tous les maux, coupées de la paroisse – Rocamadour, c’est tout petit, et il y a quelques personnes qui se chargent de colporter bruits et accusations sur ceux qui ont failli, qui ont trahi, qui ont osé parler à l’extérieur“.
Pourtant la situation commence à être connue à l’extérieur du diocèse de Cahors – Mgr de Kerimel est intervenu, sans succès, auprès de Mgr Camiade à ce sujet, et selon nos informations, la CEF a été mise au courant de la situation.
Deux recteurs de Rocamadour, deux procédures :
A ce jour, deux des recteurs récents de Rocamadour font l’objet de procédures canoniques devant deux juridictions distinctes :
- Ronan de Gouvello, recteur (2005-2016) : procès canonique devant l’officialité de Toulouse
- Florent Millet, recteur depuis 2018 : plainte au Tribunal pénal canonique national (TCPN)
Si vous avez connaissance de faits concernant ces deux prêtres, vous pouvez aider la justice de l’Eglise en contactant l’évêché de Cahors à l’adresse suivante : 73 cours de la Chartreuse, 46000 Cahors, 05-65.35.25.84
L’évêque…a mettre dehors !
Il ne faut pas juger mais pour avoir travaillé plusieurs fois avec le Père Florent, j’apprécie cet homme de Dieu d’une foi inebranlable et sincère . En revanche, une très très mauvaise expérience avec Monseigneur Camiade, évêque de Cahors… Dans un si magnifique lieu proche des cieux, c’est bien dommage ! Dieu reconnaîtra les siens…