Un liseur de la Cité Catholique tentait de chiffrer la déchristianisation en France, entre 1995 et 2020 : édifiant.
Les prêtres : qu’ils soient diocésains ou religieux c’est une chute de 50% sur les mêmes périodes. Il y a un bond d’environ un tiers en 2016 (avec 86 ordinations), ce chiffre se maintient entre 86 et 81 par an.
Prêtres présents en France (diocésains, religieux, étrangers et étudiants) : 1995 = 28694 / 2019 = 13775 (dont environ 500 prêtres étudiants et environ 2.000 prêtres “Fidei Donum”).
Ordinations presbytérales en vue d’un ministère pastoral en diocèse : 1995 = 96 / 2015 = 64 / 2020 = 81
5.000 prêtres seulement ont moins de 75 ans (retraite administrative à 65 ans et remise de leur charge à 75 ans).
Les diacres permanents : le nombre des ordinations annuelles décélère depuis 2014 mais leur effectif national ne cesse d’augmenter.
Nombre de diacres permanents en France : 1995 = 978 / 2015 = 2670 / 2020 = 2967
Nombre d’ordinations : 1995 = 104 / 2015 = 103 / 2020 = 71
Les vocations religieuses : c’est un effondrement de 50% des effectifs entre 1995 et 2015. Malgré un ralentissement cela continue de baisser.
pour les religieux : 1995 = 10789 / 2015 = 5490 / 2019 = 5200
pour les religieuses apostoliques et moniales : 1995 = 52420 / 2015 = 24971 / 2019 = 19724
Les séminaristes : la baisse de leur nombre a été assez significative entre 1995 et 2015 mais elle remonte depuis.
Nombre de séminaristes en France : 1995 = 1155 / 2015 = 653 / 2020 = 850.
Les catéchumènes : 4278 catéchumènes ont été baptisés en 2022, soit 17% d’augmentation par rapport à 2021. Cette tendance semble se maintenir depuis 10 ans. Malgré la pandémie et le séisme du rapport Sauvé, ils sont sept seulement a avoir arrêté leur chemin; le choix des autres n’a pas été fragilisé. Ils sont également de plus en plus jeunes, les 18-25 ans représentent à eux seuls presque un tiers des nouveaux baptisés.
Source
C’est un constat que ceux qui occupent nos églises et interdisent la messe catholique traditionnelle de toujours, le catéchisme, les sacrements aux prêtres, aux familles, aux enfants, agissent comme des criminels.
Il manque juste un tableau synthétique qui permettrait de suppléer au manque de clarté de ce commentaire.
Et puis, pourquoi prendre 1995 pour point de départ ?
Oui, la déchristianisation avec ses deux enfants naturels – l’indifférentisme et le relativisme – est en marche dans l’Eglise-qui-est-en-France où les évêques, les uns après les autres, ont promis un “printemps” sans jamais voir que les innovations pastorales étaient toutes condamnées à ne rien produire. Dans les paroisses du diocèse de Strasbourg (pour ne parler que de celui que je connais le mieux), les églises sont devenues des salles de concerts qui accueillent un public n’ayant pas la moindre conscience qu’il est dans un lieu sacré. Dans ma paroisse, l’église du XIIIe siècle est chamboulée pour pouvoir servir, durant deux semaines, aux artistes qui organisent un festival de musique. Cette transformation du sanctuaire se fait sur ordre du maire et dans l’indifférence du curé… Doit-on s’étonner après ça que le christianisme soit en crise ? Qui veut suivre une Eglise dont les ministres – les “guides” – se laissent emporter par l’air du temps qui, on le sait, n’est pas précisément favorable à l’identité chrétienne ?