Dans son éditorial du bulletin corse A Crucetta, l’abbé Mercury évoque le temps du Carême mais aussi la perspective de notre fin ultime dans le cadre du débat sur l’euthanasie.
Nous venons d’entrer dans la grande période de pénitence de l’année liturgique : le Carême, prélude à la commémoration de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Sauveur. L’Eglise estime que nous ne pouvons pas aborder les dernières phases de la vie du Christ sans faire un effort sur nous–mêmes et nous purifier intérieurement.
Suivre Jésus sur le chemin du Calvaire réclame un cœur rénové. Il nous faut entrer, en effet, dans le mystère de la souffrance, en saisir son sens providentiel et sa nécessité pour l’homme. Souffrir est le lot de tous ici–bas, que ce soit physiquement ou moralement. A première vue, cela semble inutile et doit être éviter à tout prix.
Notre Seigneur nous enseigne qu’il n’en est pas ainsi. Depuis sa mort au Golgotha, la souffrance est vraiment devenue le moyen privilégié de la rédemption, du rachat de tous, du salut. La souffrance, si elle se présente concrètement encore comme une fatalité, est désormais le moyen privilégié d’entrer dans l’intimité divine. A une condition toutefois : que cette souffrance soit assumée comme une participation à la Croix de Jésus–Christ.
Pour y parvenir, il nous faut changer de mentalité. Au lieu de fuir à tout prix ce qui nous fait mal, il faut l’affronter résolument en y voyant une belle occasion de manifester plus clairement au Christ que nous sommes aussi capables de lui offrir ce qui nous blesse et de lui dire, par le moyen du sacrifice offert librement pour notre salut et celui du prochain, combien nous l’aimons.
Il est trop facile de suivre Jésus quand tout va bien. La souffrance permet de mesurer notre degré d’amour. Jusqu’où irons–nous, tel Simon de Cyrène, portant notre croix derrière Lui ? Monterons–nous vraiment jusqu’au Calvaire ?
Un jour viendra où nous serons confrontés à l’ultime épreuve : la mort. Dans quel état d’esprit l’aborderons–nous ? Serons–nous prêt à offrir à Dieu ces derniers soubresauts de notre vie, en union avec Jésus expirant sur la Croix ?
Telle est la vraie question posée par le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté. La nouvelle législation voudrait permettre à quiconque de nous voler ces derniers moments précieux où nous pouvons consacrer à Dieu le don ultime de notre existence. Elle voudrait nous rendre la mort chimiquement douce alors même qu’au milieu des douleurs, la vraie douceur, dans ce moment, est accordée à l’abandon volontaire dans les mains du Père éternel.
« Dans tes mains, je remets mon esprit ».
Abbé Hervé Mercury
L’abbé Mercury évoque également dans ce bulletin le développement de la messe traditionnelle en Haute Corse depuis l’arrivée de l’abbé Dufour, FSSP en septembre dernier :
Le vendredi 10 février, l’Abbé Mercury a célébré la Messe à Bastia à 18 h 00 avant une réunion en présence du Père Coeroli, vicaire général du diocèse, de l’Abbé Dufour et quelques fidèles. Il s’agissait de faire le point sur la Communauté et le développement des activités. A l’Île–Rousse, les fidèles peinent à se regrouper, mais un catéchisme régulier est en place le lundi. A Bastia, la Confrérie Saint–Charles a donné les clefs de l’église à l’Abbé Dufour qui prévoit des Messes en semaine. Les salles de réunion restent à Saint–Claire pour le moment. Quelques améliorations sont nécessaires dans la Communauté pour éviter quelques tensions. Les adaptations liturgiques, applicables sur le sol corse, sont mises en place peu à peu. La présence d’un prêtre en Haute–Corse favorise la vie religieuse des fidèles. Que l’Abbé Dufour, dont le mandat court jusqu’au mois de septembre prochain, en soit vivement remercié !
L’abbé Sébastien Dufour (FSSP) sera t-il remplacé à Bastia et à l’Ile Rousse pour le rite extraordinaire après septembre ?