Les comptes 2021 du diocèse de Luçon nous apprennent que, pour verser son écot au fonds SELAM chargé d’indemniser les victimes d’abus sexuels du clergé dont les affaires sont judiciairement prescrites – soit 200.000 euros, le diocèse a vendu l’ancienne maison de retraite du clergé du Martinet.
Cette maison, qui comptait en 2016 une vingtaine de prêtres résidents, avait été fermée en juin 2016, le diocèse expliquant alors ne pas avoir les moyens de faire les 350.000 euros de travaux de mise aux normes nécessaires.
À l’époque, les locaux ont tenté sans succès de faire revenir le diocèse sur son idée – et se sont émus d’apprendre que la décision de la fermeture avait été prise encore en 2014, mais que personne n’a eu l’idée d’en faire part aux habitants de la commune. Les interlocuteurs du diocèse ont, pour leur part, été “étonné de ce que cette maison représentait pour les gens” de Martinet.
La presse locale a rappelé au passage qu’il a été fait – une fois de plus – bien peu de cas de l’intention des donateurs du domaine :
“L’histoire de cette maison : en 1867, le château de Martinet situé en face de l’église appartenait aux demoiselles Vitaline et Arise Hymène de Fontevaux qui, sans descendance, décidèrent de faire don de leur propriété à l’évêché, moyennant qu’on y consacre leur parc à Notre-Dame de la Salette. Le parc fut aménagé et de nombreux arbres plantés. On y érigea des statues, un petit sanctuaire…
Ce lieu connut de glorieux pèlerinages qui se perpétuent encore de nos jours. En 1907, un bâtiment est construit pour accueillir les missionnaires diocésains. Il deviendra la maison de retraite des prêtres du diocèse en 1941, dirigée par le curé de la paroisse jusqu’en 2007, puis par des laïcs”.
Nos évêques font preuve réservent manifestement leur piété à l’exécution des oukases de la commission SAUVE !
ils respectent donc scrupuleusement l’injonction qui leur a été faite re ne pas faire appel aux fidèles pour financer l’indemnisation des victimes, po mais méprise allègrement la volonté de tous les donateurs du passé qui n’avaient certainement pas imaginé que les fruits de leur générosité puissent être affectés à la réparation des dommages causés par des prêtres dévoyés.
Par contre il ne semble pas que ces prêtres félons aient été appelé à participer, en tant qu’auteurs, à la réparation des préjudices qu’ils ont engendrés !!!
A Quimper, si.
Et dans quelques autres diocèses
Ne s’agit-il pas d’un détournement d’héritage? La même chose a été effectué à Dax: un presbytère légué dans les années 1935 uniquement pour devenir presbytère (avec la clause de retour à la famille si n’est plus presbytère: acte lu devant moi par le Curé), a été cédé à la commune pour y faire des appartements. Et la maison de retraite pour les vieux prêtres a été aussi fermée… et transformée par miracle (là on avait l’argent) pour des logements intergénérationnels. Qui arrêtera les évêques qui ne sont pas propriétaires de ces batiments, seulement “administrateurs” de l’Association diocésaine: la notion de vol et le 7e commandement de Dieu n’existent-ils plus sous le Pape François? J’aimerais que les laics se constituent en association et portent plainte contre les évêques indélicats. A fortiori pour abonder un fonds dont chacun sait le caractère flou et déshonnête… D’où la chute du denier.
En faisant ainsi l’Eglise se rend doublement coupable.
D’une part en s’avouant solidaire et donc complice des véritables coupables. Ce qui fait qu’elle n’a plus le droit de les absoudre.
L’absolution du complice étant invalide et c’est ce qui est le plus grave.
D’autre part en détournant des biens en dehors de l’objet des donateurs.
Seules des contributions personnelles d’évêques qui se sentiraient coupables d’une manière ou d’une autre devraient être autorisées.
En droit privé, cela s’appelle un abus de bien social.