Les propos de Roselyne Bachelot sur les églises du XIXe – trop nombreuses selon elle – ont eu le mérite de jeter un pavé dans la mare et de faire connaître diverses initiatives de restauration d’églises. Cependant, certaines d’entre elles interrogent.
Ainsi, la Presse de la Manche s’intéresse aux entités qui entretiennent le patrimoine religieux – 725 édifices cultuels ouverts au public dans le département, principalement catholiques – et relève aussi le découragement des maires.
“Des maires désemparés face à la dégradation de ce patrimoine, si l’on en croit un rapport émis par la commission Culture, éducation et communication du Sénat, en juillet 2022 : les maires sont souvent « démunis face à cette problématique » et un besoin d’accompagnement est évident, pour entretenir « un patrimoine en bon état mais de plus en plus menacé », y est-il souligné.
Face à « un risque de dégradation accélérée du fait de leur moindre fréquentation, de la raréfaction des ressources publiques et des regroupements de communes. Face à la nécessité parfois urgente de restaurer, les maires se retrouvent souvent contraints à la fermeture préventive, par manque de moyens financiers et d’accompagnement en matière de valorisation patrimoniale et d’ingénierie administrative », constate la Fondation du patrimoine, qui a de son côté décidé de créer le prix Sésame“.
Ce dernier aurait pour objectif : “accompagner des projets « contribuant à faire vivre et maintenir ouvert ou rouvrir des édifices religieux au bénéfice du plus grand nombre et du territoire par le biais d’un usage partagé ou nouveau.
Pour la Manche, les candidats à ce prix doivent se manifester avant le 3 février 2023, informe le délégué départemental de la Fondation, Jean-Pierre Huchon. « Le prix Sésame a cette originalité de s’orienter vers des édifices où l’affectation serait partagée, pas seulement liée au culte. »
Ce prix Sésame répond à de nouveaux enjeux, parce que « l’avenir est assurément dans un usage partagé pouvant aller jusqu’à une désaffectation permettant d’y héberger un nouvel usage d’intérêt général », approuve François Toumit“.
Autrement dit, entre les lignes, les cinq projets retenus par la Fondation du Patrimoine engloberaient une désaffection partielle ou totale du lieu de culte concerné, en échange de sa restauration.
Ce que la Fondation du Patrimoine, sur la page de son site consacrée à cette initiative, ne dit qu’entre les lignes, en citant son vice-président Bertrand de Feydeau : “Avec ses 45 000 églises, la France est devant un vrai problème. Que deviendront-elles demain ? Comment les entretenir ? Une réflexion constructive peut définir les conditions permettant de conserver à ces édifices leur vocation cultuelle première, tout en autorisant des activités complémentaires réputées compatibles. De nombreuses initiatives ont été prises depuis quelques années, attestant que cela est possible“.
Et pendant ce temps là, le monde de la Tradition, c’est à dire la vraie religion catholique cherche des lieux de culte et en fait construire pour répondre à l’accroissement du nombre des ses fidèles qui ne tiennent plus dans leur murs.
Cherchez l’erreur !