En France, la fête de l’Epiphanie était fêtée ce dimanche, laissant de côté la fête de la Sainte Famille qui a été célébrée dans les pays où le jour de l’Epipahnie (6 janvier) était jour férié.
Ecoutons une brève méditation sur la Sainte Famille de Pius Parsch (dans le Guide de l’année liturgique diffusé par le site Introïbo)
La cellule liturgique. — La famille est la cellule de toute communauté : de l’État, de la société humaine, ainsi que de l’Église. De la santé de la cellule dépend le bien-être de tout le corps, de l’ensemble de l’organisme. De la santé morale de la famille dépend le bien de l’État, ainsi que le bien de l’Église. Nous devons donc avoir à cœur de posséder des familles vraiment chrétiennes. Malheureusement, c’est précisément la famille qui a le plus souffert des conséquences de la grande guerre. Le but des ennemis de la foi est de détruire la famille et par là d’empoisonner les cellules fondamentales de l’organisme chrétien. Hélas ! on sape de plus en plus la vie de famille. Est-ce que notre renaissance liturgique ne pourrait pas apporter sa contribution à la restauration de la famille ? Assurément et une large contribution. Tout d’abord la liturgie entretient et développe l’esprit de communauté : elle fait l’éducation de cet esprit. Il faut abandonner l’esprit d’égoïsme quand on veut se laisser guider par la liturgie. Le dogme sublime et fondamental du corps mystique du Christ, sur lequel s’appuie la liturgie, doit logiquement restaurer la famille. La famille est le corps mystique en petit, elle est la cellule de ce corps mystique. C’est justement la famille qui peut présenter à nos regards le corps mystique dans sa réalité. Il est si difficile autrement de faire voir cette réalité. Les hommes croient toujours que c’est une image et une parabole ; mais, dans la famille, ils peuvent en reconnaître la réalité. Le père est la tête du corps, comme le Christ est la tête de l’Église ; la mère est le corps, comme l’Église ; les enfants sont les membres, comme les chrétiens sont les membres du corps mystique. Dans une vraie famille, il n’y a réellement qu’une volonté et qu’une pensée « un seul cœur et une seule âme ». Le pain terrestre vient du père ; il est distribué par la mère ; les enfants reçoivent sang et vie de leurs parents. C’est là encore une magnifique image du corps mystique. Mais c’est plus qu’une image, c’est un symbole plein de réalité. Le père a quelque chose en lui du Christ, chef du corps mystique ; il n’est pas seulement son représentant, il porte quelque chose en lui de son essence et de sa présence ; la mère aussi a quelque chose de l’Église ; quant aux enfants, ils sont membres du grand corps mystique du Christ.
Maintenant adoptez cet esprit d’unité dans votre famille et tâchez de le réaliser pratiquement. Il faudrait tout renouveler. Vous, enfants, voyez dans votre père le Christ. Voyez, honorez, aimez en lui le Christ. Que la femme aussi voie en lui le Christ. Quant à vous, pères de famille, essayez de vivre comme le Christ et de gouverner votre famille dans son esprit. La mère est l’Église. Quel idéal pour la femme ! Quel encouragement pour l’homme et les enfants !
Les enfants sont des membres remplis du Christ ; ce sont des cellules dans lesquelles le Christ doit grandir, arriver à la maturité et prendre forme. On ne peut pas s’imaginer comme une famille pourrait prospérer sans être entièrement pénétrée de cette pensée fondamentale. La liturgie a donc un rôle à remplir pour la famille. Que de choses nous pourrions dire encore ! Comme la liturgie sanctifierait la famille dans la prière, le sacrifice de la messe, les sacrements, l’année ecclésiastique ! La prière des Heures en famille : la prière du matin et du soir en commun ! Le sacrifice de communauté ! Comme la messe entendue et vécue en commun formerait la famille ! Cette famille rassemblerait les sacrifices, les travaux, les souffrances, les prières de toute la semaine pour les offrir à la messe du dimanche ; elle puiserait dans l’instruction du dimanche des exhortations mutuelles pour la semaine qui commence. Quelle importance n’ont pas les sacrements pour la famille : le baptême qui est une fête pour tous, la première communion, la Confirmation, les derniers sacrements ! Et tout particulièrement la mère a une mission liturgique dans la famille. C’est elle qui fera de sa maison une église, de sa famille une communauté liturgique.
Exsúltat gáudio pater Iusti, gáudeat Pater tuus et Mater tua, et exsúltet quæ génuit te.