Jean était un flambeau ardent et brillant.
Cette fête est un morceau d’Avent dans le temps de la Pentecôte et nous montre comment peuvent se compénétrer les mystères du salut dans l’année liturgique. Nous sommes presque au milieu de l’année liturgique et déjà se dessine l’année nouvelle, tel le bouton qui, sous la feuille, annonce en plein été le printemps prochain
La fête. — Alors que, pour tous les autres saints, le jour de fête est le jour de mort parce que c’est en ce jour qu’ils sont entrés au ciel (natale = jour de naissance pour le ciel), l’Église célèbre aussi, pour la Sainte Vierge et pour saint Jean-Baptiste, le jour de la naissance terrestre. Tous les autres humains étaient, au moment de leur naissance, souillés du péché originel et par conséquent ennemis de Dieu. La Sainte Vierge avait été conçue sans péché, c’est pourquoi nous célébrons aussi la fête de l’Immaculée-Conception. Quant à saint Jean, il avait été purifié dans le sein de sa mère au moment de la visite de la Sainte Vierge. Telle est la justification dogmatique de notre fête. Saint Augustin, au bréviaire, légitime la fête en ces termes. « En dehors de la très sainte fête de la naissance du Seigneur, on ne fête le jour natal d’aucun homme si ce n’est celui de Jean le Baptiste. Pour les autres saints et élus de Dieu, on fête, comme on sait, le jour où, après avoir terminé leurs fatigues et vaincu glorieusement le monde, ils renaissent à la vie et à la béatitude éternelles. Chez les autres, on glorifie l’achèvement de leurs mérites au dernier jour de leur vie. Chez Jean, on considère aussi comme saint son jour de naissance, qui est le commencement de sa vie mortelle. La raison, c’est assurément ce fait que le Seigneur a voulu faire annoncer auparavant sa venue par le Baptiste afin que, au moment de sa venue soudaine, il ne restât pas inaperçu. Jean était le symbole de l’Ancienne Alliance et représentait la Loi. C’est pourquoi Jean annonça le Rédempteur, de même que la loi précéda la grâce ».
Dom Pius Parsch