En cette fête de Notre-Dame du Rosaire dans son éditorial de L’Homme Nouveau (n°1768, du 8 octobre 2022), Philippe Maxence évoque la situation de l’Eglise en Belgique où des évêques viennent de proposer une prière (/ une bénédiction) pour couples homosexuels. Il n’hésite pas à parler de schisme qui, on le sait, est latent dans un certain nombre de pays où les prélats ont délaissé la saine doctrine de l’Eglise.
Alors qu’une partie de l’épicospat tense les prêtres et les fidèles attachés à la messe traditionnelle qui seraient en dehors de l’Eglise… ceux qui ne prêchent plus le message de Christ et de l’Eglise continuent leur chemin sans que cela ne pose de difficultés !
Sortir de la confusion
Nous pouvons certes tous aujourd’hui analyser les positions des uns et des autres et donner notre avis. Mais nous autres laïcs, nous ne sommes pas l’Église enseignante mais l’Église enseignée, même si aujourd’hui, en raison de la tentation démocratique et antihiérarchique qui traverse l’Église, la confusion s’installe entre les deux. Dans sa première épître aux Corinthiens, saint Paul déclare, de manière étonnante : « il faut qu’il y ait même des hérésies ». Allons dans ce sens. Nous demandons donc aujourd’hui la première charité que les autorités légitimes, en l’occurrence le Pape et les évêques, sont seules à pouvoir et à devoir nous donner : la charité de la vérité. Et celle-ci passe par une sortie de la confusion. Et si cette sortie doit prendre la forme de la reconnaissance officielle d’un schisme propageant des erreurs contraires à la foi catholique, il faut l’affirmer ouvertement. Non pas pour s’en réjouir ou se croire à l’abri dans une sorte de bonne conscience. Non, il faut que le schisme, aujourd’hui en quelque sorte latent, soit déclaré pour que nous, fidèles de l’Église catholique, nous sachions clairement où se situe la ligne de partage de l’erreur et de la vérité.
« Quand le Ciel bouleverse l’histoire » Titre bien trouvé mais il en est ainsi depuis que les humains refusent d’obéir à Dieu. La « charité de la vérité » se trouve dans le Christ (sa vie offerte)… et uniquement dans le Christ ! …et en tous ceux qui sont eux même en Jésus. Il est peut-être temps pour « L’Église enseignée » de vivre le cœur à cœur avec Jésus, de revêtir les sentiments du Christ-Jésus vis à vis de ses proches, d « accomplir la volonté de Celui qui l’envoie »…?! Quant à l’Église dite « enseignante », tout cela est sensé être son quotidien de par son engagement de par sa vie offerte à Dieu au service de ses frères. Le Pape François, quotidiennement, nous invite tous à vivre – en esprit et en vérité – la foi de l’Église. « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. » (Luc 4,12) C’est encore Jésus, la Parole de Dieu, qui tranche et qui tranchera. La ligne de partage elle est là, au pied de La Croix, lorsque nous accueillons Marie chez nous dans notre cœur. Nous recevons l’Esprit-Saint qui nous envoie là où nous sommes appelés ; oui, nous c r o y o n s que Dieu est à l’œuvre aujourd’hui dans s o n Église… son Église v i v a n t e. ( même si nous ne comprenons pas bien car nos pensées ne sont pas encore celles de Dieu). Hauts les cœurs ! Ne cherchons pas à être là tête de l’Église, contentons-nous de faire tout ce que Jésus nous dira … si c’est de remplir d’eau les jarres, et bien remplissons d’eau les jarres ! … si ça se trouve Il nous offrira la vie éternelle… on ne sait jamais.
Je vous invite, en réponse à cet article, à lire le traité de saint Fulgence contre Fabien (office des lectures de ce jour) …extrait :
« … tous les fidèles qui aiment Dieu et le prochain, même s’ils ne boivent pas à la coupe de la passion corporelle, boivent cependant à la coupe de l’amour du Seigneur. Une fois enivrés par elle, Ils doivent faire mourir en eux ce qui appartient encore à la terre ; ceux qui ont revêtu Jésus Christ, qu’ils ne s’abandonnent pas aux désirs de la chair, qu’ils ne regardent pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas. C’est ainsi que l’on boit à la coupe du Seigneur lorsque l’on observe la sainte charité ; sans elle on pourrait se faire brûler vif, sans que cela serve à rien. Le don de la charité nous apporte ceci : que nous soyons réellement ce que, dans le sacrifice, nous célébrons sacramentellement. »