par Pierre Piccinin*, pour Riposte-catholique
Depuis le début de son pontificat, Benoît XVI n’a cessé de mettre en œuvre les mesures adéquates pour traquer les cas de pédophilie au sein du clergé et mettre fin à une certaine impunité, qui avait cours par crainte du scandale et pour préserver l’image de l’Eglise, autorité morale qui dépasse même les rangs des millions de catholiques du monde entier.
C’est lui qui, déjà sous le pontificat de Jean-Paul II, avait milité dans la Curie pour que, une fois pour toute, bon ordre soit mis en la matière, acceptant le risque de remettre en question l’image du prêtre et provoquant dès lors l’inquiétude de ses pairs.
Comme si les « hommes de Dieu », « sanctifiés » par leur charge, auraient dû être différents en tout des autres hommes et, tous moralement parfaits, à l’abri des travers qui touchent la société.
Aussi, le principal reproche que l’on pourrait faire à l’Eglise serait d’avoir trop longtemps fait prévaloir la loi du silence. Cependant, les attaques, prévisibles, qui accablent désormais l’Eglise, sans justifier ce silence, ne permettent-elles pas de comprendre les réticences de certains prélats à se confier trop ouvertement au pouvoir séculier ?
C’est en effet cette volonté nouvelle, de mettre au jour la pénible réalité qui touche même des hommes de Dieu, qui s’est progressivement retournée contre l’Eglise catholique, particulièrement en Irlande, puis en France et plus encore en Belgique, à présent, avec la toute récente publication du rapport de la « Commission Adriaenssens », véritable tremblement de terre, qui suit de peu les spectaculaires perquisitions du juge De Troy à l’archevêché de Malines-Bruxelles.
C’est que les investigations internes ordonnées par les évêques suite à l’injonction du Saint-Siège, dont cette « Commission Adriaenssens », bien que très maladroites parfois, ont abouti à des résultats concrets. Et ce sont ces résultats qu’utilisent aujourd’hui les détracteurs de l’Eglise et que certains médias répandent sans aucune des réserves d’usage.
En ne parlant plus de la pédophilie qu’en association avec l’Eglise, ces derniers donnent en pâture au public une image déformée et outrancière de la situation au sein du clergé. En outre, l’annonce qui est faite de centaines de cas de pédophilie dans l’Eglise de Belgique n’est généralement pas suivie des nuances fondamentales, à savoir que la majorité des plaintes recueillies ne sont pas récentes et concentrées sur ces dernières années, mais se disséminent sur près de soixante ans, et que le bienfondé de la majeur partie d’entre-elles n’a pas même encore été vérifié.
Autrement dit, l’Eglise est seule stigmatisée et présentée comme un « nid de pédophiles », alors que, en réalité, elle n’est pas d’avantage touchée que d’autres institutions, celle de l’enseignement, notamment, et que la société civile, de manière plus générale.
Mais, le plus dramatique, c’est que l’acharnement qui prévaut et cible la seule Eglise catholique finit par faire oublier la toute grande majorité des cas d’abus sexuels sur mineurs, qui ont lieu dans d’autres contextes et, pour plus de 90%, au sein même des familles.
L’Eglise a récemment pris conscience que ce mal, la pédophilie, ne l’a pas épargnée. Elle a su réagir avec courage et a finalement décidé de lever le voile sur cette pénible question.
Aussi, cette prise de conscience, au lieu de servir les intérêts de ceux qui veulent salir l’image de l’Eglise, ne devrait-elle pas plutôt devenir un exemple pour toute la société, que ce même mal touche tout autant et peut-être plus encore ?
> Pierre Piccinin (blog) est professeur d’histoire et de sciences politiques à l’Ecole européenne de Bruxelles I et maître de stages à l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
> Du même auteur :
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Et tout n’indique-t-il pas que nous sommes entrés dans les temps apocalyptiques annoncés par St Louis Marie Grignon de Montfort, pour qui la multiplicité des apparitions de la Très Sainte Vierge Marie ne pouvait que préparer le retour de Son Divin Fils …