Partiellement en travaux – la nef raymondine est bâchée et en cours de restauration lourde pour les deux années à venir, ce qui diminue la capacité de l’édifice de 150 places, la cathédrale de Toulouse a de multiples chapelles ornées d’un décor néogothique dans la foulée de Viollet le Duc qui, sous prétexte qu’il s’agit de restaurations qui ne sont pas dans l’esprit de l’édifice, comme on peut l’apprendre sur les panneaux pour les visiteurs, sont en train de tomber complètement en ruines – un peu comme le bon sens dans le diocèse, ébranlé par l’affaire Spina.
Dans telle chapelle du déambulatoire sud, un évêque en prières attend le jugement dernier au milieu de fresques qui partent en lambeaux; dans une autre, un buste fier se dresse devant un mur si décati que les briques paraîssent. Et juste à côté, dans la chapelle saint Vincent de Paul, les armoires en marbre des reliquaires baillent, les vitres sont brisées, laissant voir un crâne qui n’attend qu’un voleur pour prendre l’air – sur les réseaux sociaux et internet, les crânes et autres ossements sont en vente malgré l’article 16 du code civil sur l’indisponibilité du corps humain, et atteignent plusieurs milliers d’euros.

Les reliques dans les armoires ne sont pas indiquées, mais une étiquette avec des pleins et des déliés dans le placard à balais de la chapelle apprend au visiteur curieux qu’il s’agit de reliques de saint Vincent de Paul et saint Augustin.
Questionné par un de nos lecteurs – qui nous transmet aussi les photos, un salarié de la paroisse cathédrale affirme, désabusé, »ça fait quinze ans que je suis là, ça fait quinze ans que ces armoires baillent« . Au Louvre, c’était probablement aussi le raisonnement pour ne rien faire et ne pas améliorer la sécurité, jusqu’au jour où...


