Alors qu’en France la gestion des archives par les diocèses – notamment pour les dossiers des prêtres auteurs d’abus – est remise en cause, notamment à Grenoble, Quimper ou encore Reims, en Suisse, l’université de Zurich qui a enquêté sur les abus sexuels du clergé a aussi fait un état des lieux de la gestion des archives par les diocèses, avec du bon et du moins bon – et là aussi des cas de destruction d’archives.
Lausanne Genève et Fribourg
- Les archives contemporaines et régulières ne sont ni inventoriées ni classées et ne portent aucune cote.
- Les archives secrètes de l’évêché sont en cours d’intégration dans les archives ordinaires sur ordre de l’évêque.
- Les archives sont conservées dans des salles des caves et des bureaux.
- La recherche est entièrement dépendante des connaissances de l’archiviste.
Sion
- Le contenu des archives n’est pas inventorié et les document ne sont pas classés.
- Les dossiers existants ne couvrent que la période suivant 1995.
- Les documents des archives secrètes ont manifestement été régulièrement détruits comme le prescrit le droit canonique.
- Un document a été complété pour chaque destruction avec la date de la suppression, la date du document détruit et les raisons de l’enquête.
Coire
- Le diocèse dispose d’archives avec des locaux d’archives et des instruments de recherche modernes. Les documents sont soigneusement inventoriés.
- Les trois vicariats généraux du diocèse gèrent également leurs propres archives.
- Les archives secrètes contiennent un nombre relativement élevé de dossiers sur des situations d’abus sexuels.
St-Gall
- Les archives du diocèse de St Gall sont gérées de façon professionnelle. Il existe des répertoires et des plans d’archives.
- L’archiviste a établi un registre de ‘prêtres problématiques’.
- Les archives secrètes ne contiennent que peu de dossiers relatifs aux procédures de mœurs. Elles ont été gérées de manière très inconséquente et non systématique.
Bâle
- Les archives du diocèse de Bâle sont actuellement en situation de transition. Elles ont été rénovées et disposent de locaux très modernes. Elles sont gérées de façon cohérente et professionnelle.
- Le diocèse a transféré ses archives secrètes dans les archives régulières au début des années 2000.
Lugano
- La situation des archives dans le diocèse de Lugano est plus compliquée que dans les autres diocèses.
- Les archives historiques ont été administrées par du personnel sans formation en archivage. A ce jour il n’existe pas d’inventaires de dossiers et les boîtes d’archives ne sont classées que sommairement par thème.
- Les archives secrètes contiennent des dossiers comportant les ›cas confidentiels’ de prêtres et de religieux, au sein et hors du diocèse.
- Les documents conservés sont souvent fragmentés. Les lacunes enregistrées sont liées à la destruction de documents au milieu et à la fin des années 1990. (cath.ch/mp)