Un héritage trop lourd à porter, et le souvenir douloureux de nombreux abus commis. C’est la raison de la fermeture, par l’Arche, du centre spirituel la Ferme à Trosly Breuil, ouvert par Jean Vanier en 1971 et dont le père Marie-Dominique Philippe fut l’aumônier presque jusqu’à sa mort.
La Croix explique au sujet de cette fermeture : « l’association qui lui est liée sera quant à elle définitivement dissoute le 31 décembre prochain. D’après la communauté de l’Arche, cette décision s’appuie sur deux arguments majeurs, l’un économique, l’autre tenant à l’histoire mouvementée de la structure. Dans le même communiqué, Pierre Jacquand invoque ainsi « une activité économique fortement déficitaire dans un lieu où la taille et le positionnement géographique ne permettent pas d’espérer un retour à l’équilibre ». Avant de justifier la clôture de la Ferme par « la part d’ombre de l’histoire de ce lieu qui en obscurcit le rayonnement comme centre spirituel de L’Arche ».
Commandé par la communauté, le rapport indépendant sur Jean Vanier, publié en 2020, indique que la Ferme « a constitué un espace privilégié de développement de situations d’emprise, d’actes abusifs – notamment sexuels – mais aussi d’initiation de disciples ». Le père Thomas Philippe en aurait notamment fait un « lieu propice à la perpétuation de ses pratiques », ajoute le document. C’est également à Trosly-Breuil, en 1963, que Jean Vanier aide le père Thomas Philippe à s’installer physiquement, avant de le rejoindre quelques mois plus tard ».