Le média suisse alémanique Swisscath a consacré un article au pélérinage de Chartres, et notamment aux Suisses dans le pélérinage, qui formaient trois chapitres. Quelques extraits :
« Alors qu’en 1983, le nombre de pèlerins était de 500, ce qui était raisonnable, cette année, environ 20 000 ont fait le voyage – la moyenne d’âge était de 20 ans. Ce qui est actuellement le plus grand pèlerinage à pied d’Europe occidentale affichait complet après seulement cinq jours, avec 2 000 personnes inscrites sur liste d’attente. Parmi les pèlerins figuraient plus de 2 000 enfants et 3 300 familles ; 6 000 anges gardiens – pèlerins empêchés – venus de 40 nations ont également accompagné le pèlerinage de leurs prières.
Plus de 1 000 bénévoles et 120 membres de l’association « Notre-Dame de Chrétienté » ont assuré le bon déroulement du pèlerinage en organisant la restauration, les tentes et les sanitaires, en offrant une assistance médicale et en assurant la sécurité des 10 kilomètres de pèlerinage. Environ 430 membres du clergé ont pris part au pèlerinage, priant et célébrant plus de 300 messes dans le rite classique avec les pèlerins ou administrant les sacrements, dont l’évêque auxiliaire Athanasius Schneider (archidiocèse d’Astana, Kazakhstan) et l’évêque Philippe Christory, évêque de Chartres ».
Après la messe solennelle, le voyage a commencé. Les convois ont formé des chapitres (groupes), souvent organisés par région et par pays et portant le nom de saints. Nous, Suisses, étions représentés par trois chapitres dans la section internationale : un de Suisse romande et deux de Suisse alémanique. L’itinéraire traversait la banlieue parisienne, traversait forêts et petits villages. Les chants étaient nombreux : chapelets, hymnes et chants en toutes langues. L’occasion était également donnée de se ressourcer spirituellement avec des catéchismes et des prières. Malgré quelques courbatures, l’ambiance était excellente. La pause déjeuner nous a permis de reposer un peu nos pieds et de recharger nos batteries. Après 42 km, nous avons atteint le bivouac peu avant la tombée de la nuit : un vaste terrain abritant d’innombrables tentes. La logistique était impressionnante : cuisine de campagne, toilettes mobiles, services médicaux ; tout était organisé, mais simple »
« L’atmosphère était profondément spirituelle. Il y avait des stations répétées avec des apports spirituels, des confessions étaient entendues en plein air, des prêtres nous accompagnaient et étaient disponibles pour discuter à tout moment. L’entraide était impressionnante : des inconnus offraient des pommes, de l’eau ou simplement un mot d’encouragement ».
« L’un des moments forts a été la messe solennelle de la Pentecôte en plein air. On peut y admirer l’immense foule de pèlerins ; selon les organisateurs, c’était la première fois que la barre des 20 000 était franchie. Une fois le Sanctus terminé, le silence retombe. Ce moment est resté gravé dans ma mémoire : on voit tant de monde, mais on n’entend rien, si ce n’est le chant des oiseaux. C’est un moment de grande paix intérieure ».
« Alors que les tours de la cathédrale de Chartres apparaissaient à l’horizon, l’atmosphère était chargée d’émotion. De nombreux pèlerins se sont embrassés et ont applaudi. Les derniers kilomètres ont été emplis de joie et de gratitude. La messe solennelle dans la cathédrale fut le point culminant : chants grégoriens, encens festif et église comble. Après tous ces efforts, ce fut un moment de grâce, une véritable communion, tant physique que spirituelle ».
« Le pèlerinage de Paris à Chartres est plus qu’une simple marche. C’est une école de prière, de persévérance et de charité. Physiquement exigeant, spirituellement enrichissant : j’ai non seulement fait de nouvelles connaissances, mais je me suis aussi rapproché de moi-même et de Dieu. Je recommande vivement cette expérience à tous ceux qui souhaitent approfondir leur foi, vivre une expérience communautaire et se dépasser. Chartres n’est pas seulement une destination, c’est un symbole du pèlerinage de la vie ».