Summorum Pontificum

La loi morale peut-elle changer ?

Commentaires (2)
  1. Raymond dit :

    Les lois de Dieu sont immuables. Vouloir les modifier, c’est exprimer le fait que ces lois sont imparfaites et de facto que son auteur l’est aussi. C’est un sacrilège.

  2. Abbé PERRENX dit :

    Salva reverentia, cet article du TR Père Abbé du Barroux me paraît d’argumentation faible, très hasardeux et dangereux!
    Quant à la peine capitale, plusieurs points sont erronés. Un exemple: le verbe hébreu employé pour le 5e commandement (« tu ne tueras pas ») est un terme technique qui ne vise en hébreu QUE le meurtre par un individu (en vengeance personnelle) et ce mot EXCLUT explicitement la peine capitale ou l’homicide en temps de guerre; l’appliquer à la peine capitale est une erreur.
    L’Auteur « oublie » deux faits: 1) si la peine capitale est un acte toujours mauvais à proscrire comme semble en faire le Saint-Père François, comment Dieu a-t-il pu l’appliquer ou l’ordonner dans l’Ancien Testament? 2) l’alors vénéré Cardinal Ratzinger a expliqué qu’aucun chrétien n’est tenu de suivre le Catéchisme (ou le « Magistère ») sur le point de la « nouvelle » condamnation de la peine capitale; en effet, outre la nouveauté, aucun texte de l’Ecriture Sainte ne s’y oppose, au contraire elle y est pratiquée; et la licéité de la peine capitale correspond à l’enseignement bimillénaire de l’Eglise, comme l’enseignent aussi la raison et la loi naturelle (le 5e commandement est révélé comme commandement, mais il est aussi de la Loi naturelle accessible à la raison). Cela pose le problème des « sources théologiques »…
    La notion de « changement d’objet moral », très importante en morale, doit être OBJECTIVE, un changement OBJECTIF, mais l’article semble la concevoir subjectivement selon les progrès de la science ou de l’opinion des gens: donc en un changement SUBJECTIF, dans la pensée du sujet. Ainsi, ce qu’écrit l’Auteur : « l’objet moral à considérer n’est plus le même et concerne une autre loi morale — ce qui serait à démontrer –, ou encore la loi morale elle-même est mieux comprise — ! — » me semble extraordinairement dangereux.
    Finalement, on peut se demander si, en suivant le raisonnement de cet article, l’AVORTEMENT est encore condamnable, car la plupart de nos contemporains (français) n’y voient pas un homicide, l’embryon n’étant pas pour eux une personne, ni même un homme avant plusieurs semaines ou mois de développement (ce qui est évidemment erroné: l’embryon est personne et homme dès sa conception, dès la fusion des gamètes en une nouvelle cellule unique qui se divise aussitôt).
    Il me semble que cet article ne comprend pas l’encyclique « Evangelium vitae », ni les enjeux des condamnations très fermes de l’Encyclique sur la morale « Veritatis splendor » de saint Jean-Paul II. Il est un nouvel exemple de « nouvelle morale » qui s’insinue partout. Y compris malheureusement dans les monastères…
    Comme Catholique, Médecin, Prêtre, Professeur de Théologie morale, j’attends autre chose d’un Père Abbé.
    Abbé PERRENX, Docteur en Théologie (Rome) et Docteur d’Etat en Médecine, ancien Praticien Hospitalier