Le 4 février dernier le métropolite orthodoxe Antoine de Volokolamsk était interviewé par le Patriarcat de Moscou sur diverses questions d’actualité, dont le développement de l’église orthodoxe russe en Afrique. En fin d’entretien il a aussi abordé le sujet de Fiducia Supplicans et notamment le risque de la rupture du dialogue entre orthodoxes et catholiques si ces derniers abandonnent l’éthique familiale traditionnelle :
Question : Le 9 janvier, la Conférence épiscopale italienne a publié de nouvelles recommandations, autorisant les homosexuels déclarés à devenir prêtres. Cette décision va-t-elle compliquer les relations entre l’Église orthodoxe russe et le Vatican ?
Métropolite Antoine de Volokolamsk : “Naturellement, nous avons aussi pris connaissance de ces nouvelles, venues d’Italie. Je ne cache pas que le cap que met actuellement l’Église catholique sur un agenda libéral, s’éloignant largement de la doctrine évangélique dans le domaine des valeurs familiales traditionnelles, ne peut pas ne pas susciter perplexité et inquiétude.
Très récemment a été publié un document intitulé Fiducia supplicans qui introduit chez les catholiques une forme nouvelle de bénédiction des couples homosexuels. La commission synodale biblique et théologique de l’Église orthodoxe russe a analysé ce document et publié les résultats de son analyse, qui contient de nombreuses remarques. Les écarts à l’éthique familiale chrétienne traditionnelle sont déjà devenus une triste réalité dans de nombreuses dénominations protestantes.
Le thème de l’éthique familiale et des valeurs traditionnelles familiales est l’un des rares sur lesquels nous pouvions échanger avec l’Église catholique romaine en étant, comme on dit, sur la même longueur d’onde. On le sait, il existe entre nous de sérieuses divergences théologiques, la communion eucharistique est rompue. Or, pendant des années, nous avions bâti nos relations avec l’Église catholique sur une base qui nous était commune et sur les questions sur lesquelles nos positions étaient identiques.
Le risque est que le thème de l’éthique familiale chrétienne traditionnelle ne soit plus à l’ordre du jour de nos relations. Si cela se produit, je ne vois pas très bien de quoi nous pourrons encore parler avec les catholiques“.
Les excès de l’oecuménisme et le relativisme ambiant ont conduit l’église catholique à une série de compromis, voire de compromissions, vis d’interlocuteurs qui, eux, restaient ferme dans leurs croyances.
C’était autant de marchés de dupes nés de l’aveuglement des tenants de l’hérésie fatale du modernisme.
La réaction de l’Eglise orthodoxe est parfaitement compréhensible face à une Eglise Catholique qui renonce par pans entiers à la Vérité Révélée dont elle était porteuse.
On comprend que certains penseurs et philosophes actuels aient pu qualifier l’actuel souverain pontife de premier pape post-chrétien.
Cruel constat à l’aube du Carême !
Je propose un sujet de discussion pour ne pas rompre le dialogue : le soutien de l’Orthodoxie russe à Vladimir Poutine et l’acceptation par le patriarche de Moscou des crimes de guerre commis par l’armée russe en Ukraine.
à Pol
Tout à fait d’accord, abordons cette discussion dans RC sur le thème que vous proposez, mais n’oubliez pas de mentionner que la corruption, les crimes et la mentalité de guerre sont aussi chez l’ex-comique(?) télévisé qui a sévi en Ukraine et s’est mué ensuite en prétendu chef de guerre (la preuve que c’est un chef de guerre : qu’il pleuve, vente ou neige, de jour comme de nuit, il est toujours en tenue de combat, même sans respecter le protocole en vigueur dans les réceptions diplomatiques).
Donc, ne limitons pas l’enquête à ces aberrations que vous attribuez à M. Poutine seul (elles existent sans doute, mais elles ne sont pas les seules : merci d’y penser).
à Pol (suite) et à RC (surtout) :
v. également l’article suivant pour complémenter mon commentaire précédent :
L’allarme di Mosca: “Le benedizioni gay minacciano il capolavoro diplomatico del Papa”
31 dicembre 2023 – Il Giornale
Otto anni dopo l’abbraccio di Cuba, Fiducia supplicans può allontanare Kirill da Francesco. Lo ammette uno dei più importanti esponenti del Patriarcato
Nico Spuntoni