La condamnation bien tardive de l’abbé Tartu – au moins neuf victimes ont fait remonter des abus, principalement lorsqu’il dirigeait une chorale dans le diocèse de Tours, où il est passé par divers apostolats – a fait l’objet de communiqués et même d’une conférence de presse.
Lors de la conférence de presse du 29 novembre dernier à Tours, Mgr Jordy a fait le récit de l’affaire depuis son arrivée à l’épiscopat : « J’ai découvert cette affaire à mon arrivée, en janvier 2020. Le vicaire m’a informé du témoignage de Gilles Martin. J’ai aussi fait ma visite de courtoisie au procureur Grégoire Dulin en mars 2020, et j’ai alors appris les charges précises qui pesaient sur ce prêtre. Le procureur m’a partagé son intime conviction. Découvrant la gravité de la situation, j’ai reçu le prêtre concerné dès la fin du confinement. Il a été écarté et envoyé vers un diocèse voisin avec des mesures conservatoires strictes [il s’agit du diocèse de Blois, devant la maison diocésaine duquel des militants d’une association de victimes d’abus sexuels ont manifesté cet été]
En août 2022, je reçois à nouveau l’abbé Tartu qui reconnaît les faits en se justifiant par des besoins pseudos médicaux. J’envoie le dossier à Rome pour qu’il soit soumis à la justice canonique. La prescription est levée en raison de la gravité des faits. J’ai alors demandé que le procès soit porté par le TPCN, créé le 5 décembre 2022. Le jugement provisoire a été rendu en avril 2024. Il n’a été rendu exécutoire qu’en novembre 2024. J’ai alors informé l’abbé Tartu de la décision du TPCN. Je lui ai rappelé que cette affaire est une grande source de souffrance. »
Comme l’a rappelé la présidente de l’association France Victimes 37, une enquête avait déjà été ouverte par le procureur de Tours en 2019. Il semble bien peu probable que Mgr Aubertin n’était pas au courant, et n’en a pas averti Mgr Jordy avant qu’il ne prenne en charge le diocèse… d’autant que le premier témoignage, celui de Gilles Martin date de… 2006 !
A cette conférence de presse était aussi présente Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’INIRR : “« Le premier mot qui me vient en tête, aujourd’hui, c’est : enfin. L’Église s’est donné les moyens au travers de l’Inirr : 1 500 personnes se sont adressées à nous mais c’est encore insuffisant. L’établissement de la vérité est l’élément clé. L’Inirr contribue à faire la clarté sur ce qui s’est passé, à la réparation des victimes et participe à la prévention. […] Il y a un projet de plaque mémorielle : il faudra trouver les mots justes. Une rencontre avec le pape est également envisagée. »
Néanmoins la plupart des officialités de France se sont dessaisies sur le TPCN (Tribunal pénal canonique national), qui s’est aussi saisi du dossier des MEP – sur lequel un rapport établi par un cabinet indépendant est attendu courant décembre – et des Béatitudes dont aucune nouvelle ne filtre. Qui plus est, le financement du TPCN dépend des diocèses, parfois suite à des interférences ou des protections.
Bonjour,
Il faut dire TPCN et non TCPN.
Tribunal Pénal Canonique National
Bonne journée