Jusqu’à là mi-novembre, une centaine d’experts des églises catholiques d’une vingtaine de pays d’Europe ont échangé sur leur expérience à Rome concernant la prévention des abus sexuels du clergé. Ce sont ceux qui font le moins qui se semblent davantage mis en avant sur Vatican News, notamment les diocèses français, italiens ou espagnols..
“Comme il y a 3 ans à Varsovie, siège de la première conférence européenne sur le même thème, à l’échelle des pays de l’Est, c’est avant tout un partage d’expérience qui est recherché. «Cette conférence est notable à deux points de vue, confie Mgr Thibault Verny, l’archevêque de Chambéry, d’abord par les informations que nous recevons, mais nous sommes aussi très intéressés par les échanges qui sont faits, par ces liens qui se tissent» précise ce membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs.
La France, elle, a pu exposer son modèle où la justice civile collabore déjà depuis plusieurs années avec les diocèses, après la signature de protocoles entre certains évêques et des procureurs de la République, dans la dynamique du Motu proprio Vox estis lux mundi du Pape François de 2019. «Il y a une évolution de mon point de vue culturelle à opérer, ainsi que cela a été fait en France», explique l’avocat Laurent Delvolvé, présent à la conférence, et qui collabore depuis plusieurs années avec la Conférence des évêques de France (CEF). Ce n’était pas du tout évident non plus en France pour mettre en place ces protocoles, parce que les deux instances ou deux institutions que selon l’Église d’une part, et la justice de l’autre n’ont pas vocation à se parler ou mettre en place des protocoles pour faciliter leurs interactions».
Chacun vient en quelque sorte faire du plaidoyer pour y exposer ses bonnes pratiques. Présidente du service national de protection des mineurs au sein de la Conférence épiscopale italienne (CEI), Chiara Griffini rappelle que depuis 2022, la conférence des évêques locale est invitée permanente à l’Observatoire contre la pédophilie et la pornographie enfantine, mis en place par le ministère de la Famille et de l’Égalité des chances.
Coordinateur du service national pour la protection des mineurs au sein de l’Église espagnole, Mgr Jesus Rodriguez Torrente, rappelle que «c’est lorsque nous avons travaillé en commun que nous avons été les meilleurs». La conférence des religieux et instituts séculiers travaille en cheville avec la conférence épiscopale sur la prévention. Un code de bonne pratique pour la prévention des abus a été adopté dans les écoles et instituts catholiques du pays. «Depuis quelques années, nous travaillons avec ceux qui accompagnent des mineurs par exemple lors des vacances scolaires, poursuit Mgr Torrente, nous formons aussi 8 000 catéchistes et plus de 4 000 moniteurs de jeunes»”.
Pendant ce temps en Espagne, ce sont les députés qui forcent une Église réticente à faire la lumière sur les abus du passé, l’épiscopat italien ayant refusé de proceder procéder à une démarche équivalente à celle de la CIASE.