Chrétiens, nous sommes toujours en “économie d’échange”: échange de prières, de mérites et de charité concrète. Rien ne manque à personne, s’il le veut.
Voilà la Communion des Saints. Voilà la puissante et consolante réalité que la fête de Toussaint vient nous rappeler.
Péguy l’avait compris .« L’on ne se sauve pas tout seul. L’on donne la main à l’autre. Le pécheur tient la main du saint et le saint tient la main de Jésus». Tous, nous nous entraidons, tous nous
portons les fardeaux les uns des autres.
Les saints ne sont pas sur les autels pour cacher leur exemple derrière le brillant des auréoles. Mais pour aider, soutenir, encourager.
La charité qui se communique n’est jamais perdue ni perdante. Au terme d’un circuit profond comme l’eau souterraine, l’amour que nous aurons donné nous sera rendu: l’arbre, la vigne rendront en beaux fruits la lumière du soleil reçue comme un don.
Nous sommes redevables de nos anciens, ceux qui nous ont précédés ; redevables aussi d’un inconnu qui, là-bas, très loin, offre sa prière ou sa souffrance pour nous. Nous pouvons aussi l’aider. En tout cela, “économie d’échange”, communion des saints, sans jamais de déficit ni de compte à découvert. La grâce suit un chemin invisible; elle passe, inaperçue, derrière le brouhaha médiatisé de l’actualité, au travers de nos joies, cachées dans les souffrances.
Votre aide, chers Amis, est signe de votre charité. Elle nous rejoint comme un rayon de lumière, pour que notre projet en cette Abbaye de Lagrasse, débuté voici 20 années, grandisse et fructifie.
Que notre prière, expression de notre gratitude, vous rejoigne comme le rayonnement de notre amitié fidèle.
Emmanuel-Marie, Abbé de Lagrasse
Extrait de la lettre aux Amis et Bienfaiteurs de l’Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse (n°54, Novembre 2024)