Mgr Herouard en ce moment a fort à faire. Peu après un communiqué au sujet du suicide d’un prêtre, il émet ce 14 novembre un nouveau communiqué au sujet du père Dominique Nicolas, décédé en 2021, et que deux personnes accusent d’abus lorsqu’elles étaient mineures. Le diocèse avait reçu un premier signalement à la fin des années 1990.
Mgr Hérouard mentionne que ce prêtre a “fait l’objet récemment d’un signalement circonstancié auprès du diocèse concernant des faits de nature sexuelle qui auraient été commis auprès d’un jeune, mineur à l’époque des faits, alors que le père Nicolas était à la paroisse Saint Vincent de Paul dans les années 1980″.
Aumônier fédéral de la jeunesse ouvrière chrétienne féminine
Le communiqué ne rappelle pas son curriculum vitæ, mais le Bien Public l’a fait au décès de ce “visage du quartier Montchapet” :
“Né le 11 janvier 1946, il a suivi sa scolarité à Dijon : école Voltaire, lycée Carnot, puis faculté des lettres où il obtiendra une licence de philosophie. Il est entré ensuite au Grand Séminaire de Dijon, a été ordonné diacre en 1974 à la Fontaine d’Ouche et prêtre en 1975 à l’église Saint-Pierre de Dijon. À 23 ans, il a appris qu’il était atteint de poliomyélite.
[Nommé] dans le quartier de la Fontaine d’Ouche avant de rejoindre la paroisse Saint-Vincent de Paul de Dijon à partir de 1980. Tout en restant dans cette paroisse, il recevra diverses charges : aumônier fédéral de la JOCF en 1984, aumônier diocésain du CCFD en 1991, délégué épiscopal aux relations avec le judaïsme en 1991, délégué épiscopal chargé de mettre en place le conseil diocésain de solidarité en 1992.
C’est en 1997 qu’il est nommé curé de la paroisse Saint-Joseph de Dijon, à laquelle il restera attaché jusqu’au bout”, et où a eu lieu sa messe d’obsèques, présidée par Mgr Minnerath.
Le diocèse de Dijon au courant depuis la fin des années 1990 ?
Le communiqué poursuit, l’air de rien : “un autre signalement sur la même période avait été reçu à la fin des années 1990. Aucune plainte n’avait alors été déposée“.
Mgr Hérouard n’est hélas pas plus disert sur les suites canoniques données à l’époque – ou leur absence.
Ni sur les raisons qui ont poussé son prédécesseur Mgr Minnerath, sans doute très pris par ses désirs de pourpre et la persécution de ses propres fidèles, à s’endormir sur le dossier durant son long épiscopat (2004-2022).
Les victimes sont invitées à “se faire connaître et pouvoir bénéficier de l’accompagnement de l’INIRR (instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation)”, l’action en justice étant par nature impossible du fait du décès de l’auteur des faits… Et de l’évêque de Dijon à la fin des années 1990, à savoir Mgr Michel Coloni, très lustigérien, en poste de 1989 à 2004, décédé en 2016 dans le Loiret.
Mais une fois que le mal est fait, l’auteur décédé, les victimes brisées à vie, parler de reconnaissance et octroyer une somme d’argent semble pas vraiment à la hauteur…