Mgr Souchu, évêque de Dax, s’est résolu à communiquer a la suite des révélations du Monde – et de Natalia Trouiller – sur sa gestion du cas du père lazariste Vincent Goguey, dans laquelle il a confié à ce dernier une partie de la place des jeunes, et ce malgré deux enquêtes canoniques successives et des restrictions dans son ministère. S’il ne cite que le Monde, il s’excuse cependant pour sa gestion.
« Les révélations faites par Le Monde, le vendredi 13 septembre 2024, au sujet du Père Vincent Goguey, prêtre de la Congrégation de la Mission (lazaristes), suscitent émotion et incompréhension dans notre diocèse et au-delà.
Nous entendons et comprenons ces réactions car elles réveillent pour beaucoup des blessures profondes et un sentiment de colère. Monseigneur Souchu, évêque d’Aire et Dax, tient sincèrement à demander pardon à celles et ceux que cela a pu blesser et qui pourraient avoir perdu confiance en notre Église.
La Congrégation de la Mission a nommé le Père Vincent Goguey au Berceau de Saint-Vincent-de-Paul en novembre 2020, le mettant alors au service de notre diocèse. Quelques semaines après sa nomination, le Visiteur de la congrégation a informé Mgr Souchu des restrictions de ministère concernant ce prêtre. Un an plus tard, en novembre 2021, ces mêmes restrictions ont été levées et l’évêque en a été informé.
Mgr Souchu a alors pensé que cette levée, indépendante de son autorité, s’imposait à lui.
Il comprend aujourd’hui que sa décision de nommer le Père Vincent Goguey auprès de la Pastorale des Jeunes soit particulièrement malavisée et douloureuse pour les femmes qui ont déposé plainte contre ce prêtre, pour leurs familles, ainsi que pour celles des jeunes ayant participé à des pèlerinages et événements diocésains.
Il tient à s’excuser auprès de chacun d’eux.
À la lumière de cette affaire, le diocèse doit tirer des enseignements pour l’avenir. Résolu à lutter contre toutes les formes d’abus au sein de l’Église catholique dans les Landes, l’évêque souhaite redoubler de vigilance.
À l’avenir, dans les situations qui impliqueraient des prêtres religieux mis au service du diocèse, Mgr Souchu souhaite travailler en lien plus étroit avec les autorités de tutelle (congrégations, CORREF dont dépendent les religieuses et religieux en France) afin de mieux discerner ensemble les décisions et accompagnements à mettre en place.
Mgr Nicolas Souchu est disponible pour celles et ceux qui souhaiteraient le contacter ».
Ce communiqué a suscité des réactions diverses au sein du diocèse. “Ces excuses sont les bienvenues mais arrivent un peu tard“, constate un paroissien de Dax. “Et puis à l’avenir, c’est bien beau, mais quid du présent qui est toujours encombré par les blessures du passé ? Comme ses prédécesseurs – notamment Mgr Sarrabère (1978-2002) et Mgr Philippe Breton (2002-2012), Mgr Souchu s’est tranquillement endormi sur tout ce qui est lié à la gestion du séminaire de Dax avant sa fusion avec celui de Bayonne – il est vrai que les faits sont maintenant très anciens, mais les responsables ont toujours des responsabilités pastorales. Le seul qui a tenté quelque chose, c’est Mgr Gaschignard – mais il a été démissionné vite fait, et ce bien que la justice n’a finalement rien trouvé à lui reprocher. Depuis, l’on comprend aisément que Mgr Souchu ne tienne pas à subir le même sort – bien qu’il soit au courant, on l’est tous ici, mais comment souhaite-t-il marquer l’histoire de notre diocèse ? Par le raté de l’affaire Goguey et son laborieux synode, ou en faisant vraiment oeuvre de réparation, de Foi et de Justice ? »